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    Ludwig ou le crépuscule des Dieux
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    55 critiques spectateurs

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    Davidhem
    Davidhem

    108 abonnés 336 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 février 2012
    Après avoir visionné un tel film, on en sort ébloui à la fois fasciné par la réalisation de Luchino Visconti et l'interprétation d'Helmut Berger dans la peau de Louis II de Bavière. Le spectateur assiste à un destin hors du commun, celui d'un homme qui commence son règne à l'âge de dix-neuf ans et qui le termine de façon dramatique. Luchino Visconti nous montre un homme sincère, rêveur, franc, sensible à la beauté des arts et particulièrement celui de la musique. Etrangement, cet homme décrit dans le film représente le portrait d'un enfant qui réalise ses rêves sans songer à ses responsabilités ni aux conséquences financières de ses actes certes raffinés dans leur but mais qui provoquent petit à petit sa décrédibilité au sein du peuple et au sein de ses propres ministres. Le film montre que le monarque était très amoureux d'Elisabeth d'Autriche qui s'avérait être sa cousine. Cette dernière, restée célêbre dans l'histoire pour avoir choqué les moeurs de l'époque avec son ton sincère et son envie de croquer la vie à pleine dents durant son existence, utilise en effet ses charmes pour envoûter son cousin. Il faut avouer que tomber amoureux de Romy Schneider dans la peau d'Elisabeth n'est pas un acte fou. Mais l'idée d'épouser un membre de sa famille était considéré comme tel et comme Sissi aimait son cousin, elle ne voulait pas l'entraîner dans cette spirale infernale. Toujours est-il qu'à partir de ce moment, toutes les illusions du roi qui avaient été forgées sur le romantisme avec les femmes s'éteignit soudainement. Cependant, Louis II de Bavière concevait la relation avec les femmes de façon enfantine dans le sens où le sexe ne l'intéressait pas. Ce qui l'intéressait, c'était la beauté, le luxe, l'or, l'architecture du château de Versailles et les relations avec des hommes qu'il jugeait extraordinaires soit au niveau de la beauté physique soit à celui du génie artistique. Son homosexualité et cette façon de gouverner déplaisait à ses ministres et ces derniers ne furent pas étrangers à la fin de son règne, attirés par le pouvoir et les arrangements. L'histoire nous avait appris que Louis II de Bavière s'était suicidé aux alentours d'un hôpital psychiatrique dans lequel il séjournait, Visconti lui laisse planer le doute à cette mort, ceux qui verront le film comprendront pourquoi. Au final, Luchino Visconti délivre son film le plus hallucinant qu'il a réalisé, un chef-d'oeuvre indémodable dans le registre de la fresque historique!
    Estonius
    Estonius

    3 335 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 avril 2020
    oyons objectifs, si le film est un monument, il possède aussi des imperfections, il est tout de même permis de s'interroger sur sa longueur, sur cette volonté de ne rien gommer ou raccourcir. Certains dialogues sont trop écrits. trop théâtraux et manquent de concision (notamment entre le roi spoiler: et le colonel ou celle avec l'acteur de théâtre
    ) On a même droit à de l'hors sujet spoiler: (le petit Noël chez les Wagner
    ). Mais bon, l'ennui ne nous envahit jamais et le positif l'emporte tellement, et Visconti decrit parfaitement le parcours de ce roi qui n'a rien compris à son rôle, mégalomane, illuminé, naïf, homosexuel refoulé puis affirmé, sa longue descente aux enfers est magistralement narrée grâce à un Helmut Berger habité par le rôle et une mise en scène démente et inspiré. Les dernières scènes du film sont à ce propos hallucinantes. Et puis il y a les costumes, les décors de folie, le château de Neuschwanstein, ses fausses grottes et ses cygnes illuminés… vous me direz ça ne fait pas un film, non mais ça ne gâche rien et ça l'enjolive ! Pour des raisons bassement mercantiles on a placé Romy Schneider en tête d'affiche malgré la modestie de son rôle, mais elle est loin de démériter, on remarquera aussi Trevor Howard incarnant un Wagner plus vrai que nature et pas trop net et Silvana Mangano rayonnant de grâce et de beauté. Quant à Helmut Berger, c'est bien simple : il EST le roi de Bavière.
    Fritz L
    Fritz L

