Un petit couple tout neuf s’offre une semaine de vacances en caravane à travers l’Angleterre. Ils sont tous les deux complexés, écrasés par la vie, deux lamentables beaufs sans envergure qui inspirent d’abord de la compassion, deux antihéros qui partent à l’aventure, rêvant d’amour, d’évasion et de reconnaissance. Mais rattrapés en chacun de leurs gestes et pensées par leur médiocrité, leurs bêtises, leurs compulsions, leurs complications et leurs susceptibilités, ils n’ont pas d’autre choix que de concevoir les gens et les faits comme des obstacles, des offenses, des fautes ou des convoitises. Dans leur élan de liberté joyeuse, ils se lâchent alors en intentions veules et minables, mentant, se vengeant, et devenant même des serials killers.
Film politiquement incorrect qui ose ridiculiser les médiocres et les imbéciles, spectacle insensé, totalement immoral et sanglant, actes lamentables et absurdes, surprenante comédie décalée qui parvient à faire marrer à partir de l’expression allègre de la mauvaise foi, de la lâcheté, de la bêtise et du mauvais goût.
Cette comédie noire et surréaliste rappelle Affreux, sales et méchants et Les bronzés font du ski, mais avec cet aspect totalement burlesque qui mêlent rire, dédain et choc à l’intérieur d’une même scène. Même le climat contribue à faire de ce film une bonne tranche d’hilarité pathétique, en affirmant et confirmant jusqu’à la dernière seconde une indécrottable lâcheté.