De l'affiche à la dernière scène, c'est 100 % raté ! Il y avait des lustres que je n'avais pas vu une comédie aussi poussive et peu inspirée. Sur le papier cette histoire de couple de branchés parisiens, qui adopte un enfant comme un élément de leur décoration avait un potentiel comique grinçant évident. Mené par Valérie Lemercier, le scénario promettait d'être décapant et corrosif, surtout que l'on avait donné à l'héroïne le métier de rédactrice en chef du magazine ELLE, permettant de faire une pierre deux coups : un regard décalé sur l'enfant objet de mode et une satire du milieu journalistique féminin. Et cerise sur le gâteau, Marina Foïs en guest star, raison supplémentaire pour foncer illico presto dans la salle de ciné la plus proche...
Pour être honnête, j'avais lu un peu partout que c'était raté, une catastrophe industrielle même. Malgré tout, pensant que la presse voulait peut être déboulonner ou se payer Valérie Lemercier, j'y suis allé plein d'entrain. Ben j'étais le seul à avoir de l'entrain dans la salle étant l'unique spectateur de la séance de 22 heures mercredi soir, jour de sortie du chef d'oeuvre. Que dire ? Dès les premières scènes ça ne fonctionne pas, on ne croit en rien. Les personnages sont improbables, les caractères à peine esquissés, la situation amenée lourdement. Il n'y a aucun point de vue sur l'adoption, on ne sait pas vraiment pourquoi ils veulent un enfant, même pas pour être à la mode comme les stars qui affichent des enfants dans le magazine comme le dernier it bag qu'il faut avoir à son bras. Et très vite on assiste à une succession de scènes sans rythmes où apparaissent une foultitude de personnages grotesques ( des parents adoptifs hystériques, une nounou déjantée, une mère juive outrancière, une ado très ingrate, ...) évoluant dans des décors fleurant bon le studio, la reconstitution mal faite et sensés donner tout son caractère subversif à un film qui n'est qu'une succession de clichés éculés. Puis brutalement le film prend une direction plus rose, s'acheminant vers un happy end avec violons, rires, ralentis et soufflerie dans les cheveux. C'est consternant de niaiserie. Devant un poste de télévision, j'aurai zappé depuis longtemps. Au cinéma, j'ai choisi de rester. J'ai ainsi vu Marina Foïs ramer à essayer de faire exister un rôle qui n'a aucun intérêt. J'ai pu vérifier que Valérie Lemercier est toujours aussi belle femme, mince et bien faite. Mais j'ai hélas constaté aussi qu'elle avait perdu la main pour la satire sociale, se contentant seulement de sortir son fond de commerce, pas loin d'être usé, de la bourgeoise grossière.
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