    181 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 juin 2007
    Visconti signe un film testament à travers le récit tout parabolique de la vie de Louis II de Bavière... Comme ce monarque seul et dont la vie est digne d’un livret de Wagner, Visconti est conscient qu’après lui viendra la fin d’un monde… La vieille noblesse italienne avec son cortège de codes, de raffinement, de futilité…
    La mort qui est imminente, l'homosexualité latente, refoulée, cachée, une oeuvre de la démesure à créer, de celle qui laisse une empreinte... ce sont les principaux thèmes abordés. La reconstitution est très soignée tant au niveau des moeurs que des décors ou costumes... Le choix d’Helmut Berger, espèce d’ange déchu pour incarner ce roi fou participe à la force du film. Il est le fantasme de l’auteur et sa déchéance est inéluctable…
    Sa mise en scène éthérée est unique, distante et en même temps profondément impliquée. Elle donne au film une puissance narrative efficace et troublante.
    A noter également la présence de Romy Schneider venant briser l’image kitsch de Sisi. Son Elisabeth d’Autriche est sans concession. Belle, libre, destructrice… L’une de ses plus belles compositions.
    cylon86
    cylon86

    2 509 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 octobre 2017
    Dernier opus de la trilogie allemande de Visconti commencée avec "Les Damnés", "Ludwig - le crépuscule des dieux" est un film fastueux retraçant en près de quatre heures les années de règne du roi Louis II de Bavière. Un monarque en décalage complet avec son époque, refusant de comprendre les intérêts politiques de son pays pour se plonger dans un univers onirique qu'il se bâtit lui-même avec ses superbes châteaux. Grand amoureux de l'art, mécène de Wagner, homosexuel notoire, amoureux platonique de sa cousine Sissi (Romy Schneider, encore et toujours, forcément sublime), Louis II finit par embrasser totalement sa folie, allant jusqu'à faire venir dans son château un acteur pour lui faire déclamer encore et encore des tirades de théâtre. Il n'y avait évidemment que Visconti pour réaliser un film pareil : une œuvre fastueuse aux décors magnifiques, aux cadres extraordinairement travaillés et totalement baroque jusque dans l'interprétation torturée que livre Helmut Berger dans le rôle titre. Avec "Ludwig", Visconti, diminué livre un chant du cygne impressionnant par sa maîtrise totale. Si le film est fascinant, il n'en souffre pas moins de ses quelques longueurs et du cabotinage assez poussé de Berger. Reste le portrait total et superbe d'un monarque qui n'a jamais su trouver sa place dans son époque, à l'image du noble que fut lui-même Visconti.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 177 abonnés 4 170 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 juin 2017
    "Ludwig ou le crépuscule des dieux" s'inscrit dans la tétralogie allemande que Luchino Visconti n'aura pu mener à son terme. Jugé bien trop long par certains critiques; le film aura connu plusieurs versions au fil des ans. Noble lui-même, Visconti était sans doute le seul capable de rendre le faste de la cour de Bavière au temps de Louis II, son dernier roi, incapable de comprendre les mutations induites par la Révolution Industrielle et se croyant encore au siècle des Lumières où les monarques tel Louis XIV (Louis II était très francophile) étaient encore bâtisseurs de châteaux. Avec un luxe de détails, Visconti montre tout l'apparat de façade qui entoure le jeune Ludwig et l'amène à céder à tous ses penchants qui le poussent davantage vers un génie comme Richard Wagner (remarquable Trevor Howard) non dénué d'arrières pensées mercantiles que vers les enjeux géopolitiques qui se jouent en Europe centrale sous l'égide du chancelier de Prusse Otto Von Bismarck bien décidé à annexer le petit royaume ( ce qu'il réussira à faire suite au conflit de 1870). Complètement en décalage avec son temps et fortement culpabilisé par une homosexualité longtemps refoulée, le jeune monarque est dès le début de son règne prisonnier d'un engrenage fatal dû autant à son aveuglement qu'à l'hypocrisie peut-être calculée de ses ministres. Visconti qui n'aime rien tant que ces destins brisés face à la grande histoire qui lui rappellent le déclin de sa propre famille et à ce moment précis, sa propre déchéance physique (il mourra à peine quatre ans après la fin du tournage), se plait, se complait diront certains, à lentement défigurer son jeune amant. Helmut Berger qui quoique acteur médiocre se montre sous la baguette du maître tout simplement prodigieux. Certains lui reprocheront un opéra morbide un peu vain qui s'étire en longueur, mais l'écrin est tellement sublime que pour une fois c'est peut-être du flacon qui provient l'ivresse. Enfin, à côté d'Helmut Berger beau comme un dieu, revoir Romy Schneider à la beauté incendiaire incarner à nouveau une Sissi assagie et sûre de son charme est un plaisir qui ne se refuse pas.
    Nelly M.
    Nelly M.

