Un film adapté du roman « Fin » de David Monteagudo. "The End" nous raconte une « fin du monde » qui ne doit pas être comprise de façon littérale. L’important, c’est de saisir la métaphore qui constitue le véritable message du film. Il ne faut donc pas chercher d’explications scientifiques aux faits qu'on nous montre. Ce qui compte, c’est de chercher la signification de la disparition des individus. Au cours du dénouement, les dialogues fournissent des réponses explicites à la question : Pourquoi ? (et ne répond pas à comment).
Ce long métrage se distingue radicalement des films
de catastrophe /blockbuster
américains. Il appartient en fait au cinéma de genre, (ce qui explique sans doute sa récompense obtenu au cours du festival du Gérarmer 2013), et c’est le genre de produit qui peut surprendre le client non-averti.
Cependant, un budget et des moyens plus élevé aurait été souhaitable pour traiter ce sujet. J’ai eu la sensation très perceptible que tout avait été fait à l’économie dans cette production, voire que le projet n’a été rendu possible que par ses besoins limités. Il est vrai qu’en Europe, les producteurs allouent difficilement le budget nécessaire à ce type de récit
science-fiction ou fantastique
.
Le défi apparent de cette œuvre est de nous raconter une catastrophe de grande ampleur avec le coût le plus bas. De mon point de vue très subjectif, le réalisateur, Jorge Torregrossa se débrouille bien. J’ai réussi à rentrer dans cette fiction, mais il se peut que ce ne soit pas le cas pour tous les spectateurs.
Le seul point qui m’a fait mauvaise impression, c’est que les personnages présentés au début étaient assez antipathiques, mais c’est probablement nécessaire au propos du film. Au cours du développement, mon empathie pour les protagonistes a augmenté
en gros les personnages détestables partent les premiers, ce qui ne relève pas totalement du hasard au regard du message de cet opus. Les derniers personnages sont attachants
. J’ai terminé sur une impression favorable.
Explication :
les individus qui disparaissent sont ceux qui s’isolent, quittent leur groupe ou qui ne sont plus considérés par la communauté. Pour preuve, les propos de Felix : « si ça se trouve on existe seulement tant qu’il reste quelqu’un pour nous voir, quelqu’un pour qui on compte », il a aussi l’impression que toute sa vie, il n’a existé qu’à travers le regard des autres, et que s’il se retrouve seul, il se sent perdu et ne sait plus qui il est.
D’autre part il est significatif qu’on nous montre des animaux qui survivent en troupeaux, dans des groupes qui vont dans le même sens ou poursuivent le même but : les béliers, les moutons et les chiens (ainsi que les vautours il me semble).