L'idée de départ de Sinister est née d'une façon originale : "Alors qu’il faisait un rêve après avoir vu The Ring, mon co-scénariste C. Robert Cargill a eu l’idée de Sinister. Suite à ce terrible cauchemar, il a envisagé ce projet pendant des années", explique le réalisateur Scott Derrickson.
Lorsque Scott Derrickson a rencontré son scénariste, il a tout de suite été convaincu par la qualité de l'histoire : "(...) par une nuit froide de janvier à Las Vegas, je suis tombé sur lui et on a décidé d’aller prendre un verre jusqu’au petit matin. Il a avalé cinq caucasiens – un cocktail à base de vodka – et puis, il s’est mis à me parler de Sinister. J’ai été captivé."
Contrairement à ce que l'on peut penser, le tournage de Sinister s'est déroulé dans une bonne ambiance, insufflée par le réalisateur : "Le tournage s’est passé dans la joie et la bonne humeur, parce que c’était la première fois de ma vie que je tournais un film en toute liberté. Je n’ai pas dû apporter de changements au scénario en fonction des remarques du studio, et j’ai conservé la maîtrise du montage final, si bien que Sinister correspond très exactement à mon projet de départ", commente Scott Derrickson.
Avant de trouver l'acteur adéquat pour interpréter le personnage principal, Scott Derrickson s'est énormément interrogé : "Ce que je craignais, c’est que comme Ellison est un personnage profondément antipathique, le spectateur le prenne en grippe. Si je faisais une erreur de casting, le public ne s’intéresserait plus à l’histoire car il se mettrait à détester Ellison". Le cinéaste s'est alors tourné vers un acteur en qui il avait confiance : "J’ai donc choisi Ethan Hawke car j’étais sûr qu’il saurait interpréter ce personnage foncièrement désagréable, sans que le spectateur ne se détourne de lui."
Avec Sinister, le réalisateur a cherché à respecter les codes du film d'horreur : "Tous ceux qui paient pour aller voir un film d’horreur le font pour éprouver (...) un sentiment d’angoisse pure, dans un cadre rassurant (...). Du coup, mon principal objectif était de réaliser le film d’horreur le plus angoissant possible". Scott Derrickson s'est donc amusé à explorer ce royaume de la peur : "Un bon film d’horreur peut nous immuniser contre les véritables fléaux du monde en nous obligeant à les regarder en face, à en admettre l’existence, et à reconnaître que nous sommes souvent démunis pour les juguler."
Scott Derrickson n'a pas voulu réaliser un film composé d'images de films amateurs, comme c'est le cas de nombreux films en "found footage" : "(...) le film parle d’un personnage qui découvre ces films amateurs. Et pour moi, c’est beaucoup plus fort", explique-t-il.
Scott Derrickson, le réalisateur du film, est un fin connaisseur du film d'horreur puisque c'est à lui que l'on doit L' Exorcisme d'Emily Rose (2005) ou Hellraiser 5 : Inferno (2000).
Sinister signe la sixième collaboration entre Ethan Hawke et Vincent D'Onofrio. Auparavant, ils s'étaient croisés dans Le Gang des Newton (1998), The Velocity of Gary (1998), Chelsea Walls (2000) Little New York (2009) et L’Élite de Brooklyn (2010).
Derrière ce terme se cache un genre que le film d'horreur aime utiliser. Le "found footage" met en scène un évènement (le plus souvent terrifiant) filmé à travers la caméra de l'un des personnages, ce qui amène les spectateurs à croire que cet évènement est bien réel. Du Projet Blair Witch (1999) à [REC] (2007), les films de ce genre (qui remonte aux années 80 avec Cannibal Holocaust), sont désormais nombreux.
Sinister a été diffusé en cachette au festival South by Southwest (SXSW) en 2012. C'est un journaliste du journal "The Hollywood Reporter" qui a divulgué l'information, quelques minutes avant cette projection secrète.