Cette après midi, j'avais envie de me mater le dernier Will Ferrell, mais je me suis très vite aperçu que je regardais en réalité le dernier Zach Galifianakis. L'acteur rondouillard des VERY BAD TRIP réussit à éclipser le mastodonte du rire US dans plusieurs scènes. Face à la tempête Ferrell, Galifianakis nous la joue toute en retenue et campe un pecno républicain efféminé avec un naturel désarmant. Premier constat: ce mec est vraiment très drôle. Ce n'est pas la première fois que Will Ferrell se fait voler la vedette dans ses films: dans FRANGINS MALGRE EUX, l'acteur John C. Reilly se permettait le luxe d'être plus drôle que le roi.
MOI, DEPUTE, c'est le retour en force de Jay Roach à la comédie. Après s'être égaré quelques années en shootant des films sans intérêts, le réalisateur des AUSTIN POWERS et des MON BEAU PERE ET MOI opère un retour réussit à la comédie grasse qui fait rigoler. L'idée d'un affrontement sans merci entre deux candidats républicains est propice à un enchaînement de gags le plus souvent hilarants. Les scénaristes de MOI, DEPUTE y vont à fond dans la démagogie mais des allusions politiques engagées font leurs apparitions de temps en temps. Derrière la potacherie, l'équipe du film tient malgré tout à dénoncer le fléau de la politique américaine: le conflit d’intérêt entre la politique et la finance. Mais qu'on se rassure, MOI, DEPUTE n'est pas un film militant mais une machine de guerre du box office qui n'a qu'un seul but: nous faire rire.
La mission est réussie. Les deux acteurs cabotins donnent tout ce qu'ils ont et leur abattage comique emporte souvent le morceau. Cependant, MOI, DEPUTE est un peu faiblard lorsqu'on le compare aux autres titres de Will Ferrell. Les gags s'enchaînent mais n'atteignent jamais la maestria d'un ANCHORMAN ou d'un STEP BROTHERS. "MOI DEPUTE, je suis un film sans prétention, MOI DEPUTE, je n'ai comme ambition que celle de vous distraire, MOI DEPUTE, je ne suis sans doute pas la comédie de l'année, MOI DEPUTE, je suis un film humble qui ne pète pas plus haut que son cul..."