Je continue, petit à petit, mon immersion dans les films de Quentin Dupieux afin de voir l’entièreté de son œuvre tant j’aime l’atmosphère unique qu’il met dans sa réalisation. Ici, il nous emmène aux côtés de Dolph, un jeune homme qui a perdu Paul, son chien auquel il tient tant.
Ce n’est pas son meilleur film, peut-être parce qu’il fait partie des premiers, mais c’est un bon moment, toujours étrange et captivant. Il parvient, comme souvent, à emmener son spectateur à être mal à l’aise grâce à la tension qu’il instaure. J’aime toujours la magie des œuvres de Dupieux qui s’opère à la fin, tandis qu’on doute de la réussite de son film tout le long et que le dénouement (qui commence souvent au milieu du film) vient nous saisir. C’est un peu ce que j’ai ressenti ici (dans une moindre mesure qu’avec « Réalité » ou « Daaaaaali ! » mais tout de même). L’univers dans lequel on pénètre est complètement absurde, à la limite parfois de l’onirisme, thème que j’adore retrouver au cinéma et dont certains instants semblent s’apparenter au rêve. Et pour cause, le réveil de Dolph indique 7h60, son voisin ne parvient pas avouer qu’il aime courir, son jardinier s’effare de trouver un sapin à la place d’un palmier, il va tous les jours au travail alors qu’il a été licencié afin de faire semblant de taper sur son ordinateur (dans une atmosphère humide !), et une pizzeria arbore un logo à propos duquel il se questionne. Le scénario est parfois décousu, l’intrigue nous surprend sans être mirobolante et la force réside dans les acteurs qui sont excellents. Dolph est joué par le merveilleux Jack Plotnick qui parvient, souvent grâce à son visage, à nous faire passer de nombreuses émotions. Il est accompagné d’Eric Judor en étonnant paysagiste et de la très charmante Alexis Dziena, standardiste aguicheuse. Le tout n’est pas mémorable mais fonctionne bien.