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benoitG80
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4,5
Publiée le 3 avril 2013
"The Place Beyond the Pines" repose sur deux acteurs franchement excellents, Ryan Gosling comme on s'y attendait forcément mais aussi Bradley Cooper vraiment étonnant ! Ce récit de plusieurs destinées liées les une aux autres est infiniment intéressant par les problèmes qu'il soulève... La trame ainsi conçue avec cette articulation en trois volets est très adroite puisqu'un chapitre se ferme en enchaînant sur un autre tout en bouleversant à chaque fois la vie d'une famille. C'est avant tout le thème de la culpabilité qui est ici fort bien développé avec beaucoup de finesse et surtout une extrême puissance ! Un peu comme il était dans "Drive", Ryan Gosling a justement cette force tranquille qui lui permet de passer de la brute épaisse à l'agneau touchant, doux et attentif à l'autre, comme jamais ! Dans son rôle de cascadeur/braqueur, tout glisse impeccablement... Bradley Cooper est aussi fascinant en flic perturbé face à la complexité de ses sentiments après la mort de ce voyou qui va le hanter indéfiniment, ce qui donne une tension inouïe à ce personnage ! Bien qu'il ait sa place, le troisième volet avec la rencontre des deux enfants, tous deux également remarquables, est un peu plus tiré par les cheveux dans la mesure où un fils d'homme politique n'a rien à faire dans un établissement public comme celui décrit dans l'histoire. Le rapport entre les deux adolescents est bien étudié tout en étant riche d'enseignement... Et la leçon à tirer n'étonnera personne dans le sens où le schéma continue, les classes sociales se reproduisant coûte que coûte et comme le proverbe le dit, les chats ne fond pas des chiens !... Une histoire profonde et humaine où l'Homme la plupart du temps, malgré ses qualités et ses faiblesses, n'échappe pas à sa destinée ! Bravo et à voir sans hésitation !
On est à la limite du chef d'oeuvre avec ce "the place beyond the pines". Me basant sur une BA assez prometteuse je me suis pressé de le voir et quel coup de maitre puisque c'est un vrai iceberg : ce qu'il se passe dans la bande annonce n'est que la partie immergée de l'histoire, une histoire vraiment bouleversante qui m'a vraiment touché. Quand on regarde l'affiche principale du film qui dit que "Ryan Gosling est électrique", ce qui n'est pas faux il est même envoutant, on est loin du compte puisque Bradley Cooper est magique, Eva Mendez magnifique et les seconds rôles sont a toutes épreuves. Quant aux musiques elles nous transportent directement au coeur de cette histoire si complexe, d'un homme brisé, d'une famille brisée, un homme qui doute, un homme qui assure, des doutes, des convictions... Un cocktail d'émotions qui font ce que nous sommes et qui sont merveilleusement bien rendues a travers ces 2h20. Et que dire des paysages ? C'est terriblement bien filmé et incroyablement beau, que cela soit a moto, en voiture, a l'épaule, dans la foret, a la campagne, dans une maison, le rendu est de très haute qualité. Comment commenter d'avantage ce film sans spoiler puisque ses 2h20 ne sont que surprises et émotions. The place beyond the pines restera, j'espère, le plus longtemps dans les salles pour que le maximum de personnes puissent apprécier cette merveille.
