“Quand je faisais rire les autres, j’aimais bien. J’avais l’impression que je servais à quelque chose. C’est assez simple. Je me disais ça : «Je sers à quelque chose». (V. Lemercier, L’express, 9/12/2013)
Valérie Lemercier se sent utile en faisant rire les autres. Malheureusement, sur ce coup, elle risque fort de ne pas se sentir utile… Ou pire, d’être utile à ajouter des tensions entre la France et la Russie au sujet de l’adoption. A l’heure ou le gouvernement et les associations mettent tout en œuvre pour ratifier un accord sur l’adoption entre les deux pays !
En tout les cas, elle ne fera certainement pas rire les travailleurs sociaux français et russes, les (futurs) parents adoptants et les (futurs) enfants adoptés avec son film, ses idées erronées et ses clichés sur l’adoption en Fédération de Russie et l’adoption en général qui en prend un coup !
Les citoyens des Etats-Unis ont été interdits d’adoption par la Russie en 2012, suite à des épiphénomènes avec les enfants adoptés (cf. fait divers que Val. Lemercier décrit comme inspirant à l’écriture de son scénario !). En réalité, il semblerait plutôt qu’il s’agisse d’une décision survenue sur un contexte géopolitique très tendu entre les deux pays à ce moment-là.
Depuis cette décision, rien que dans la région de Saint-Pétersbourg, 260 enfants /an ne sont plus adoptés et attendent dans les orphelinats, encadrés par un personnel attentionné mais surchargé de travail. Alors que la France réussit péniblement à concrétiser l’adoption pour 12 enfants en 2012 pour cette même région. La situation est très fragile… !
Je suis en attente du jugement d’adoption de Timour, 3 ans, d’origine kirghize qui n’a pas été “chassé de la vie une première fois” (V. Lemercier, L’express, 9/12/2013), mais confié à la maternité par une mère qui a préféré donner une chance à son fils dans un contexte de pauvreté et d’immigration.
Les enfants proposés à l’adoption internationale sont pour la plupart d’origine Kirghise : soit mat de peau, cheveux noirs et yeux bridés. Les enfants blonds aux yeux bleus sont adoptés majoritairement par des familles russes.
Alors je dis à Valérie Lemercier qu’elle devrait tout simplement se former et travailler, comme tout auteur digne de ce nom, à se documenter sur son sujet avant d’écrire, voire de filmer, surtout lorsqu’il s’agit d’une comédie où la subtilité et la sensibilité sont des ingrédients indispensables ! Elle nous confie dans cet article, toute modestie mise à part, qu’elle écrirait un scénario sur une très courte période. Alors, soit elle est surdouée et je m’étonne de si peu de production littéraire à ce jour, soit, ce travail peut être effectivement suspecté de superficialité. Mais le public d’un film comique français mérite-t-il autre chose ?
Enfin, elle conclut dans cet article par : “Ce serait prétentieux d’affirmer que j’ai quelque chose à dire mais je voudrais dire quelque chose (rires).” Dire quelque chose… Et bien Valérie, si vous souhaitez nous dire quelque chose : allez-y, faites-nous rire sur ce qui vous préoccupe dans votre vie et je vous assure que votre public sera partant ! Mais par pitié, dorénavant, épargnez-nous les poncifs sur un sujet que ni vous ne connaissez ni vous ne maîtrisez !