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Laurent D
1 abonné
111 critiques
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2,5
Publiée le 19 novembre 2019
Un film étrange qui nous invite à l'intérieur du célèbre tableau de Bruegel. Il y a quelque chose d'hypnotique dans cette œuvre. Avec sa photo superbe, ses silences persistants et sa mise en scène particulière, on ne voit pas les 90 minutes passer. Toutes ces petites scènes nous en apprennent plus que certaines grosses productions sur la dure vie quotidienne des hommes et des femmes du XVI ème siècle.
toute la violence espagnole poétiquement suggérée à travers le superbe tableau symbolique de Brueghel "le portement de croix". Sublime! Le spectateur est dans le tableau. Un sans faute!
Bruegel, Le Moulin et la Croix, il faudrait le conseiller aux insomniaques. Mieux qu’un traitement antibiotique susceptible de dérégler le bon fonctionnement du métabolisme, le film – si tant est que l’on puisse parler de film pour ce type de production – s’apparente à un long, très long et pénible, très pénible diaporama de gros plans mal fichus réalisés sur une toile de maître. Alors nous voyons le peintre s’agiter mollement, contempler une araignée et sa toile, griffonner deux trois trucs, l’air sérieux ; il est incarné par Rutger Hauer, acteur fétiche de Paul Verhoeven et répliquant génial dans Blade Runner, qui se livre à une soupe à la grimace (en même temps, nous le comprenons, il s’ennuie). Le spectateur, lui, se tient dans une position des plus frustrantes, car le supplice de la croix, il le vit, sans pour autant en percer les secrets. Et il s’ennuie. En sortant de la projection, il ne connaître guère mieux l’œuvre dépeinte qu’auparavant, il a simplement assisté à un mouvement immobile, un refus de nouer l’intrigue autour de ces figures, une absence totale de cinéma. C’est dire que la reconstruction, franchement laide, n’apporte rien et ne recourt jamais au langage cinématographique pour interpréter, creuser, plonger dans une toile que l’on voit, en guise de clausule, orner le mur d’un musée. Bruegel, Le Moulin et la Croix est un essai nombriliste et incapable de donner vie à son propre nombril. Affligeant.
d'un ennui absolument abyssal!! peu de dialogues et peu d'intérêt !! Charlotte Rampling est bonne actrice mais c'est la seule chose qui vient sauver le film !!
Si l’expérience proposée est motivante sur le papier, et finalement plutôt agréable à regarder sur l’écran, force est d’admettre que le réalisateur est placé devant une impasse cinématographique. Son but était effectivement de donner vie à une toile de maître et à pénétrer ainsi au cœur des secrets de centaines de personnages visibles sur cette peinture. Mais pour donner vie à l’ensemble, le cinéaste a été contraint par la technique à figer chaque protagoniste. Il échoue ainsi à insuffler de la vie au sein d’une œuvre qui peut donc servir d’illustration dans les musées, mais qui ne revêt que peu d’intérêt pour le spectateur lambda. Son postulat de mettre en place une œuvre contemplative et taiseuse laisse le spectateur sans clefs pour en pénétrer les mystères. A noter aussi une direction d’acteurs insipides. Pourquoi se payer les services de Charlotte Rampling si c’est uniquement pour la faire poser devant une fenêtre en déclamant son texte de manière neutre ? Bref, un film d’art esthétiquement probant, mais bien peu enthousiasmant au final.
Le film est visuellement magnifique. Les décors et les costumes sont somptueux. La plongée dans " Le Portement de croix ", célèbre tableau de Pieter Brueghel l'Ancien, est totale. Cependant, il connaît beaucoup de longueurs et une quasi absence de dialogue (excepté quelques monologues) qui auraient tendance à lasser le spectateur. Dommage car Lech Majevski reconstitue avec minutie la vie de paysans flamands, tel qu'elle pouvait l'être en 1564, sous le joug espagnol et cela se révèle extrêmement intéressant de même que l'observation méticuleuse que fit Brueghel de son environnement pour structurer et peindre son œuvre. Autant de points qui donnent de l'intérêt à ce film, aussi instructif que coloré... Je le conseille aux amateurs d'art et d'Histoire que les longueurs ne découragent nullement. L'immersion vaut réellement le détour.