    94 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 octobre 2012
    On est pris à la gorge, éberlué tant une telle qualité s'est raréfiée en salles ! Enfin, pour qui préfère le subtil au sensationnel, fonctionne, peu avare sur la marchandise savamment déballée dès lors qu'elle embarque en douceur. Dans un constant balancement entre rêve et réalité... Là où il faudrait se frotter les yeux en basculant du terre-à-terre au fantastique, Visconti trouve la fluidité... Il y a des ruptures à l'image, eh bien soit, on bascule, confiants puisqu'il y a aussi cette malice (grognement du monarque, mimique du comédien tenu à l'amuser sans dormir) qui annonce qu'il s'agit d'une fiction et qu'on va en avoir pour son argent. Le couple-fétiche (Schneider-Berger) est inoubliable de similitude physique dans l'adversité, d'abord cousins racés jouant à qui perd gagne, puis brouillés par orgueil et cependant jumeaux jusqu'à l'os. Tout sonne juste si l'on tient dans la durée (défaut majeur, supériorité du dvd permettant deux séances !). On se surprend à penser que l'homosexualité masculine sied même à ce monarque à démarche androgyne, les épreuves lui féminisent l'allure, il déraille, visage ramolli, dents de devant cariées ! Ce n'est jamais sordide pour autant. Un ballet permanent, finement orchestré, on guette le thème sonore principal tout en appréciant d'autres apports, toujours aussi fluides... Une manière incomparable de déployer le décor, avec une profondeur de champ d'une ironie évidente quand ça débouche sur "pas âme qui vive"... Des costumes impeccables et le maintien qui convient pour les porter, stoïque dans la glaciale Bavière (les voilettes de l'impératrice !)... Assortis à ces trouvailles, plein de petits bruits qui font vrai (crépitement des torches, jappement canins (ou... gloussements féminins dans des galeries désertes !). Rien n'est là juste pour faire joli, tout prend sens, parfois un peu plus tard (ce parapluie noir sur le ciel comme ailes de corbeau !). Les yeux écarquillés, aucune miette ne doit être laissée. C'est tellement bien fichu qu'on se figure à l'intérieur des scènes, juste dans les pas du cadreur, comme ces gosses qui montent en manège, on accueille ces chevaux harnachés, on prend place à bord de ces vaisseaux silencieux, on s'approche des cygnes, on joue du violon dans les escaliers avec Wagner, on peigne ces interminables chevelures lors d'une querelle et on suit cette traîne montant le tapis rouge... Somptueux film au son, à l'image, qui relate en la personnalisant sans jamais la défigurer une page d'histoire en insistant sur l'éternel dilemme politique des traités à signer entre voisins... Une folie de souverain qui peut se comprendre... Ce film c'est le déluge, entre ambivalence amoureuse, facettes du pouvoir, rôles des conseils dans l'ascension, dans le déclin, études de caractères, écart entre paroles et gestes... Sans violence pour rameuter et toujours plaisant grâce à la succession de chroniqueurs marquant les étapes. Le chef-d'oeuvre de Visconti à amener sur l'île déserte. Pas une seule ride en 2012 !
    Baron Jack - Le Scarifié - L'Explorateur
    Baron Jack - Le Scarifié - L'Explorateur

    49 abonnés 31 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 avril 2016
    Derrière ses décors fastes et superbes ils se dissimule quelque-chose à l'intérieur de Ludwig, comme extirpé du cœur de Visconti et placé là-dedans.

