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Flavien Poncet
238 abonnés
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5,0
Publiée le 19 octobre 2006
La réalisation de Visconti met le personnage d'Helmut Berger, Ludwig, hors du centre, hors du cadre. Excentré mentalement, Louis II de Bavière est aussi excentré du cadre. Par ce parallèle, Visconti nous donne peine à voir ce Ludwig en route vers la décomposition. En effet, tout au long du film on s'attache à ce roi qui entreprend de trop gros projets, lui, si petit homme qu'il est. Le voir ainsi rejeté forme en nous le sentiment de pitié. La durée carrément anti-commerciale importe peu grâce à l'histoire et à la mise en scène savamment orchestrées. "Ludwig" est l'un des meilleurs films de Visconti avec "Il Gattopardo" et "La Terra trema". Bizarrement il partage pas mal de points communs avec l'un de ses moins bons : "La Caduta degli dei". La même image colorée, la distribution quasi-identique, etc... "Ludwig" est une belle oeuvre, qui fait parfois poindre une once d'optimisme aussitôt rattrapée par le pessimisme inéluctable de Visconti. Visconti utilise ici beaucoup le zoom, technique filmique difficile que le maître italien utilise avec brio. En conclusion, l'oeuvre royale est un chant glorieux à l'art, le chant d'un Visconti au top de sa forme qui dirige ici un Helmut Berger excellent, bien mieux que dans "La Caduta degli dei".
Sublime de bout en bout: comédien, mise en scène. Helmut Berger est fabuleux et est rentré dans l'histoire du cinéma avec ce rôle magnifique. A voir, à revoir...
Indéniablement, Luchino Visconti fut l'un des meilleurs réalisateurs de son temps. Intellectuellement, son oeuvre est une merveille, comme le fut Les Damnés, formidable fresque d'une famille bourgeoise se transformant en une machine économique emportée par l'idéologie nazis. La politique, l'histoire, la littérature étant les trois thèmes les plus présents dans sa filmographie, on pouvait en toute évidence redouter une future biographie historique. Et ce sera le cas pour Louis II de Bavière, personnage fascinant pour son ambiguïté politique et artistique, dont la fusion croissante ne seront pour le roi que l'unique raison de rester au pouvoir. Ambitieuse, l'idée avait de quoi séduire. Et encore plus quand la réalisateur n'est autre qu'un grand homme du cinéma. Mais malheureusement, le film n'atteint pas les espérances. En effet, le film se risque dans une durée avoisinant les quatres heures. Ce qui demeure très long, difficilement canalisable pour un style qui se veut à la fois biographique et historique. Honorable toutefois, le réalisateur se perd néanmoins dans sa deuxième partie. Pour commencer, le début n'a rien de flamboyant. Entre-autre, les comédiens ont beaucoup de difficultés à nous faire vivre leurs rôles. On y croit difficilement, faute à des prestations symboliques pompeuses, ne trouvant jamais la justesse de suggérer ce que les comédiens explicitent vainement. De plus, Luchino Visconti fait la grossière erreur de vouloir raconter entièrement la vie du roi dès son début sur le trône. Il le fait synthétiquement, piochant de toutes parts quelques moments de l'histoire. Séquentiel, Ludwig est un film académique prisonnier de son statut de documentaire à la soupe populaire. La réflexion se fait rare, favorisant les cabotinages stéréotypés du roi solitaire et malade. L'art, la musique, le pouvoir, la solitude, l'amour : tant de sujet effleurés. Essoufflé, Visconti perd son âme, laissant encore sa beauté plastique pour la photographie et son amour du cinéma.
Avec une grande fidélité aux faits historiques, Ludwig raconte le règne tourmenté du roi de Bavière de 1845 à 1886. Le jeune Ludwig monte sur le trône à dix-neuf ans à peine. Il se désintéresse vite de la gestion de l’Etat alors même que l’Allemagne est en train de s’unifier à marche forcée sous la domination de la Prusse dont la Bavière deviendra en 1871 un vassal. Il lui préfère les arts : la musique (il voue une admiration folle à Richard Wagner dont il est le mécène et satisfait au moindre de ses caprices) et l’architecture (il se fait construire dans les Alpes bavaroises, à Neuschwanstein, à Linderhof et à Herrenchiemsee, des chateaux de contes de fées). Après avoir rompu ses fiançailles avec sa cousine Sophie-Charlotte, il s’isole de plus en plus. Il prend dans sa domesticité de nombreux amants. Un collège de psychiatres lui diagnostique une paranoïa sévère qui ouvre la voie à sa destitution. Le lendemain de son internement dans un asile psychiatrique, âgé de quarante ans, il se noie dans le lac voisin avec son médecin.
Tout dans la personnalité et l’histoire du roi-fou devait attirer Luchino Visconti, qui s’était autoproclamé « biographe de l’Allemagne », lui avait déjà consacré deux films sublimes et crépusculaires, "Les Damnés" et "Mort à Venise", et travaillait à l’adaptation impossible de La Montagne magique qu’il ne réalisa jamais.