Un faux contemplatif à la prétention esthétisante et moralisante. L'absence de dialogues n'aurait en rien gêner l'enchaînement des scènes; son surgissement soudain, presque comme une intrusion, ôte toute poésie à l'ensemble tant l'interprétation subjective y est forte. Restent quelques belles images et la certitude que l'art pictural se passe de commentaires théorisant
Un film incroyable et inclassable qui a nécessité 5 ans de travail sur la création du tableau "Le portement de croix" par Bruegel en 1564. Ce film d'art pur d'une confondante beauté et réalisé par Lech Majewski (auteur de Basquiat ) réunit Rutger Hauer, Michael York, et Charlotte. Rampling. On entendra parler de ce film qui fera date dans l'Histoire du Cinéma.
Pour la première fois on entre dans la création d'un peintre qui compose son tableau, le moindre détail étant mis en scène avec des acteurs, et le jeu de la lumière et de la caméra donne au film l'aspect d'une peinture vivante. C'est comme si nous, spectateurs devant cette oeuvre dans un musée, pénétrions à l'intérieur de la toile et faisions fonctionner notre propre imaginaire sur la vie de ces personnages dans leur époque. Ils deviennent ainsi vivants, joués par des acteurs, et la toile devient une sorte de film qui s'anime, nous montrant comment chacun, à partir de son histoire personnelle, trouve sa place dans le tableau. La correspondance entre les uns et les autres donne alors une saisissante sensation d'unité.
De plus, les techniques actuelles du cinéma numérique permettent de saisir à quel point le cinéma et la peinture sont des arts proches et intimement liés. Bruegel, Rembrandt et tous les grands peintres auraient, je crois, certainement faits du cinéma s'il avait existé en leur temps. En ce sens ce film est unique et il reflète parfaitement tout ce qui représente l'art visuel, avec sa part d'imaginaire et de réel, au cours de son processus créatif. Davantage qu'un film, The mill and the cross préfigure un nouvel art, la 3D a également commencé l'explorer, qui nous permet de faire un voyage à l'intérieur du subconscient.
Tout cela est fascinant, passionnant, et m'enthousiasme au plus haut point sur les capacités qu'à notre époque actuelle de pouvoir s'aventurer dans des domaines totalement inexplorés et qui s'étendent à perte de vue.
Bruegel, le moulin et la croix ne part pas d'une mauvais idée en voulant nous montrer de manière vivante l'histoire d'un tableau malheureusement le réalisateur ne parvient jamais à créer une ambiance onirique qui aurait collé à son sujet mais tourne un film assez plat visuellement (même parfois laid) et qui ressemble à une mauvaise docu-fiction voulant retracer le quotidien de l'époque. Bruegel, le moulin et la croix s'oublie rapidement ne laissant aucune trace dans notre esprit.
Mais moi aussi, j'aime l'idée d'un film retraçant l'histoire d'un tableau. J'aime cette idée de rentrer dans un univers pictural, et de découvrir ce qu'il y a derrière les coups de pinceaux du peintre. Mais c'est bien pour ça que j'aime La ronde de nuit de Greenaway (qui est un réalisateur d'un autre calibre aussi). Parce que bon, Bruegel c'est bien joli comme projet, mais ça ne marche pas. Le film nous retrace la vie des personnages de son tableau, sauf que c'est très souvent confondant de bêtise. C'est absolument atroce par moment tellement c'est le vide complet, avec parfois l'apparition d'espagnols (méchants) pour bien souligner le fait que la Flandre est sous domination ibérique à ce moment là. Le film est parfois très beau, parfois horrible. Il y a des plans assez déguelasse (le mot est bien choisi) où on voit le peintre au premier plan et derrière le tableau, alors je sais pas si ça a été numérisé ou autre, enfin bref, mais ces plans là sont ignobles et dénaturent complètement avec l'idée de beauté et d'esthétisme que le film voudrait avoir (et qu'il a par moment, car y a des plans remarquables). Bref, on a là le prototype du film qui a une idée mais qui ne peut rien faire derrière. Parce que là où Greenaway montrait la véritable nature de La ronde de nuit de Rembrandt, là il n y a rien en fait que cherche à montrer Majewski, simplement à reconstituer vite fait la vie des personnages (enfin dans sa tête) mais cela n'a pas d'intérêt.
