C'est drôle, j'ai eu pendant 95 minutes l'impression que « Les Saveurs du palais » résumait à lui seul le cinéma français actuel. Ce n'est pas désagréable, plutôt bien joué, doté de quelques bons moments et on sourit à plusieurs reprises. Pas si mal me diront certains, et ils n'auront probablement pas tort. Oui mais voilà : je ne vais personnellement pas au cinéma pour me contenter de cela. Alors effectivement il est agréable de retrouver en Jean d'Ormesson ce brio « Mitterrandien », et sa relation avec Hortense Laborie est parfois savoureuse, mais globalement, que c'est plat ! Christian Vincent, qui nous avait pourtant habitués à mieux, ne dépasse jamais le niveau de téléfilm correct, d'autant que si ce dernier a l'intelligence de ne jamais tomber dans l'optimisme béat, celui-ci ne va pour autant jamais bien loin dans les sujets qu'il aborde. Je crois en effet que François Mitterrand était une figure autrement plus complexe que celle qui nous est présentée ici, et tout ce petit monde a beau être globalement sympathique, j'avoue que je me demande en 2012 comment on peut s'intéresser à des choses aussi superficielles (désolé, mais c'est vrai!) qu'à une sorte de biopic sur la cuisinière de l'ex « Prince » de l'Elysée. Après, cela nous permet de voir ce lieu « légendaire » sous un autre angle, de s'intéresser à ces « travailleurs de l'ombre » auxquels les journaux ne s'intéressent pas, mais je ne peux m'empêcher en définitive de continuer à trouver l'entreprise vaine, très loin de l'émotion et du plaisir que l'on peut espérer ressentir en pénétrant dans une salle de cinéma. Pas honteux donc, mais totalement dispensable.