    Écartelé jusqu'à être déchiré par ce que lui demande un tel pouvoir, Ludwig ne fera que dissimuler sa nature. Il doit être comme il le dit si bien un mystère pour les autres et pour lui-même. Le sang à l'intérieur de son corps et qui le fait vivre ne sera perçu d'aucune personne tant il veillera à ne pas faire trembler en lui ce qui ronge son âme et ce qui l'anime.

    Tout le long il ne pourra pas trouver le bonheur parce-qu'il ne pourra pas être ce qu'il est. Je pense que Visconti au-delà de montrer un Homme qui rends son âme invisible pour pouvoir préserver son pouvoir a voulu représenter une réalité du monde qui est de ne pas s'avouer soi-même pour pouvoir paraître suffisamment normal pour se faire des amis. Peut-être que je surinterprète, mais je pense que c'est cela que le réalisateur a voulu viser et critiquer: tous les Hommes sont amenés à se ressembler et ceux qui sont différents doivent rendre invisible la différence pour pouvoir s'intégrer. En ce sens, aucune dérogation ne doit se faire, il faut être aussi ennuyeux et peu vivants que toute ces personnes autour. Sinon, on prendra cela pour frénésie et folie.

    Ludwig pour se faire aimer et pour asseoir son autorité doit lui même effacer tout ce qui en lui ne ressemble pas à tout le monde.

    Je trouve qu'en cela Visconti tisse des thèmes très intéressants autour d'un personnage qui aurait besoin d'une fracture et sûrement d'excentricité en plus pour se sentir bien dans un monde entouré d'autant de conventions. Et aussi ennuyeux et peu attrayant.

    Ludwig est un film très beau, les costumes, les décors, la mise en scène de Visconti offrent un spectacle sublime. Les plans sont d'une beauté impeccable. Arrivant très bien à doser son film entre moments sérieux et quelques scènes présentant une harmonie, le réalisateur ficelle une grande oeuvre dont l'histoire est aussi passionnante que le rendu.
    Plume231
    Plume231

    3 882 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 septembre 2012
    Enfin j'ai réussi à mettre la main sur la version allemande de près de quatre heures que j'avais vu il y a des années de ce chef d’œuvre. La seule facilement disponible jusqu'ici était l'italienne mais franchement quelle aberration d'entendre Louis II de Bavière et Élisabeth de Wittelsbach parler la langue de Dante entre eux. Aberration d'autant plus grande que mise à part Silvana Mangano aucun italien n'a un rôle important dans ce film et que Visconti était plus à une période où il se réclamait des Mahler, des Schumann, des Wagner bien sûr et des Thomas Mann que des Verdi ou des Rossini. Il était inévitable que la grandeur baroque de Louis II de Bavière ne croise pas celle de Luchino Visconti, il était inévitable que ce même Louis II de Bavière ne soit pas incarné par Helmut Berger dont la ressemblance physique avec son modèle est très troublante, et il était inévitable que Romy Schneider ne joue pas enfin une vraie Sissi à mille lieues de celle rose bonbon tête à claques dont une réplique sur deux est de dire d'un air énamouré "Oh Franz !". Bref on a vraiment l'impression en visionnant cette oeuvre que Louis II et Sissi ont vécu juste pour que Luchino Visconti en fasse un jour un film. La perfection et la splendeur absolues au niveau de la reconstitution, choix de la musique, décors, costumes, coiffures, objets (interdiction de parler d'accessoires pour un Visconti !!!), images (ces paysages neigeux nocturnes, inoubliables !!!), cachet habituel du cinéaste, sont bien évidemment plus-que-jamais présentes. Ses thématiques à base de mort, de solitude et de dégénérescence le sont aussi. Ce qui fait que c'est autant une réussite totale en tant que portrait clinique d'un homme qui est loin d'avoir révéler tout son mystère qu'en tant que fresque historique crépusculaire. "Ludwig ou le Crépuscule des dieux" est incontestablement une des plus belles merveilles de l'Histoire du cinéma.
    AMCHI
    AMCHI

