Il existe bel et bien une frange comique américaine qui n’aura jamais convaincu hors des frontières du pays de cowboys, The Campaign peut être considérer comme faisant partie de celle-ci, à une différence près, Zach Galfianakis. Oui, Will Ferrell, adulé aux USA, n’a jamais percé autre part, à quelques exceptions près, en raison d’autres acteurs l’accompagnant dans ses délires. Ici, le film se vendra nettement mieux en raison de la présence de l’une des stars de la franchise Very Bad Trip, l’exubérant Zach Galfianakis, icône looser du cinéma contemporain, ce qu’était en France Pierre Richard il fût un temps. Bref, s’il traite d’un sujet typiquement américain, le film débarque dans nos salles, doté d’un humour dont nous autres n’avons pas forcément coutume, un humour populaire aux Etats-Unis.
Là-dessus, l’on dressera un rapide constat. Moi, député, ne fonctionnera qu’auprès des amateurs du genre humour sans détour. Peu importe le sujet, c’est les répliques, les mises en situation qui dictent la valeur d’un tel film aux USA. Ici, l’on adhère ou non. Grossièretés, bavures, l’on met à plat ici tout ce qu’un politicien ne devrait faire, scandale sexuel, insulte, dommage à autrui, maltraitance des opprimés et j’en passe. L’on assiste donc à un ramassis de situation cocasses que l’on voient venir grosses comme des baleines, parfois en riant, d’autres fois en se demandant ce que fument Jay Roach et sa star, Will Ferrell. Non pas que The Campaign soit un film dégradant, non, il en faudrait nettement plus, mais l’on met sous couvert toute morale possible pour servir du n’importe quoi qui fait parfois mouche.
Certains y verront une caricature du capitalisme, du politique à usage financier, de la démocratie lâche. Peu-importe, le film parodie sans se soucier d’un quelconque impact, sans critiquer ni même prendre parti. Le parti de chacun, démocrate ou républicain n’a ici aucune importance, l’état dans lequel se déroule la campagne non plus. L’on ne soulèvera finalement qu’un maigre constat sur l’emprise de la Chine dans le futur des Etats-Unis d’Amérique. Mais comme mentionné, peu importe. La politique n’est ici qu’un sous-sujet, un contexte qui sert de prétexte à l’affrontement de deux crétins aussi ahurissants de bêtise l’un comme l’autre.
Le film étant américain, le final fait dès lors place à l’humilité, à la sagesse, faisant fi de toutes les mauvaises intentions préalables. The Campaign s’inscrit donc dans la stricte mécanique US de la comédie potache, pas pire que celle des autres, pour parler franchement. Ceux pour qui le film n’inspire rien, inutile de vous y attarder. Les autres, arrêtez-vous durant une petite heure et demie afin de délirer avec ces mecs qui ne semblent savoir faire que ça. 09/20