Comme "Mort à Venise", "Ludwig" exalte un parfum vénéneux. Tout y est sublime ; tout y est morbide. Comme dans "Mort à Venise", l’homosexualité est un thème central du film. Ludwig a tenté sans succès toute sa vie de se battre contre ses penchants. Il a nourri une passion platonique pour sa cousine, l’impératrice Elizabeth d’Autriche et a failli épouser sa sœur cadette. Mais malgré sa foi catholique et l’insistance de son confesseur, Ludwig ne se résoudra pas à concrétiser cette union. Sa passion pour les arts sera pour lui une manière de transcender ses pulsions.
Pour interpréter Ludwig, Visconti choisit son propre amant, Helmut Berger. Il avait déjà tourné sous sa direction dans Les Damnés, travesti en Marlène Dietrich. Le jeune homme – il a trente-quatre ans de moins que le réalisateur – est d’une beauté surnaturelle. Sa mélancolie, son hystérie en font un Ludwig parfait. Le film, très sombre, dont la plupart des scènes se passent la nuit ou, de jour, sous des cieux enneigés, est traversé par un rayon de lumière : Romy Schneider y reprend le rôle qui l’a rendue célèbre et le tire du côté de la vie. Elle convainc Ludwig de s’affranchir de l’étiquette de la cour comme elle a osé le faire elle-même ; mais Ludwig utilisera cette liberté pour se replier sur lui-même et se cloîtrer.
"Ludwig" est sans doute un chef d’œuvre. Mais c’est un chef d’œuvre qui se mérite. Les producteurs imposèrent une version raccourcie de trois heures. Celle que j’ai vue la semaine dernière, à l’occasion d’une rétrospective Visconti, dure près de quatre heures. Y gagne-t-on au change ? Le propos n’aurait-il pas mérité d’être resserré ?
Évoquant le destin torturé du roi Louis II de Bavière, Visconti signe une fresque historique aussi fastueuse que somptueuse, à la mise en scène baroque, mais souffrant d’un manque de rythme (pour un film de 4h), sublimée par l’interpretation habitée d’Helmut Burger.
"Ludwig" appartient à la famille des "grands films malades" : mise en scène magnifique, personnages hors du commun, musique et décors grandioses mais, hélas, beaucoup de longueurs dans cette œuvre de 4 heures et un manque de souffle général préjudiciable à la concentration du spectateur. Les scènes entre Helmut Berger et Romy Schneider sont parmi les plus belles et les plus denses mais on peut également regretter que l'ensemble des comédien(ne)s non-italien(ne)s, soit l'essentiel des rôles principaux, soient doublés dans la langue de Moravia, comme c'était la tradition dans le cinéma transalpin...
J'ai dû me forcer pour suivre ce film interminable jusqu'à la fin, et contrairement à beaucoup n'y ai pas vu un chef d'œuvre , Malgré quelques indéniables qualités, notamment un premier quart d'heure éblouissant et une fin crépusculaire, l'évolution de ce roi atypique, souverain un peu malgré lui, qui ne s'intéresse guère aux affaires politiques et va peu à peu tomber dans la folie des grandeurs artistiques et la paranoïa est, de mon point de vue racontée de façon à la fois trop précise, trop discontinue et avec des parties trop mal enchainées
Le destin de Louis 2 de Bavière, un roi amoureux des arts, anachronique dans une époque qui devient plus politique. Bâtisseur de châteaux, soutien financier de Wagner (pas montré sous le meilleur jour), homosexuel refoulé, amoureux platonique de sa cousine … Ludwig dresse un (trop) long portrait d’un homme qui se désintéresse du pouvoir concret pour les arts et une vie qu’il préfère rêver. En face d’Helmut Berger parfaitement dirigé il y a une formidable Romy Schneider une énième fois mais différente dans le rôle de Sisi. Le faste de la reconstitution est incroyable, c’est bien simple on a l’impression d’être plongé dans les châteaux de l’époque où le moindre chandelier, le moindre tissu semble avoir traversé plus d’un siècle pour nous être montré. C’est magnifique mais il est vrai un peu long, il n’y avait pas besoin de 4 heures pour faire comprendre le personnage et certaines scènes sont un peu redondantes mais toujours d’une grande beauté plastique.
La ressortie en salles de quatre opus de L.Visconti ( un des cinéastes majeurs de l'histoire du septième art) permet de voir ou de revoir en version intégrale (238mns) ce classique du cinéma italien des années 70.
" Ludwig" est certainement le rôle majeur de Helmut Berger qui a fini par se fondre dans le personnage qu'il interprète à l'écran.
Roi de Bavière, couronné en 1864, Louis II dût exercer un pouvoir politique dont il ne voulait pas vraiment.
