Les X-Men : Une confrérie d'individus dont les mutations génétiques octroient des super-pouvoirs à une part croissante de la population. Ces qualités surhumaines se dévoilent en général à l’adolescence, moment critique pendant lequel un mutant peut sombrer dans le doute et l’égarement ou au contraire peut arriver à maîtriser ses dons et devenir un individu épanoui. Pour les guider dans la gestion de leur pouvoir, trouver une réponse à leur quête d'identité, leur permettre de s'accepter tout en acceptant l'humain sans super pouvoirs "Le professeur Charles Xavier", mutant très puissant possédant des pouvoirs de télépathie et de télékinésie; va, avec l'aide d'un autre ami mutant "Erik Lehnsherr" (dont le pouvoir est de contrôler les métaux et champs magnétiques) décider de rassembler les différents mutants qui existent à travers le monde, et les aider à travers une école pour mutants, qualifiée de surdoués pour les humains. Seulement; Erik ayant subi de terribles souffrances et tortures par les nazis pendant la shoah, celui c-i intérieurement n'aspire qu'à la vengeance, et pense que les mutants ont pour destinée de diriger le monde et de remplacer les humains, incapables de vivre sur terre sans causer le malheur et la destruction. Partis de ce postulat, suite à un rebondissement où les X-Men empèchent la crise des missiles en 1962 à Cuba, Erik s'étant emparé du casque de son ancien bourreau, lui permettant d'empêcher tout télépathe qui soit, y compris Charles Xavier de contrôler son cerveau, et après avoir involontairement blessé Xavier à la moelle épinière le rendant paraplégique, s'affirme comme un leader mutant contre la race humaine, et fait appeler Magnéto,
De là, découle la trilogie bien connu des X-Men, réalisée par Bryan Singer et Brett Ratner, du préquel X-Men le commencement réalisé par Matthew Vaughn posant ainsi le problème du rapport de l'homme à son évolution et de l'intégration des différences. Les mutants, eux, se répartissent en deux groupes :
ceux qui sont proches du professeur Charles Xavier et qui croient à l'avantage de la différence et aux bénéfices du métissage des capacités;
et ceux qui sont proches de Magnéto, se considèrant comme le stade évolué de l'homme et à ce titre, considèrent que ce dernier est condamné à disparaître car il ralentit l'émergence d'une nouvelle humanité.
Cependant, avec X-Men Days of future Past la donne a changé. En effet, toujours sur un fond de clivage entre les mutants et les humains en 2023, l'espèce humaine à partir de machines créé en 1973, les sentinelles, a traqué, mis dans des camps de concentration tout mutant ou tout humain venant en aide à n'importe quel mutant. La plupart des mutants se sont fait exterminer, même Magnéto est menacé, et se joint à son ancien ami Le professeur Xavier, pour fuir ces sentinelles dont la particularité est de pouvoir adapter leurs cellules en opposition avec les pouvoirs des mutants qu'ils affrontent. Bryan Singer affiche clairement un renouveau dans la franchise X-Men car il n'y a plus de manichéisme humains contre mutant, non ce sont les machines autonomes et autodidactes qui s'en prennent à l'humanité et aux mutants. Il y a clairement ici un dénoncement des avancées technologiques, qui dépassent la propre volonté de l'homme, et Singer nous y apprend que la faute incombe autant aux mutants, qu'aux humains puisque c'est Bolivar Trask (interprêté par Peter Dinklage), et sa xenophobie des mutants, et la mutante Raven ou Mystique, qui en sont les instruments de création. Le 1er en élaborant le concept présenté au président Nixon en 1973, et la seconde en tuant Trask, se faisant capturer prélévé ses cellules souches pour les adapter aux machines des sentinelles, conforte l'humanité à se protéger de la différence (les mutants).