    5 794 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 septembre 2015
    Visconti signe une œuvre remarquable sur la vie d'un personnage complexe et fascinant que fut Louis II de Bavière, une mise en scène très soignée et des acteurs prodigieux avec bien sur Berger dans le rôle de ce roi étrange et souffrant mais aussi Romy Schneider reprenant le personnage de l'impératrice Sissi de façon plus réaliste sans oublier Trevor Howard et bien d'autres encore.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 juillet 2007
    Dans Ludwig ou le crépuscule des Dieux Visconti pose à son paroxysme en créant la plus longue marche à la folie de l’histoire du cinéma. Ludwig est l’image et Wagner est la musique. L’image se confond dans la musique et elle ne peut plus exister qu’en s’identifiant à elle. D’où l’obsession de Ludwig pour l’opéra de Wagner. Le souverain s’imagine comme héros wagnérien et il intériorise le mythe comme sa propre réalité. De là Visconti utilise la musique comme le moyen de nous faire pénétrer l’émotion de Ludwig, de nous faire rentrer dans sa sensibilité qui petit à petit prend le pas sur son esprit. Son esprit se dégrade alors que sa sensibilité le déborde. L’image nous montre un homme sur un déclin progressif par une série de détails et de tableaux qui sont en étroite fusion les uns avec les autres. Cette évolution permanente est reflétée par le passage de la magnificence d’une figure de roi à celle de simple garde-chasse puis à celle de retraité dans un asile. La chambre de Ludwig pendant son internement où tout est gris, immobile, déprimant est la métaphore de son esprit. De même pour le caractère délirant de la scène de l’auberge presque fantastique. A ce moment son esprit n’a plus de réalité humaine il est un être purement sensible d’où l’ampleur du prélude de Tristan et Iseult et de l’ouverture de Tannhäuser. Les scènes d’enfants de Schumann montrant l’ultra sensibilité de Ludwig qui est tel un bambin devant son frère devenu fou.
    Visconti réalise un chef-d’œuvre car il a compris l’intérêt de la fusion de la musique, l’intuition et l’émotion, avec l’image qui symbolise le temple spirituel en plein effondrement de Ludwig. La juxtaposition des tableaux est alors la contemplation de cette décomposition. La thématique viscontienne de la dégénerescence de l'esprit par les sens est à son apogée.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2015
    Un chef d'oeuvre... Calme, doux, apaisant. D'une puissance dramatique qui n'a pas besoin de combler chaque plan par une hyperactivité spectaculaire. Les larges plans, mélancoliques, silencieux, sublimés par l'harmonie wagnérienne, ne font que mieux nous imprégner de l'ambiance du film. Les comédiens ont une charge émotionnelle intense et sont tellement investis par leurs passions que le jeu disparaît : c'est vrai. Grâce à leur "effacement éclatant", pour reprendre Jouvet, les personnages surgissent des limbes de l'Histoire. Helmuth Berger est magistral ; il joue avec toute son âme. La profonde mélancolie de Ludwig, ce haut Roi romantique, est poignante de poésie. Sa "tristesse obscure", aurait dit Racine, rejoint Néron aussi bien que le Louis XIII de Victor Hugo dont il chante les vers. Nous sommes envoûtés par sa souffrance royale, qui lui pèse autant que ses désirs l'aliènent. Avant de se taire dans la nuit du lac, sans ses cygnes, Ludwig reste ce mystère, pour lui et pour les autres ; car Visconti ne délivre pas une simple leçon historique. Il n'impose pas non plus une interprétation réductrice du mythe, mais fait renaître l'Histoire, dans toute sa profondeur, dans toute son ambiguïté, en la mêlant au Crépuscule des Dieux.
    scorsesejunior54
    scorsesejunior54