La ruse de l'histoire est qu'en tenant la place d'un des mécènes les plus renommés de son temps, il occupe aujourd'hui une place intemporelle et inoubliable, témoignage du caractère immortel de l'Art.
Soutien de Wagner, fondateur de Bayreuth et plusieurs joyaux architecturaux de son pays, Visconti n' a pas choisi son personnage par hasard.
La situation chronologique est contemporaine de celle du prince Salina (" le guépard" 1963 palme d'or Cannes) et de " Senso". Un monde est en train d'en chasser un autre.
Portrait d'une aristocratie sur le déclin, annonciation d'un drame à venir ( le personnage de Sissi et son époux l'héritier de l'empire austro-hongrois seront assassinés précipitant l'Europe dans la tragédie), Ludwig s'inscrit dans la continuité d'un des chemins thématiques explorés par Visconti.
On a ici affaire à un film de très haute gamme qui, un demi siècle après sa sortie, nous donne à voir un niveau d'expression artistique que l'on ne rencontre plus ( malheureusement) que très rarement aujourd'hui.
L'image est sombre et le film est très très lent et plat ! Je me suis perdue plusieurs fois à cause du désintérêt. J'aime pourtant les biographies ! 3/5
Sans remettre en cause le statut culte du film qui reste selon moi justifier, je dois avouer que "Ludwig et le Crépuscule des Dieux" est une œuvre déconcertante. Déconcertante le film l'est déjà par sa durée de 3h puis sa réalisation d'un académisme convenue avec un rythme assez lent qui rend le tout certes très beau mais difficile quand même à visionner en générale.
Esthétiquement parlant il y a de très beaux plans et une belle photographie mais on sent que l'ensemble à bien trop vieillie. Et niveau écriture, je pense que certains éléments aurait était bon à couper. Ici on a l impression que Visconti a pris le scénario écrit tel quelle et la filmé presque à la lettre près. On sent qu'il a quelques choses à dire de cette histoire, mais se refuse à faire de vrais choix soit de mise en scène soit de dramaturgie du texte.
Toutefois il faut reconnaître que c'est un portrait touchant et attachant d'un grand idéaliste et qu'on se retrouve en lui. De plus il est remarquablement bien interpréter par Helmut Berger qui séduit par son intensité émotionnelle et son charisme. Seconder par une Romy Schneider qui reprends pour une 4e et ultime fois son rôle culte. Nous offrant un dernier joli tour de piste tout en démontrant un autre visage de ce personnage de légende plus authentique et conforme à la réalité historique.
Pas mauvais dans le fond, ce film reste cela très bancal dans sa forme coincer entre un clacissisme que n aurais jamais voulu Ludwig et une envie de son réalisateur de faire comme pour le "Mayerling" de Terence Young une épopée historique épique. Et en ce sens je trouve que si on auculte cette lecture, oui ce film est très surestimer. Ce n est pas un chef d œuvre même si il en a un peu l etoffe.
Je dois sûrement être peu objective envers tout ces films où Romy incarne délicieusement Ma chère Sissi, mais je me permet tout de même de le noter au maximum car ce film malgrès ces 4 longues heures de film est un petit bijoux de réalisation ! Les décors vraiment magique de ce film laisse sans voix et surtout, Quelle Romy ! Romy Schneider incarne cette fois si une Sissi plus vraie que dans les présédent "Sissi" que nous connaissons tous ! Ce film est beaucoup plus fidéle à la personnalité de l'impératrice d'Autriche et à son histoire. Romy Schneider était vraiment l'actrice parfaite pour se mettre dans la peau de cette femme fantastique qu'était Elisabeth. Un grand talent d'actrice pour une grande Impératrice !
Un roi qui ne s'intéresse plus aux rouages du pouvoir ni à la politique (et pas plus au mariage), adore la musique, Wagner, l'art, la beauté et la poésie...et recherche un absolu transcendantal. Ce qui le conduira en finalité à s'isoler dans un sublime château qu'il a fait construire et à s'immerger dans la nature profonde auprès de ses compagnons sans titres. Helmut berger qui interprète Louis II de Bavière est magistral. Un chef-d'oeuvre de Luchino Visconti qui donne à réfléchir. 5 étoiles sans hésiter.
C'est long, très long... Un peu trop long à mon goût. Faut-il vraiment 4 heures de pellicules pour montrer au grand jour le folie d'un homme que l'histoire ne retiendra probablement pas ? Combien d'heures faudra-t-il alors consacrer lorqu'un réalisateurs entreprendra d'aborder le sujet épineux de la vie d'Hitler ? Reste un excellent film dominé par la prestation "habitée" d'Helmut Berger, une mise en scène sobre sans toutefois tutoyer le génie du Guépard, des décords prestigieux et un sujet hors du commun. Reste enfin la belle Romy qui, malgré toute sa beauté, ne parvient pas à éclairer un récit qui manque cruellement de cohérence.