Voyez-vous, il m’arrive de tant en tant, de discuter avec un ami, de film. Ce que j’adore quand on parle de film avec une autre personne, c’est que c’est dans ce genre de discussions, on se rend compte que l’on est capable d’argumenter ou pas. Enfin bref, un jour, avec cet ami, je lui aie demandé « au final, a-t-on autant de chef d’œuvre dans notre décennie, que dans d’autres ? A-t-on vu un vrai chef d’œuvre (bien qu’il s’agisse d’avis subjectif) ces cinq dernières années ? » A cela, j’ai pensé à Django Unchained, mais rien d’autre ne me venait à l’esprit. Et cet ami m’a répondu « Kingsman ».
Et en y réfléchissant un peu, Kingsman est effectivement un chef d’œuvre. Alors je l’ai visionné, bien entendu je l’avais vu au cinéma et déjà, en 2015, je trouvais ce film absolument génial. Bien qu’un an soit passé, j’ai toujours gardé cette image de film sur vitaminé et classe. Cependant, j’avais beau réfléchir, je n’arrivais pas à me remémorer la morale du film, au point même où je me suis demandé si ce film avait une morale. La mémoire peut vous jouer des tours, effectivement Kingsman a une morale, une morale qui plus est, intéressante à analyser, juste, et d’actualité. Notre monde a bien des problèmes ? C’est alors qu’apparaît le personnage de Richmond Valentine (incarné par le grand Samuel L Jackson) qui a trouvé son remède pour sauver la Terre du mal qui la ronge. Enfin bref, sa vision du monde est tordue mais demeure intrigante. Et c’est pour ça, je pense, que ce personnage est génial, parce qu’il nous livre sa vision du monde, sa manière de remédier aux problèmes, on aura beau trouvé son idée farfelue et impardonnable. On sera obligé de se dire qu’il y a bien une part de vérité dans tous ce qu’il dit. Alors, évidemment, il y a toute cette critique de la haute société qui s’élève au rang de gens bien, tandis que ceux qui n’ont pas eu la chance d’être enfant de riche, ne mérite que la misère. Alors, je ne sais pas si les milliardaires de ce monde pensent que nous sommes des moins que rien mais en tout cas, c’est quand même vachement effrayant. Voire le premier ministre de je ne sais quel pays, approuver la méthode de Valentine alors qu’elle tout simplement horrible, c’est certes, amené avec humour, mais y a quand même une part d’horreur dans toute cette histoire.
Mais je parle beaucoup du message mais en fin de compte, ce qui fait le succès de Kingsman, c’est aussi son rythme rapide, ses blagues géniales, et le bien-être qu’il procure. Parce que qu’est-ce qu’on s’éclate devant Kingsman. C’est vraiment un film divertissant à souhait. Et vous savez pourquoi c’est aussi génial ? Parce que c’est Matthew Vaught. Parce que ce gars est un génie. Parce que dès qu’il adapte un comic book, c’est génial, et que si en plus, le comic book est à l’origine écrit par Mark Millar (à qui on doit le chef d’œuvre Kick Ass), on peut être sûr que ce sera un grand film. Ajoutez à cela des personnages, certes pas forcément intéressent (j’aime beaucoup le personnage d’Egsy mais c’est pas pour lui qu’on regarde le film) mais drôles, et surtout, surtout, des scènes de combats absolument dantesques, délirants, (violent aussi mais c’est pas indispensable) et vous vous retrouvez devant des séquences à couper le souffle absolument merveilleuses. Ce sont d’ailleurs, pour moi, les meilleures scènes du film. C’est-à-dire, la scène de l’église (avec un bon solo de guitare en fond), et toute la séquence de fin. Et puis, comme pour Kick Ass, la musique est composée par Henry Jackman, qui s’éclate une nouvelle fois et nous livre des extraits musicaux héroïques et épiques à souhait.
Bref, Kingsman est la dernière pépite de Matthew Vaught et quand je vois qu’il va réaliser les prochaines adaptations de Mark Millar (le meilleur auteur de comic book avec Alan Moore), je ne peux être qu’impatient de voir ce que ça va donner. On ne change pas une équipe qui gagne ! 5/5 Voilà qui est dit !