Trois jeunes femmes, la trentaine, dont la réalisatrice, prennent le train pour le Festival de Locarno. Elles vont y faire un séjour consacré essentiellement à des dragues ratées, à des galères ridicules, frisant chacune un degré de préadolescence d’un niveau de crasse rare. Chacune s’épanchant auprès des deux autres sur leur envie de se faire un mec, de « baiser », Sophie faisant une fixation sur Louis Garrel. On y chasse successivement un bellâtre italien, un Suisse transparent, et cerise sur le gâteau, un Louis-Do de Lencquesaing peu sympathique. Comme c’est lors d’un diner à Paris, autour d’un plat de coquillette, qu’elles se remémorent leurs aventures, cela nous vaut une succession de retour en arrière, coupures hasardeuses et aussi mal venues que l’ensemble du film, ni fait ni à faire. L’image donnée par ce film du Festival de Locarno est tellement étroite, limitée, négative et fausse qu’on aimerait que la direction du festival demande que le distributeur soit obligé de faire précéder la projection d’un avertissement… Rien ne surnage sur ce bouillon indigeste : pas d’humour, les interprètes sont moches et mal fagotées, transpirent la vulgarité, les dialogues débiles. Zéro pointé. Il faut dire qu’amoureux que nous sommes depuis 40 ans de ce festival aux choix internationaux intelligents, pointus, dans un cadre exceptionnel, nous supportons mal qu’il soit ici, exclusivement, le terrain de jeu de trois nouilles indigestes.