Sous couvert de dénoncer l’hypersexualisation des adolescentes, des dangers d’internet, le bizutage à l’école ou encore la pédocriminalité, Michael Goi nous entraîne au cœur d’un pseudo film d’horreur psychologique très… assommant et lénifiant (en bref, si vous trouvez ce film « choquant », c’est que vous n’avez vraiment rien vu en termes de film d’horreur).
Remettons-nous dans le contexte, fin des années 2000, le found footage rencontre (hélas) un franc succès avec la saga faisandée des Paranormal Activity (2009 à 2015). Beaucoup de (jeunes) réalisateurs se sont engouffrés dans la brèche pour surfer sur la vague et pondre des films à moindre coût. Bien évidemment, Megan Is Missing (2011) ne déroge pas à la règle (en utilisant le procédé de « cam to cam »), puisque le tournage s’est fait en une semaine, avec un budget infinitésimal (30 à 35 000 $) et cela se ressent tout au long du film.
Basé sur des faits réels, le film narre l’histoire de deux jeunes filles que tout oppose, Megan (fille facile que certains traiteront de salope parce qu’elle suce pour un rien) et Amy (innocente & vierge, même dans sa tête, puisque cette dernière dors encore avec une pléiade de peluches et leur fait même la conversation). Elles passent le plus clair de leur temps à discuter par webcams interposées et un beau jour, elles vont faire la rencontre de Josh (on veut nous faire croire que c’est l’archétype du mec qui ferait mouiller n’importe quelle ado. Il est blond, il fait du skate et il surf, wahou !). Bref, c’était sans se douter que dernière ce nom et cette absence de webcam, se cachait non pas un ado boutonneux mais un cyber-prédateur.
Assommant et lénifiant, c’est clairement l’effet que nous fait ce film au bout des 90 longues et harassantes minutes du film. Il ne se passe pas grand-chose, les interminables discutions face cam entre les gamines s’avèrent rapidement chiantes, mais le pire reste à venir, lorsque le réalisateur, toujours dans une économie de moyen, nous offre un plan-séquence final de 10min
(caméra posée au ras du sol, filmant non-stop le pédophile entrain de creuser son trou, pendant que sa victime braille à tue-tête).
La seule chose de bien qu’on puisse lui trouver à ce film, c’est son côté préventif. En effet, à l’heure du tout numérique et surtout, quand on sait que la nouvelle génération est connement biberonnée aux nouvelles technologies et qu’ils n’ont plus aucune vie privée, un rappel s’impose et ce genre de film peut les y aider… du moins, à leur rappeler les risques et danger qui peuvent les guetter. C’est bien pour cette raison là qu’il est d’utilité publique, pas pour ses qualités cinématographiques.
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