Tabou est le troisième long métrage de Miguel Gomes après La Gueule que tu mérites en 2004 et Ce cher mois d'août en 2008.
C’est en observant l’un des membres de sa famille, qui entretenait une relation avec l’une de ses voisines accusant sa femme de ménage de lui infliger de mauvais traitements, que Miguel Gomes a eu l’idée de raconter l’histoire de ces trois femmes. Le réalisateur les décrit comme "des personnages que nous ne rencontrons habituellement pas dans les films."
Le mot Tabou renvoie au nom d’une montagne au Mozambique qui est le lieu clé du film. En réalité, le film a été tourné dans le Nord de la province de Zambézie et cette fameuse montagne n’existe pas.
La première partie du film a été tournée en suivant le scénario. En revanche, la seconde a laissé la place à l’improvisation des acteurs. Par exemple, lors de certaines scènes, les comédiens "faisaient semblant de parler en disant ce qui leur plaisait", tandis que l’équipe enregistrait le son séparément, ainsi que le raconte le réalisateur.
Miguel Gomes revendique l’influence de Friedrich Wilhelm Murnau, notamment pour le titre de son film, qui s'inspire du long métrage Tabou réalisé en 1931 par le cinéaste allemand.
Tout le film a été tourné en noir et blanc. Le réalisateur raconte qu’on lui a "parfois demandé pourquoi la première partie du film n’est pas en couleur, selon la convention (quelque peu absurde) qui voudrait que le passé soit en noir et blanc et le présent en couleur". Pour lui, l’intégralité de son film correspond à l’appellation du "film d’époque" et ne nécessite donc pas une rupture visible à l’image.
La deuxième partie du film est dénuée de dialogue, seule une voix off raconte les évènements. Ne voulant pas "faire un pastiche moderne du cinéma muet", Miguel Gomes a eu recours aux pellicules 16 mm.