La seule manière d'empêcher cette extermination est de renvoyer Wolverine, dont le pouvoir de régénération est dantesque, en 1973, afin qu'il retrouve Charles Xavier et Erik Lehnsherr, pour qu'ensemble ils empèchent Mystique de tuer Trask. La trame est ainsi posé.
Nous retrouvons donc Logan (wolverine) en 1973, seulement tout est plus compliqué que prévu, Charles
a recouvert l'usage de ses jambes au détriment de son pouvoir télépathique gràce à des doses de sérum, il
est perdu, déprimé et plus que l'ombre de lui même depuis qu'Erik l'a trahi à Cuba et a convaincu Mystique de partir avec lui. C'est un junkie défoncé, qui s'appittoie sur son sort, alors que Magnéto lui est enfermé au Pentagone, après l'assassinat du président Kennedy. La tâche va clairement être compliqué de retrouver Mystique, Heureusement le recours à Vif Argent un mutant encore adolescent capable de se déplacer des milliers de fois plus vite va les aider, et là je dis mention spéciale pour la scène de la cuisine,
tant la minute au ralenti, le bullet time qui n'a plus rien de révolutionnaire aujourd'hui pourtant, les effets comme une sorte d'arrêt du temps sur un petit fond musical typique 70s, la caméra numérique qui a filmé des plans avec des vitesses allant de 3200 à 3500 images par seconde donnant un effet de ralentissement de tout l'environnement autour de Vif Argent
, nous donne vraiment une des meilleures scènes du film, et teinté d'un humour particulier.
Ensuite, il est intéressant de voir l'opposition permanente entre passé et futur, dans le passé Logan doit faire en sorte que malgré leur prise de position différente les mutants s'entraident,
les X-Men n'existant temporairement plus, pourtant Magnéto, et sa mégalomanie gigantesque y voit ici, un moyen de salut, pour réaffirmer ses idées que les mutants sont la race dominante, et que les humains doivent les craindre. Imbus de sa personne, il va se la jouer en solo, quitte à tenter de tuer Mystique afin d'assurer la survie des mutants. A contrario, Charles aidé du Fauve, et de Logan va tenter de convaincre Mystique de ne pas tuer Trask, car cela déclenchera tout le phénomène sentinelle
. Pourtant cette entraide mutuelle sera clairement refusé et compromise, alors que dans le futur, en 2023 là où les mutants s'opposaient ils se sont alliés contre un ennemi commun les sentinelles. Magnéto agé (Ian Mc Kellen) et la sagesse de Charles Xavier (Patrick Stewart) ont compris la nécessité de s'allier. Ici, le temps et les affrontements nous démontre que la sagesse a prédominé; et les mutants du futur avec leur caractéristique propre Bishop (Omar Sy), Blink (Fan bingbing), Solar, Warpath, s'allient avec des mutants que nous avons déjà connues dans les précédentes versions des X-Men tout naturellement, Tornade, Colossus, Kitty Pride (qui envoie la conscience de Logan Wolverine du futur dans son corps en 1973), et Iceberg. Ce qui ramène au fait que dans un contexte de crise, la solidarité et l'entraide prévaut toujours sur son ambition personnelle, et ça les X-Men du futur l'ont parfaitement compris, car ils ont le vécu pour le comprendre.
Ceux du passé, sont jeunes, ambitieux, certains dépourvus d'humilité, tyrannisé par un Bolivar Trask qui
de par ses expériences pratiqués sur des mutants capturés (Azazel, Angel, Emma Frost, le Hurleur) et sa xenophobie des mutants, allant vendre ses armes au plus offrant, et conditionnant par la même occasion le jeune commandant Stryker (futur ennemi de Wolverine),
n'est pas sans nous rappeler un certain Fuhrer du 3eme Reich Allemand de la seconde guerre mondiale.
Singer impose aussi ici le respect car à l'image d'un Wolverine bestial que nous avions connu dans Xmen et Xmen 2, ici il est empli de sagesse, et joue le rôle de mentor face à un Charles Xavier en désillusion, ce qui fait réminiscence à ce que le professeur Xavier a fait pour Wolverine en tant que Mentor dans Xmen.
