Minuscule - La vallée des fourmis perdues est le long-métrage adapté de la série télévisée Minuscule qui comporte deux saisons d'épisodes muets très courts racontant la vie des insectes qui nous entourent. La série est elle-même issue d'un court métrage qui a donné lieu à tout ce développement.
Le film Minuscule - la Vallée des fourmis a la particularité rare de nos jours d'être un long métrage entièrement muet. Les insectes communiquent alors par petits bruits et ceci explique l'inexistence d'un casting vocal pour ce film d'animation.
Minuscule - La Vallée des fourmis utilise un procédé d'animation peu répandu au cinéma, l'intégration d'images de synthèse en décor réel. Un film d'animation bien connu des Studios Disney utilisait également ce procédé en 2000, il s'agit de Dinosaure dont les équipes se sont rendues aux quatre coin du monde pour filmer des plans de décors spécifiques pour ensuite intégrer les animaux par ordinateur.
Minuscule - La vallée des fourmis est le premier long métrage des réalisateurs Thomas Szabo et Hélène Giraud qui sont également à l'origine de la série Minuscule (2006). De son côté, Szabo avait aussi travaillé en tant que réalisateur sur un épisode de la série Les Zinzins de l'espace (1997).
Les réalisateurs de Minuscule - La vallée des fourmis perdues ont décidé de donner une nouvelle tournure à leur long-métrage. S'éloignant du format court, ils ont insufflé au film une ambiance épique. Le format change pour passer du 16/9e au cinémascope et le tournage s'est fait dans les (impressionnants) Parcs Nationaux des Ecrins et du Mercantour.
Les réalisateurs confient que la musique qui n'avait pas vraiment de place bien définie dans la série devient beaucoup plus importante dans le film. Elle caractérise chaque personnage qui a son propre leitmotiv (inspiration de "Pierre et le Loup" de Prokofiev). Ainsi, la musique est "utilisée dans la tradition du scoring hollywoodien et accompagne les images du début jusqu'à la fin."
Les courses poursuites entre la Coccinelle et les mouches sont directement inspirées des films de Buster Keaton ou encore Charlie Chaplin.
Alors que la série est réalisée en 2D, Thomas Szabo et Hélène Giraud ont préféré faire le film en 3D, pour "augmenter la sensation de proximité avec ce qu'il se passe à l'image". C'est également un amplificateur d'émotions et la 3D a permis d'utiliser une très longue focale et de donner un effet macro au film.
Les réalisateurs voulaient créer un film esthétiquement plus documentaire que cartoon. Ils ont ainsi évité de mettre des dialogues ou de trop humaniser les insectes en leur donnant des expressions : "Ils ont quelquefois de gros yeux globuleux avec des pupilles un peu cartoon mais jamais d'attitudes anthropomorphiques."
Après que le mot "Fin" ait disparu du grand écran, on peut voir apparaître la mention "à Jean Giraud alias Moebius". Les réalisateurs du film sont probablement de grands fans de Blueberry et de l'Incal, qu'on peut retrouver dans le traitement de certaines scènes, mais surout, Hélène Giraud n'est autre que la fille du dessinateur d'Arzach, malheureusement décédé pendant le tournage du film.