    151 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 10 février 2008
    On m'a souvent présenté "Ludwig" comme étant l'un des meilleurs (si ce n'est le meilleur) Visconti... Réalisée en 1973, cette fresque monumentale m'a pourtant (alors que je suis un grand admirateur du cinéaste) très profondément ennuyé, à tel point que je ne suis pas parvenu à aller au bout des quatre heures de métrage, désolé. Cependant, je pense en avoir vu largement assez pour le critiquer et dire ce qui ne m'a pas plu. A l'inverse de ses oeuvres habituelles, le metteur en scène ne fait jamais preuve d'aucune audace et exécute platement un scénario très dense, construisant visuellement son film autour de qualités techniques certes indéniables mais qu'il a déjà exploité à maintes reprises, à la différence près qu'il n'y avait cette fois pas de variantes, d'améliorations comme dans ses précédents chefs-d'oeuvre. J'ai d'ailleurs envie de renvoyer "Ludwig" à la critique générale que Godard faisait du style Viscontien qui ne m'avait encore jamais semblé juste mais qui malheureusement trouve tout son sens ici : le grand Luchino a cédé à la facilité c'est indéniable et orchestre mollement des personnages brassant vaguement des thèmes qu'il a exploré au cours de sa fructueuse carrière, ici présentés de façon très superficielle. Quant à ces robes, costumes et autres décorations inimaginables, elles vont et viennent sans émotion, donnant plus l'impression que l'oeil du réalisateur s'est affaibli en qualité alors qu'il n'a cessé de grossir dans sa mégalomanie. Car c'est la principale impression que procure "Ludwig" : mégalomane jusqu'au dégoût, grandiose à ne plus faire passer aucun sentiment, prétentieux jusque dans le titre "Le Crépuscule des Dieux". Visconti avait à mon sens ici pété les plombs, délaissé la création pour le gigantesque, refilant la nausée à un spectateur s'ennuyant souvent devant des scènes beaucoup trop explicites, manquant de finesse et de subtilité, comme l'ensemble d'une oeuvre terriblement convenue et académique dans son traitement. Très décevant.
    SATSANGA
    SATSANGA

    8 abonnés 227 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 octobre 2014
    Une fresque historique monumentale signée Luchino Visconti, relatant le règne de Louis II de Bavière . Helmut Berger joue parfaitement ce monarque déchu, de son sacre à son internement, son goût pour la démesure ou son adoration pour la musique de Richard Wagner . Chaque image ressemble à un tableau, où le contraste entre les couleurs vives des lieux et la froideur du personnage fait tout simplement des merveilles, et malgré beaucoup de longueurs, on reste scotché tout le long devant la force que chaque scène dégage . Un film sensationnel !
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    589 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 janvier 2019
    Un tel film ne peut pas valoir moins de 4 étoiles tellement il a de qualités cinématographiques. La version allemande passée sur ARTE dure 227 minutes et je pense que, dans son cas, c’est la langue la mieux adaptée. De nombreuses séquences sont anthologiques, Ludwig rejoint les autres chefs-d’œuvre du maitre italien et pourtant il a échappé à cet honneur, sans doute à cause de sa longueur. Visconti s’est crée un monde à lui à partir des ‘’Damnés’’, il s’y est ensuite enfermé ce qui n’est pas sans devenir lassant, je trouve cela un peu dommage car il aurait pu conserver définitivement son style
    en oubliant ses obsessions ce qui lui aurait permis d’être plus universel. Le septième art n’y aurait rien perdu et les spectateurs d’aujourd’hui seraient plus nombreux.
    I'm A Rocket Man
    I'm A Rocket Man

    283 abonnés 3 112 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 mars 2017
    Ennuyeux...Long...Pompeux...Pas un chef d'oeuvre en somme !! Je n'ai pas réussi à accrocher du tout et quand c'est comme ça 4h c'est long, très long !! Un enfer... Le film n'est pas mauvais mais là c'est un peu trop !! Exaspérant !
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