Après avoir vu la bande-annonce, je n’attendais pas grand-chose de ce Kingsman. Et bien j’ai été heureusement surpris par cette comedie d’action, parodie des films d’espionnage. Mais ici point d’Austin Powers ou d’OSS 117, pas d’espion débile à l’horizon mais plutôt une grosse dose de fun et de second degré. L’histoire est assez simple : un jeune homme est recruté par une agence d’espionnage pour contrer les plans d’un magnat d’Internet. Mais la particularité du film repose sur le mélange de trois genres cinématographiques : espionnage, « école, formation de jeunes » et comédie. Grâce au duo Vaughn/Millar (Kick-Ass 1) le mélange est audacieux et parvient à éviter les écueils de ces trois genres.
Le film d’espionnage d’abord. Colin Firth le dit lui-même dans Kingsman, les films d’espionnage récents sont devenus trop sombres, trop réalistes. Kingsman se tourne donc vers les vieux films d’espionnage, notamment les James Bond des années 60/70. Gadgets à gogo, armes fantaisistes, smoking so british, magnat des télécommunications et son plan de « sauvetage de l’humanité », bras droit atypique, répliques qui claquent… Tout y est ! Et c’est un pari gagnant ! Même si les James Bond récents sont très bons, ils sont devenus des films d’action avant tout. Avec Kingsman, on retrouve le côté second degré et la légèreté des anciens. Petit plaisir coupable qui touche la corde sensible du cinéphile que je suis ! A cela il faut ajouter les excellentes scènes d’action, mention spéciale à
la bagarre générale à l’Eglise et son amour de plan séquence
, magnifique !
Ensuite, l’autre gros aspect du film, c’est le recrutement du jeune Eggsy pour intégrer l’agence d’espionnage. Le jeune homme intègre une académie, un centre de formation où il devra affronter d’autres candidats pour une seule place libre. Là où un banal film pour ados aurait développer la rivalité entre jeunes mâles et les histoires d’amour naissantes, Kingsman n’en a rien à faire et tant mieux ! Ce n’est pas le cœur du film donc rien ne sert de se concentrer sur des personnages qui apparaissent quelques minutes à l’écran. Un choix payant qui donne du pep’s au scénario. Le jeune Eggsy est plongé d’emblée dans le grand bain.
Les deux facettes du film sont liées par l’aspect comique omniprésent. Les ressorts comiques sont nombreux, que ce soit par les personnages (Colin Firth totalement à contre-emploi et donc hilarant en « action-hero » en smoking, Samuel L. Jackson en grand méchant qui zozote et ne supporte pas la vue du sang !), les situations (bagarre dans le bar,
dîner dans la villa du méchant
) mais aussi dans les dialogues punchy et les vannes très anglaises. C’est souvent très drôle et c’est ce qu’on demande à une comédie !
Kingsman est donc une vraie bonne surprise, un film inattendu. Acteurs au top (on sent vraiment qu’ils se sont éclatés à faire le film), mélange des genres réussi, cette comédie d’espionnage décoiffe et offre un coup de jeune aux films d’action !