Avec The Place Beyond the Pines, Derek Cianfrance livre un très bon film taciturne aux déroulement assez lent se passant dans l'Amérique profonde des années 90 et original puisqu'il choisit de se concentrer sur 3/4 destins liés entre eux par un évènement dramatique. Si aujourd'hui cette "surprise" n'en est plus une pour quasiment personne, il faut quand même préciser que la transition entre l'histoire de Luke Glanton (incroyable Ryan Gosling bien que son jeu soit sans surprise) et celle de Avery Cross (oui Bradley Cooper est un acteur génial) est très surprenante et assez réussi si bien que l'on ne sent rend presque pas compte, les deux parties se valent à peu près et permettent d'évoquer de nouveaux thèmes tout en approfondissant les précédents. Car si le film amoncelle les longueurs sur 2h20, le troisième long-métrage du réalisateur se rattrape sur le fond, très intéressant et confrontant les protagonistes a des choix difficiles à prendre et aux répercussions insoupçonnés dans le temps. Si il semble évident que The Place Beyond the Pines traite de la relation père/fils, il aborde aussi la confrontation entre le "bien" et le "mal" et sa bien mince frontière, la corruption, l'ambition, l'héritage, la culpabilité ou encore la recherche et découverte de soi et ce, de manière réaliste et juste. Alors que beaucoup de réalisateur se serait cassé les dents avec un tel projet, Derek Cianfrance arrive à tirer une certaine mélancolie grâce à sa mise en scène classique mais efficace (les scènes de braquages nous plongent au coeur de l'action) ponctué d'une très belle bande originale, elle intensifie les scènes notamment la séquence finale avec le jeune Dane DeHaan (encore excellent) qui clôt parfaitement le film et nous laisse pensif et cloué à notre fauteuil. La partie lui étant consacré (à lui et au fils de Avery Cross) est peut-être la meilleure du long-métrage car représentant parfaitement les conséquences des actes de Glanton et Cross. L'un incarne un ado paumé en quête de ses origines (Dane DeHaan) et l'autre (Emory Cohen) un adolescent en manque de repère et de père (trop occupé avec sa vie professionnelle), c'est aussi ce dernier tiers qui est le plus captivant où l'on a moins l'impression de visionner des scènes inutiles. The Place Beyond the Pines ne brille certainement pas pour son sens du rythme ou pour sa mise en scène (qui reste bonne) mais par le traitement en profondeur des personnages et par l’interprétation sans faille des acteurs.
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4,0
Publiée le 13 juin 2015
Road movie gènèrationnel, "The Place Beyond the Pines" est tout sauf un long fleuve tranquille! Son rèalisateur Derek Cianfrance raconte le destin croisè d'un cascadeur à moto devenu braqueur et d'un policier très ambitieux! Puis quinze ans plus tard, il met aux prises les fils de ces deux là! Le rèsultat est une oeuvre fascinante sur la transmission et la filiation! Que ce soit un père absent, un père qui se sent coupable d'abandonner son fils, un fils qui revient ou un fils dèchu, le film ne fait que jouer sur nos attentes! D'une noirceur terrible, "The Place Beyond the Pines" s'ouvre sur un plan-sèquence montrant Ryan Gosling de dos dans un parc d'attraction! Puis le film parle et l'on se rend compte que l'on est face à un rouleau compresseur qui avance, qui avance tout doucement! Ryan Gosling est d'une froideur pènètrante, Bradley Cooper fait le job, mais la rèvèlation est le remarquable Dane DeHaan, (acteur prometteur que l'on voit de plus en plus en haut de l'affiche) dont le personnage se fissure comme de l'intèrieur! Plus "The Place Beyond the Pines" s'ècrit et s'inscrit dans des registres comme la tragèdie du film noir, plus il « s'appauvrit » (rassurez vous, c'est vraiment un petit peu) parce qu'il n'a plus cet encrage de mise en scène absolument formidable qui est celle de l'ouverture! Mais rien que la première partie avec Gosling est un chef d'oeuvre! A cet effet, il est urgent de conseiller à celui qui n'aurait pas vu ce film sorti au printemps 2013, de se prècipiter sur le premier DVD disponible, histoire de prendre une bonne leçon de cinèma où l'on ne cesse d'être embarquè dans des directions totalement diffèrentes...
Si l'histoire est simple son découpage ne l'est pas,Derek Cianfrance fait de son récit en trois parties une histoire qui coule de source. Il impose une réelle atmosphère au film et à ses personnages. Nul doute que Derek Cianfrance sait diriger ses acteurs afin d'en en tirer le meilleur, puisque même l'insignifiant Bradley Cooper devient intéressant face à sa camera. Le visage figé et mono expressif de Rayn Gosling arrive même à faire passer les émotions, un bon réalisateur arrive à faire jouer n'importe qui correctement. La dernière partie reste légèrement en dessous,les jeunes comédiens étant moins bons que leur ainés. Il y a aussi quelques détails qui ne fonctionnent pas,un saut de quinze ans dans l'histoire n'a comme seul effet de faire légèrement blanchir les cheveux d'Eva Mendes, pas une ride ni pour les uns ni pour les autres. D'autres détails sur l'histoire des personnages auraient eux aussi mérités d’être plus soignés afin que tout fonctionne est vienne parfaitement s'emboiter. L’impeccable réalisation de Derek Cianfrance vient apporter une force supplémentaire à ce qu'il film,ici pas d'effet de style c'est une chose fort agréable,c'est sobre mais frottement efficace.