En ce qui concerne le casting, il est exceptionnel, Hugh Jackman nous campe vraiment un wolverine différent, plus humain. Jennifer Laurence nous offre une interprétation des plus humaines (volonté, sensibilité, culpabilité) d'une Mystique en proie à chercher un responsable aux maux des mutants, Michael Fassbender est à l'image de X-Men First Class, très charismatique et campe un manipulateur, égocentrique et mégalomane, de génie pour un Magnéto extrèmement dangereux. Mais la palme revient à l'interprétation d'un James Mac Avoy exceptionnel, en un charles Xavier méconnaissable, complètement brisé bouleversé tiraillé, n'acceptant plus son handicap (paraplégie) ni ses pouvoirs, il est l'ombre de lui même, à l'opposé d'un Charles prônant une acceptation des mutants( Mutants et fiers de l'être), un charisme de leader que nous avions découvert dans First Class.
La scène où par le biais de Wolverine, il se parle à lui même au Charles Xavier du futur (l'immense Patrick Stewart), est la scène la plus réussie tant le choc limite frontal des 2 Charles jeune et vieux, est d'une rare intensité. Elle décrit un Charles (Mc Avoy est exceptionnel sur cette scène) en proie au doute, n'ayant plus de croyances, face à son alter égo du futur qui lui trouvera par sa sagesse et son vécu les mots nécessaires pour lui redonner confiance, et lui faire prendre conscience de la responsabilité qui lui incombe, acceptant ainsi de reprendre ses pouvoirs, de réaccepter le fauteuil roulant, et d'utiliser le cérébro pour localiser Mystique, et l'empêcher encore une fois de tuer Trask.
Enfin que dire des effets spéciaux, tant les sentinelles sont réellement bien fichus, le climat du futur est malsain, les combats entre mutants et sentinelles sont magnifiquement bien filmés, Solar est superbement bien réalisé, les portails spaciales de blink sont magnifique et la façon de filmer est très cohérente. Mais le point d'orgue reste la profondeur et l'ampleur de la scène du Stade
déplacé par Magnéto, ici on ressent bien que Brian Singer à travers ses différents angles et prises de vues, nous fait ressentir toute l'importance gigantesque de ce stade qui bloquera le podium du président, une sorte de prison à laquelle, on ne peux y échapper. Magnéto, y est ici grandiose et perfide (d'autant qu'en y introduisant du métal dans les prototypes de démonstration des sentinelles, il en prend le contrôle total).
Cette scène est un véritable coup de maître et Bryan Singer l'a bien compris qu'il faut impressionner le spectateur.
Que dire de la fin sans la révéler, même si elle est un peu trop happy end à mon goût
(retour dans le futur de la conscience de Logan, qui découvre l'école de Xavier avec Tornade, et d'autres survivants
(Jean, Cyclope, Malicia).
mais qui sera excusable tant l'effet du paradoxe temporel est bien employé ici et que un choix exercé dans le passé, changera le futur à jamais. C'est très ambitieux de la part de Singer, mais c'est exercé avec une telle réussite que c'est vite pardonné.
Enfin, pour résumer, n'étant pas un fan absolu des comics, toujours ce problème de surenchère manichéiste dans la plupart des Marvel et des Dc Comics, je dois avouer que celui-ci est vraiment brillant, osé, magnifiquement réalisé, permet de remettre les pendules de la saga X-Men à zéro, et nous permet de confronter le talent de la génération des jeunes mutants, en suite logique du X-Men First Class, avec le talent des mutants de la trilogie d'origine X-Men, et cela bien evidemment orchestré par un Wolverine, plus crédible que jamais. Excellent film, je n'avais pas tant adhéré à un comics de cet ampleur au cinéma depuis l'excellent the Dark Knight. Une vraie réussite.