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    Bruegel, le moulin et la croix
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Bruegel, le moulin et la croix" et de son tournage !

    Bruegel et le septième art

    Les œuvres de Bruegel ont inspiré bien des cinéastes. Lech Majewski n'est ainsi pas le premier metteur en scène à lui témoigner son admiration. Dans Solaris (1972), Andrei Tarkovski filmait déjà la toile de Bruegel, Les Chasseurs de la Neige, peinture qui apparaît à nouveau à l'écran dans Melancholia (2011) de Lars von Trier.

    Un univers singulier

    Son inspiration, Lech Majewski la puise dans les périodes du Moyen-âge et de la Renaissance, mais également dans l'univers métaphysique et surréaliste des peintures de Giorgio de Chirico. Une fascination pour l'irrationnel, le mystique et l'occulte, donc, ainsi qu'une volonté d'amener le spectateur à faire appel à son imagination, aux émotions enfouies dans son inconscient. Avec Bruegel, le moulin et la croix, le réalisateur n'y déroge pas : "Il faut que chacun d'entre nous puisse y projeter ses propres références", confie-t-il.

    Un tableau mystérieux

    Le tableau sur lequel s'appuie Bruegel, le moulin et la croix, appelé Le Portement de Croix, a été exécuté par Pieter Brughel l'ancien en 1564 au cours de la terrible occupation des Flandres par les Espagnols. Longuement étudié par l'historien de l'art Michael Gibson, il semble regorger d'énigmes auxquelles on ne trouve pas de solution. Au sein de celles-ci, ces questions prédominent : pourquoi, dans un paysage de la Renaissance, donner tant d'importance à un simple moulin perché sur un étrange rocher ? Ou encore, pourquoi le peintre a-t-il caché la figure du Christ au sein d'une foule de paysans ? L'expert Michael Gibson y apporte toutefois son éclairage : "La démarche de Brueghel consiste à utiliser la situation politique immédiate pour faire comprendre l'histoire du messie et non pas de prendre l'histoire du Christ pour condamner les exactions espagnoles."

    Les amours de Lech Majewski

    Ce n'est pas la première fois que le cinéaste polonais Lech Majewski flirte avec les arts plastiques. En 1996, déjà, il était producteur du film Basquiat, un biopic consacré au peintre moderne new-yorkais Jean-Michel Basquiat. Avec Bruegel, le moulin et la croix, le cinéaste confirme sa passion pour l'Art.

    L'origine du projet

    Le scénario de Bruegel, le moulin et la croix s’appuie entièrement sur un minuscule tableau du maître flamand. Les dimensions de celui-ci ne sont que d’1,70 m sur 1,24 m, ce qui ne l’empêche pas, toutefois, de comporter 500 personnages (dont certains font à peine 1 millimètre) se dirigeant vers le Golgotha. De ces centaines de personnages, Lech Majewski en a extrait une douzaine, dont on suit au cours du film les péripéties sur une journée, du matin jusqu’au soir.

    Les lieux du tournage

    Comme à son habitude, Lech Majewski a effectué le tournage de son film en Pologne, son pays d'origine. Les caméras ont notamment capté les atmosphères des villes de Debno, Cracovie, Slaskie, Tarnov et Wielicka, toutes cinq réunies dans la région de Malopolska.

    Une exposition photo

    En plus des nombreuses cordes à son arc, Lech Majewski pratique aussi la photographie. Ses photos sur le tournage de son film Bruegel, le moulin et la croix lui ont d’ailleurs valu une exposition dans la galerie Basia Embiricos à Paris.

    Hauer en route vers l’art et essai

    Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu Rutger Hauer dans un film d’art et essai, l’acteur préférant ces dernières années tourner dans des grosses productions (Batman Begins). Un retour nostalgique, donc, qui nous rappelle que l’homme a aussi été pendant des années l’acteur fétiche d’un certain Paul Verhoeven.

    Lech Majewski, artiste accompli

    Loin de se suffire au cinéma, le réalisateur polonais Lech Majewski est également metteur en scène de théâtre, écrivain, peintre, poète, vidéaste et artiste plasticien. Des opéras et des pièces de théâtre sont à son actif.

    De la toile à l'écran

    Bruegel, le moulin et la croix est l'adaptation du livre du même titre écrit par le critique d'art Michael Francis Gibson, cet ouvrage étant lui-même l'étude critique de la toile du peintre Pieter Bruegel intitulée "The Way to Calvary". Ce film est donc l'un des rares exemples d'adaptation d’une œuvre picturale pour le cinéma.

    Une technique inédite

    Afin de réellement donner au spectateur l'impression d'évoluer dans une toile de Bruegel, le réalisateur a mis sur pied une technique assez inédite dans sa carrière, consistant à filmer les acteurs sur fond vert, et de les mélanger avec la toile et les images de paysages en post-production. Le résultat final est donc un mélange de prises de vue réelles, de décors peints et d'incrustation.

    Un final hors du temps

    Un léger anachronisme s'est glissé dans le film. En effet, à quelques minutes de la fin, alors que Bruegel et Nicholas Jonghelinck discutent devant la caméra, une automobile rouge est visible en arrière-plan, entre deux maisons.

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