Si on est tentés au début du film de penser qu'on est en présence d'une version 2 roues de "Drive", il n'en est finalement rien. L'histoire est aussi profonde que puissante, et les acteurs sont en pleine grâce. Pour tous les amateurs d'action et effets spéciaux à gogo, passez votre chemin, ici, on passe plus de 2 heures face à des scènes remplies de dialogue et de gros plans, mais pour ceux qui aiment les films poignants, courez-y, vous allez adorer !
Derek Cianfrance revient deux ans après son très bon Blue Valentine pour remettre en scène le prodigieux Ryan Gosling dans un film brillant, surprenant et touchant. La première force du film provient de son scénario car celui-ci ne nous emmènera jamais la ou on s'y attend, prenant toujours le spectateur au dépourvu grâce à une écriture terriblement intelligente. Il est d'ailleurs difficile de s'étendre sur celui-ci sans dévoilé des pans importants de l'histoire, sachez juste que le scénario est composé en 3 parties malheureusement inégal ce qui fait le défaut du film car la deuxième partie est moins inspiré car elle use de quelques facilités scénaristiques et n'a pas autant d'impact émotionnelle. Mais la première et la troisième partie sont virtuose apportant une émotion et une cohésion de part leur mise en parallèle car elle se complètent véritablement et donnant une morale et une poésie dont ne dispose pas la deuxième partie. La réalisation est superbe et Cianfrance nous démontre tous son savoir-faire avec maestria (magistral plan-séquence qui ouvre le film) mais le rythme va s'essouffler dans la deuxième partie qui est bien plus sage alors que la première et la dernière son touché par de véritables moments de grâce (les deux passages sur la musique The Snow Angel de Mike Patton sont des pures bijoux qui mon fait frissonner) et sont plus ingénieuses dans leurs mise en scène notamment avec les courses poursuites très maitrisés de la première partie. Coté casting c'est un sans faute même si j'aurait aimé plus de place pour Eva Mendes dans l'intrigue tellement elle se montre touchante en mère désemparé dépassé par les évènements mais c'est avant tout un film d'hommes, de pères et de fils campés par des acteurs sensationnels. Bradley Cooper s'améliore de film en film en approfondissant son jeu dans des rôles beaucoup plus profond et mature et il excelle dans se registre même si il est légèrement éclipsé par les deux autres têtes d'affiche. Dan DeHaan tout d'abord, révélation de "Chronicle" est tout simplement génial et il illumine le dernier acte du film par son interprétation fiévreuse et subtil, c'est clairement un jeu acteur a suivre de très près mais la vraie force du casting voire même du film provient de Ryan Gosling, parfait, excellent, magnétique... Tant d'adjectifs qui lui vont a la perfection tellement son jeu d'acteur est exceptionnel disposant d'un vrai charisme et d'un regard qui dit en plus que des mots. Il crée une catharsis tel qu'il irradie l'écran et que même lorsqu'il n'est plus présent physiquement, il erre d'une présence fantomatique hantant chaques plans. Finalement The place beyond the pines est un excellent film d'un jeune cinéaste à suivre de très près qui dispose d'un scénario surprenant et touchant sur les relations pères-fils avec leurs décisions et leurs conséquences ainsi qu'un casting talentueux et une réalisation virtuose. Le film passe malheureusement a coté du statut de chef d'œuvre à cause d'un ventre mou qui peut perdre le spectateur mais qui dans son ensemble ne fait aucun doute sur l'aspect merveilleux de cette grande fresque sur la transmission paternelle.
