Des coquillettes, ce sont d'abord des nouilles. Des nanas un peu naïves, un peu niaises, tout ça à cause des garçons, qui font rien que les contrarier...
Dans son deuxième long-métrage, Sophie Letourneur nous fait suivre ces 3 meufs déphasées lors de leur périple au festival de Locarno, où l'une d'elles présente un film (Letourneur actrice dans son propre rôle).
Cette chronique d'un long week-end au sein d'un festival de cinéma est un petit régal d'humour noir et de second degré bienvenu, même si le sujet en lui-même risque de déconcerter voire rebuter une bonne partie du public, qui n'y verra qu'une œuvre nombriliste au thème auto-centré (cf les notes spectateurs sur allo-ciné).
Ce serait dommage, car même si le propos peut sembler creux et outrageusement girly, le discours sous-jacent nous en dit beaucoup sur notre époque, et Sophie Letourneur poursuit avec pertinence son portrait de la jeune femme du XXIème siècle, entamé dans le savoureux "La vie au ranch".
Le dispositif cinématographique est intéressant, puisqu'il s'agit d'une double narration, les 3 filles reparlant au passé de ce festival au cours d'une soirée pyjama, tout en le revivant en temps réel, ce qui crée d'amusants décalages entre la réalité et sa perception par chacune.
D'ailleurs ces 3 jeunes actrices débutantes ont un vrai talent, entre la blonde Camille, rêveuse et coincée, la sculpturale Carole, quelque peu en chaleur, et donc Sophie, âme de midinette tendance dépressive.
Un petit film très court (1H10), jubilatoire et réjouissant, qui ne parlera pas à tout le monde.