C'est l'histoire d'un mec affublé d'un regard de cocker qui invite une star à boire des thés.
Cette critique contient des spoilers
Je n'avais jamais vu ce classique et m'attendais à un thème plus universel qu'une histoire d'amour impossible entre une Star hollywoodienne et M. Tout le monde. Ma capacité d'empathie s'émousse lorsque mon prochain est payé 11M$ par film plus encore si ses problématiques sont : des paparazzis me suivent jusque devant mon chez moi, je suis au régime depuis 10 ans ou "Men went to bed with the dream, they didn't like it when they'd wake up with the reality". Tous ces états d'âme bourgeois auquel je m'identifie peu sont heureusement remis en perspective par le réalisateur via la famine au Darfour ou l'amie en fauteuil roulant mais on peut trouver cela insuffisant. Voir ridicule lorsque notre actrice hollywoodienne célèbre, riche et sublime prétend qu'elle ne soit que : "I'm also just a gril, standing in front of a boy, asking him to love her". Et pourtant la scène fonctionne, parce que Julia Roberts est irrésistible et parce qu'au fond, on s'en fout de l'absurdité de la déclaration, on est là pour rêver, être emporté, même si c'est sur du vent, une non-réalité.
23 ans après sa création, Notting Hill a plutôt bien vieilli et nous épargne les maux des productions actuelles : multiplication de scènes courtes, réalisation épileptiques et blagues vaseuses. Ici, le rythme est indolent, on laisse le charme agir entre notre duo amoureux (la star esseulée et le libraire maladroit et craquant) : on se balade dans les rues de Londres au fil des saisons, on discute à deux ou entre amis, on s'attarde au lit ou autour d'un dîner et d'un brownie et on profite de gros plans sur les sourires de Julia Roberts et Hugh Grant. La comédie romantique dans ce qu'elle a de meilleur.
Le film assume son romantisme suranné dans des scènes toujours à la limite du mièvre (Anna : Can I stay for a while? _William: You can stay forever.) voir du niais ("whoopsidaisies"). Elles sont accompagné d'envolées musicales marquantes pour un résultat étonnamment émotionnel. L'overdose de sentimentalisme ne m'a finalement vraiment rebuté que dans son final attendu. Peut-être parce que Roger Michell se permet de jouer avec les codes de la comrom' en plantant un baiser dès les premières 30min de son film. Probablement aussi parce que l'absence d'actions et gag miteux laissent le temps de donner de la chair à nos héros et aux personnages secondaires, à l'image du coloc' qui aurait pu n'être qu'un insupportable ressort comique alors qu'il devient touchant.
La meilleur scène : Anna : Probably best not tell anyone about this. _William: Right, no one. I mean, I'll tell myself sometimes but - don't worry - I won't believe it.