Bon... Je l'avoue. Quand un film met en tête d'affiche Ryan Gosling et Eva Mendes, il a toutes les chances de s'attirer mes sympathies. Plus sérieusement, si ce film m'a autant plu, c'est surtout tout d'abord par son parti pris formel. On dirait un "Drive" indé : mêmes personnages, même situation, mais le tout se déroulant en milieu rural, et avec une réalisation plus crue, moins dans l'artifice. Or, dire cela, ce n'est pas dire que le film est moins sophistiqué formellement. Au contraire, je trouve que Dereck Cianfrance a un certain talent pour nous sortir des plans très audacieux et recherchés, et que sa musique sait s'y mêler parfaitement. Mais mon attrait pour ce film ne s’arrête pas là. Je pense que ce "Place beyond the pines" m'aurait vite lassé s'il n'y avait pas cette deuxième qualité, celle d'une intrigue qu'on a osé étendre au sens large du terme. On ne se limite pas à un seul personnage ; on se risque à des péripéties couillues qui ont un véritable impact sur le déroulement de l'intrigue ; et on n'a pas peur d'étendre la question sur un temps très long ce qui laisse aux personnages le temps de prendre de l'amplitude. Alors certes, la fin est un peu attendue et convenue, mais bon, cela ne m'a pas empêché de profiter d'une VRAIE histoire, qu'on ose raconter d'un bout à l'autre alors que de nombreux autres films se contentent d'une simple amorce... Voilà le genre de démarches qui me font vraiment plaisir...
Deux ans après le très bon film mélancholique Blue Valentine, Cianfrance revient avec The Place beyond the Pines, film montrant les répercussions d'une unique décision, un choix décisif, sur la vie de plusieurs personnes. Tout commence avec un plan-séquence maîtrisé, permettant de faire connaissance avec Luke Glanton (joué par un Ryan Gosling encore plus électrique que dans Drive), cascadeur à moto se rendant compte qu'il a eu un fils avec une ancienne compagne. Suite à cette nouvelle, cet anti-héros aux cheveux blons peroxydés décide de braquer des banques pour subvenir aux besoins de sa famille.
Le pitch est basique me direz-vous, mais Cianfrance a plus d'un tour dans son sac. En effet, au vu de la bande-annonce, nous étions en droit de nous attendre à un film à la Heat, avec un affrontement entre Gosling le braqueur, et Bradley Cooper le policier. Cela est vrai seulement pendant moins de 10 minutes, à la fin de la première heure de film.
Car oui, l'ambition du film est bien plus grande. Le long-métrage est divisé en 3 parties distinctes (la 2e se concentrant sur le personnage d'Avery Cross, campé par un Bradley Cooper formidable). Pour ne pas spoiler, je ne dirai rien sur la 3e partie, si ce n'est qu'il s'agit de la composante essentielle du message véhiculé par le film, et qu'elle fait directement écho aux évènements des 2 premières parties. Dane Dehaan y est d'ailleurs vraiment troublant, comme habité lors de certaines scènes !
Un choix, dans un lieu (l'endroit au-delà des Pins), lors de la transition de la 1e vers la 2e partie, est le pivot du film, nous montrant qu'une seule décision peut déterminer notre héritage. Et de ce point de vue là, l'intrigue du film nous retranscrit à merveille cet héritage modelé par un seul acte. L'histoire est extrêmemement limpide, la trame très claire, la narration d'une fluidité exemplaire et l'ambition scénaristique force le respect.
Si le premier segment avec Gosling est parfait de A à Z, on pourra peut-être regretter une seconde partie à l'impact plus faible (heureusement réhaussée par la 3e partie, aux ambitions plus grandes).
Au niveau des acteurs, c'est du pur régal (mention spéciale à Gosling, Cooper et Dane Dehaan). La mise en scène est superbe (plans-séquences, travellings, plans larges...) et la BO (essentiellement composée de 3 moreceaux vraiment marquants) et extraordinaire.
The Place beyond the Pines fait partie de ces films qui arrivent franchement à nous émouvoir, malgré parfois quelques facilités scénaristiques. Reste tout de même un excellent film mélancholique (comme Blue Valentine), arrivant à dépeindre à merveille les conséquences de certains actes que l'on pourrait juger anodins, l'importance d'une relation père-fils, ainsi que les obligations qui en découlent. Bref, un excellent film !
Un seul instant, une seule décision, un seul lieu, et tout peut changer. Telle est l’accroche de la bande annonce officielle, qui s’avère plutôt trompeuse au regard du film. Attendez-vous à tout sauf un film de polar classique… Quoiqu’il en soit, un grand film à coup sûr, une tragédie en trois actes distincts... mais liés, subtil mélange de thriller, mélodrame et étude sociale d’une Amérique contemporaine. Derek Cianfrance est un auteur à suivre incontestablement. Côté acteurs, Ryan Gosling, motard sans repères devenu braqueur de banques garde son faciès mutin immuable, Bradley Cooper étonne en flic très humain aux ambitions politiques et Eva Mendes, magnifique, livre ici son rôle plus marquant à ce jour.
