L’été de Giacomo a été présenté dans de nombreux festivals en 2011 et a remporté plusieurs prix, notamment le Léopard d'Or des Cinéastes du présent à Locarno et le Grand Prix du Jury à Belfort.
L'été de Giacomo est le premier long métrage d'Alessandro Comodin. Il avait, auparavant, réalisé un court métrage, Jagdfieber, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes 2009.
L'été de Giacomo n'est ni vraiment un film documentaire, ni vraiment un film de fiction. Le réalisateur, Alessandro Comodin, a suivi le petit frère sourd de son meilleur ami, Giacomo Zulian, et une amie d'enfance de celui-ci, Stefania Comodin, le temps d'un été avec au départ une intention documentaire : "De vraies personnes, de vrais lieux, un certain respect de la réalité en tant que telle, sans la modifier. (...) je suis parti du documentaire pour aboutir à quelque chose de l'ordre de la fiction", explique-t-il. C'est surtout au montage que la part fictionnelle du film s'est révélée : "On a décidé de construire le récit essentiellement autour de la relation [entre Giacomo et Stefania] tout simplement parce qu'il n'y avait de place pour rien d'autre."
Le réalisateur, Alessandro Comodin, a relu "Les Métamorphoses" d'Ovide, avant de tourner L'été de Giacomo : "J'avais en tête l'idée d'en faire une déclinaison contemporaine. Je crois qu'en filmant le réel de façon brute, mais avec insistance, dans une sorte d'acte de croyance en la réalité, on arrive finalement à quelque chose de très universel, du moins de partagé par un grand nombre", se souvient-il.
Lors du tournage de L'été de Giacomo, l'équipe qui suivait Giacomo Zulian et Stefania Comodin était réduite au maximum : "J'étais à la caméra, avec un assistant pour le point et les aspects techniques - un preneur de son et une assistante", confie le réalisateur, avant d'expliquer à propos des adolescents : "C'étaient eux qui nous conduisaient, avec leurs mouvements, leurs échanges. Nous, on n'avait aucune avance sur eux."
Alors que tout le film s'articule autour de la relation entre Giacomo et Stefania, deux semaines avant la dernière partie du tournage, Giacomo Zulian a annoncé au réalisateur qu'il était amoureux : "Et pas de n'importe quelle fille : une sourde comme lui, avec qui il faisait l'amour pour la première fois", se souvient Alessandro Comodin. Cela a donc chamboulé le programme de ce dernier : "Concernant Barbara, c'était un peu problématique puisque je ne la connaissais pas. J'ai donc décidé de filmer différemment, en deux après-midi seulement. Le plus souvent, la caméra est sur pied, avec une longue focale de façon à établir une autre distance", déclare-t-il.