Avant le tournage, Julia Leigh a recommandé à son actrice Emily Browning de regarder Antichrist de Lars von Trier et de s'inspirer du personnage et de la performance de Charlotte Gainsbourg.
Le film de Julia Leigh a été interdit aux moins de 16 ans par la commission le jugeant comme "une incitation à la prostitution". La société de distribution de Sleeping Beauty, ARP Sélection, a alors fait appel de cette décision mais à l'issue d'un deuxième visionnage (en présence du Ministre de la Culture), l'interdiction a été maintenue.
Avec son monteur, la réalisatrice avoue avoir été atteinte par les principaux symptômes du montage : "A force de regarder les mêmes images en boucle, j'ai commencé à adopter les manières de mes personnages ; je me mettais à prononcer des répliques du film dans ma vie quotidienne", explique Julia Leigh.
Sleeping Beauty a été tourné à Sydney, dans la ville natale de Julia Leigh et de la décoratrice Annie Beauchamp, ce qui a grandement facilité les repérages.
Puisqu'il s'agit de son premier film, Julia Leigh explique qu'elle a dû puiser dans certaines inspirations pour ne rien laisser au hasard : elle a, en effet, sélectionné des extraits de différents long métrages, regardé les films qu'elle admirait sans le son et en se demandant où était placée la caméra, participé à des tournages, etc.
Julia Leigh a écrit une longue note d’intention pour expliquer sa vision du film, dans laquelle elle décrit avec précision tout ce qui apparaîtrait à l’écran, scène par scène : "Je voyais le film dans ma tête en l’écrivant. L’histoire repose sur le fait d’être observé", assure-t-elle, montrant ainsi à quel point la réalisatrice a cherché à faire en sorte que le spectateur "se sente complice" en visionnant le film.
Julia Leigh a travaillé seule sur le scénario jusqu'à ce qu'elle arrive à un stade assez abouti. En 2008, le scénario, de soixante pages, a fait partie de la fameuse "Black List", établie chaque année par les décideurs d’Hollywood, et qui recense les meilleurs scénarios encore en développement. Cette jeune réalisatrice a également été désignée par "Filmmaker Magazine" comme l’un des vingt cinq espoirs du cinéma indépendant. En dépit de toutes ces bonnes choses, les producteurs n'ont pas accepté de prendre part au projet : "J'ai trouvé un producteur courageux et tenace (Jessica Brentnall) qui a pris le scénario pour ce qu'il était, et m’a promis que ce serait le film que nous ferions", confie la réalisatrice.
"Le film résulte de mes interrogations sur l’âge et l'expérience", explique Julia Leigh. L'espoir de la réalisatrice est que Sleeping Beauty permette au public d'utiliser son imagination pour ne pas rester sur une analyse trop concrète du film.
La scénariste-réalisatrice australienne raconte qu'après la publication de son premier roman, "The Hunter", elle faisait un cauchemar récurrent où des inconnus venaient la filmer pendant qu'elle dormait : "Il y avait une perfection diabolique dans ce rêve, et je me demandais : "Que me font-ils pendant que je dors ?" ", explique-t-elle. Elle s'est alors mise à écrire une première version du scénario, en une dizaine de jours.
Julia Leigh connaissait déjà le conte du Roi Salomon qui faisait venir de jeunes vierges pour dormir à ses côtés, ainsi que les nouvelles de Yasunari Kawabata et Gabriel García Márquez, racontant l’histoire d’un homme qui paie pour passer une nuit avec une jeune fille endormie de force, sans oublier aussi l’existence des "sleeping girls" sur internet. A toutes ces références, Julia Leigh répond que le film constitue une sorte de réponse.
La réalisatrice affirme avoir "voulu faire un film où les spectateurs, les yeux grands ouverts, retiendraient leur respiration. Provoquer une réaction de surprise intense, plutôt qu’un choc", pour qu'ils se demandent s'ils ont déjà vu, entendu cela, et si cela existe vraiment.
Sleeping Beauty, premier film de l'australienne Julia Leigh, est présenté en compétition officielle au festival de Cannes 2011.
Avant de s'attaquer à ce rôle quelque peu controversé, la jeune Emily Browning a notamment joué les héroïnes sexy pour Zack Snyder dans l'explosif Sucker Punch ! Par la même occasion, elle a troqué le blond peroxydé de Baby doll pour une couleur plus naturelle. Dans les deux cas, la jeune fille est toujours l'objet de tous les fantasmes masculins...
A l'origine, la révélation d'Alice au Pays des Merveilles, Mia Wasikowska, devait tenir le premier rôle, qui est finalement revenu à l'australienne Emily Browning. Elle a préféré se consacrer au tournage de Jane Eyre de Cary Fukunaga, aux côtés de Michael Fassbender avec qui elle partage l'affiche.
Jane Campion, réalisatrice néo-zélandaise, et seule femme à avoir reçu la Palme d'or pour son inoubliable Leçon de piano (1993), a encouragé le film de sa consoeur et amie Julia Leigh. Elle est créditée comme ayant "présenté" le film.
Avant de devenir réalisatrice, Julia Leigh était une romancière à succès dont le premier roman, The Hunter, a été adapté au cinéma sous un titre éponyme. The Hunter suit l'histoire d'un mercenaire (Willem Dafoe) sur les traces du dernier tigre de Tasmanie.