Après le moyen Blue Valentine, histoire morbide d'un couple, Derek Cianfrance réalise un mélodrame romanesque sur la filiation, le poids de l'héritage, et la corruption. En un seul mot : bouleversant. Cet endroit derrière les pins, c'est Schenectady, petite ville de l'État de New York où Luke -Ryan Gosling - , motard acrobatique de profession, et sa foire itinérante se sont arrêtés pour quelques représentations. Durant ce bref séjour, il y croise Romina - Eva Mendes-, ancienne conquête d'un soir et désormais mère d'un fils dont il ignorait jusqu'alors l'existence. Pour subvenir aux besoins de ce qui est désormais sa famille, Luke se doit de rester sur place. Il commence alors à braquer des banques. Mais un jour, il croise Avery Cross - Bradley Cooper - jeune policier dévoué à sa fonction. Sous la forme d'un récit feuille-tonnant, The Place Beyond the Pines suit de façon un peu sinueuse la trajectoire de deux hommes dont la rencontre, aussi fulgurante que brutale, redéfinira l'existence et celle de leurs progénitures. Les acteurs sont tous incroyables et trouvent leur place dans ce drame sombre. Refusant une totale linéarité narrative, le film étonne par ses ruptures de ton et de récit, étirant son intrigue intimiste sur plusieurs générations. Tout se suit magnifiquement bien pour finir sur une boucle, comme si tout ce que nous avions vu durant tout le film n'était au final que le commencement. En déployant son action sur une vingtaine d'années, le film se pose petit à petit la question du fatalisme social et familial. Les enfants sont-ils voués à répéter les erreurs de leurs parents ? Par son rythme lancinant et son refus de l'action, The Place Beyond the Pines impose peu à peu un spleen enivrant dont il est difficile de se défaire. Un crève-coeur délicat et sensible., avec une bande-son à en donner des frissons. Ne vous attendez pas regarder à un thriller qui se laisse regarder, ni à un happy-end. Ce film est bouleversant, très fort, et juste, et c'est ce qui fait sa puissance. Sans être un chef d'oeuvre, c'est pour moi l'un des plus beaux films qu'il m'ait été donné de voir. Acteurs époustouflants et une histoire bouleversante, ce film est à ne manquer sous aucune prétexte.
Un homme sort de sa caravane et traverse une fête foraine pour rejoindre un chapiteau dans lequel il effectuera son numéro. C'est sur cette longue prise que se termine la scène d'ouverture. Luke Glanton est un cascadeur hors-pair, seulement celui-ci choisi de rester en ville et quitter son travail lorsqu'une ancienne de ses conquêtes s'avère avoir donné naissance à son fils. Pour subvenir au besoin de sa famille et assumer son rôle de père, Luke désirera alors de commettre divers braquages. Ses talents de motards lui seront d'ailleurs très utiles. À l'issue d'un ultime braquage, dans sa fuite, Luke croisera le chemin d'un jeune officier de police. C'est ainsi qu'une décision changera à jamais leurs destin. Le personnage principal que l'on suivrait jusqu'ici cède donc sa place à un autre. Derek Cianfrance construit alors une histoire autour d'une personne, une histoire qui prend racine mais qui, d'un seul coup, s'arrête; transférant ainsi l'intrigue à un personnage différent. Ce jeunot dans la police, Avery Cross, quand à lui est ambitieux et souhaite vite s'élever dans ce monde corrompu. On y découvre effectivement une autre vision de la police différente de celle que l'on nous donne dans les films d'aujourd'hui rappelant quelques peu les anciens polars.
Derek Cianfrance ne superpose en aucun point la vie de ses personnages mais les composent en une incroyable fresque familiale.
Une troisième et dernière partie nous fait découvrir ce que sont devenus, quinze ans après, les enfants de Glanton et Cross. Némésis caractériels de leurs pères, ils vont devoir faire face et même apprendre la vérité sur ces faits. L'un se prend pour un roublard, ne pensant qu'à la drogue et à faire la fête, l'autre est mal dans sa peau et peu sur de lui, souhaitant apprendre la vérité sur son père.