C'est une expérience unique, au croisement du cinéma et de la peinture. Sous nos yeux, les personnages et les scènes du tableau de Bruegel s'animent. Tout l'univers du peintre est incroyablement transposé à l'écran, grâce à un mélange de prises de vue réelles, de décors peints, d'images de synthèse, d'incrustations... Grâce aussi aux costumes, à la lumière, à la composition des plans, en tout point parfaits. On plonge dans le tableau, guidé par Bruegel et Jonghelinck, et l'on suit le processus créatif. On connaissait les "films en train de se faire" (selon l'expression de Godard) ; voici un "tableau en train de se faire". Le résultat de ce film expérimental est très étonnant : plastiquement stupéfiant, narrativement déroutant. Très beau, très intéressant, très austère aussi, en raison de la faible dramatisation, du peu de dialogues, du rythme lent et assez contemplatif. Côté casting, la surprise est également au rendez-vous, avec un trio insolite : Rutger Hauer (vieillissant, mais toujours capable de passer d'une série B à un pur film d'art et d'essai), Michael York (qu'on n'avait plus vu depuis belle lurette) et Charlotte Rampling (dans le rôle de la Vierge Marie !).
Film conceptuel sur la peinture, pleinement méditatif, parfois un peu trop, les silences nombreux peuvent plonger dans une petites somnolence passagère qui pourrait vous gâcher l'un des moments épiques du film. C'est une œuvre de réflexion sur le sens d'une peinture, comme Dante rêvant qu'il descend aux enfers, ici Bruegel vous emporte dans sa toile et vous en explique les aspects cachés, film religieux aussi puisque le sujet de la toile est le portement de croix et ici celui qui souffre je dirais que ce sont les Flandres sous l'autorité de L'Espagne donc on y mélange le contexte historique violent de chasse aux hérétiques. Le film tout comme la peinture peut être lu sous divers angles d'approche, ça en fait un film très riche mais parfois trop lointain si on n'est pas pleinement concentré.
Un peu brutal, mais belle reconstitution d'époque, et un très beau travail sur la bande-son. Il y eut une époque où à la campagne, on n'entendait que le vent et le cri des oiseaux...
Film de Lech Majewski Très beau film prenant prétexte la toile de Bruegel "Le portement de croix". Le cinéaste a voulu reconstituer par les yeux de Bruegel une époque très troublée, et c'est une vraie réussite. Très belles photographies, partant des oeuvres du grand maître flamand, reconstitution très rigoureuse, décors parfaits, une mise en scène très aboutie, c'est un plaisir des yeux et de l'intelligence. Du très grand art. C'est à une véritable fresque vivante du 16ème siècle qu'on assiste ici, avec les couleurs et la violence inhérente à l'époque. Paysans, soldats, animaux et jeux d'enfants, tout est fidèlement reconstitué. Un film exceptionnel, très original par son parti-pris pictural et poétique.
"The Mill & The Cross" fait partie de ces films dont la trame ne suit aucunement la moindre perspective chronologique d'une histoire qui lui serait parallèle. Au-delà de sa complexité apparente, et avec un perfectionnisme irréaliste digne des plus grands passionnés, il fait revivre chacun des éléments qui composent le tableau final. Il plonge le spectateur dans l'esprit clairvoyant du peintre, qui ne s'encombre pas des détails inutiles de la cohérence et se concentre sur l'essentiel du message qu'il veut faire passer. Aidé par une qualité picturale époustouflante, et un sens très a-propos de la mesure et de la tempérance, "The Mill & The Cross" est un véritable transport. A voir pour tous les amateurs d'art et d'histoire et pour tous ceux qui rêvent de s'y initier dans la contemplation et la sérénité.