Le casting au complet est excellant; Ryan Gosling est d'ailleurs très touchant dans son envie d'être présent aux yeux de son enfant et hante tout le long du film même lorsqu'il n'est pas à l'écran, Bradley Cooper quand à lui dispose d'un rôle taillé sur mesure dans lequel il exploite tous ses talents d'acteur. Mais pour moi, la véritable révélation est Dane DeHaan qui interprète son rôle avec un incroyable talent qui parvient même à faire de l'ombre au jeu de Gosling et Cooper. Le film est aussi doté d'une superbe musique orchestrée par Mike Panel que l'on ne remarque pas forcément mais qui accompagne magistralement les images de Derek Cianfrance.
La magnifique symbolique d'un père empruntant une route déserte entre deux flans de forêt et son fils quinze ans plus tard, arpentant la même route sur les pas de son aïeul, un magnifique message sur les relations père/fils et des personnages à la psychologie écrit d'une main talentueuse. À juste milieu entre le thriller et le drame, l'émotion dégagée est si forte que "The Place Beyond The Pines" est, sans doute, le chef-d'œuvre de ce début d'année 2013.
Un thriller magnifique, émouvant, tendu... Ryan Gosling est formidable et troublant de réalisme. Il arrive à émouvoir le spectateur presque à chaque scène et franchement, il crève l'écran en perdant magnifique, cascadeur et braqueur de banques au grand coeur. De son côté, Bradley Cooper joue à contre-emploi un anti-héro mais, lui, ne crève pas l'écran... Au contraire son interprétation n'est franchement pas de première classe, il ne délivre presque aucune expression... Ray Liotta est parfait dans son rôle de flic ripoux et en gros salaud. Le film doit sa réussite en particulier à son scénario bien organisé en trois parties : celle du cascadeur, celle du flic, et celle de leurs enfants respectifs. The place beyond the pines prend des allures de mélodrame et j'ai même versé quelques petites larmes à la fin du film -Sûrement le seul dans la salle- tellement le tout est éprouvant. La musique, magnifique, sublime le tout... Un film à voir absolument... (malheureusement je n'ai pas pensé à écrire la critique plus tôt) achetez-le donc en DVD !!!
S'il y a bien deux révélations qui mettent tout le monde d'accord (les fanas de cinéma autant que les fanas de belles gueules), c'est bien Ryan Gosling et Bradley Cooper. Ces deux derniers ont le don rare de concilier charme et intensité (Crazy Stupid Love et Drive pour l'un, Very Bad Trip et Happiness Therapy pour l'autre). Imaginez donc que le réalisateur de Blue Valentine (déjà avec Gosling) ait décidé de les réunir pour un même film. Enfonçons d'emblée une porte ouverte: cette nouvelle création n'est pas un prétexte pour un duel entre deux bourreaux du cœur. Derek Cianfrance signe une œuvre singulière, imposante et complexe. Mieux vaut ne pas trop en dire pour ne pas gâcher la projection. Nous suivons donc le destin d'une poignée de personnages, parmi lesquels Luke (Gosling), cascadeur à moto qui apprend sa paternité. Bien décidé à ne pas laisser son enfant connaître une existence aussi sombre que la sienne, il se met donc en tête de faire en sorte que son ex-compagne et l'enfant ne manque jamais de rien. Il fait donc le choix de mettre ses talents à profit pour braquer des banques. Son destin se retrouve bientôt lié à celui d'un jeune policier - Avery (Cooper). Idéaliste et ambitieux, il s'oppose fermement à toute corruption. Les deux personnages -séparés par leurs statuts- vont pourtant avoir une grande importance dans la vie de chacun. Cianfrance n'a pas eu peur de prendre son temps, voire le suspendre, pour délivrer une fresque d'une puissance incroyable. 2h20, ça peut surprendre, ça peut paraître long (un peu vers la fin), mais bon sang ce que ça fait du bien. Surtout qu'il se refuse à juger ses protagonistes (très nombreux). Une distance qui, paradoxalement, donne une force émotionnelle encore plus importante. Son duo de stars rivalise d'excellence, approfondissant l'aura des deux acteurs. Et les seconds rôles ne sont pas en reste: Eva Mendes, Ray Liotta, Ben Mendelsohn, Dane DeHaan et Emory Cohen sont au top de leurs formes dans des rôles aussi divers que variés. La musique a également une grande présence dans l'intrigue. Mike Patton livre une composition faisant littéralement corps avec l'atmosphère du film. Il faudrait être fou pour passer à côté de ce petit bijou.