Sylvestre Amoussou reconnaît que Un pas en avant - les dessous de la corruption ne peut pas lui seul changer la situation africaine, mais l'intention principale du réalisateur était de susciter chez le spectateur l'envie de se battre contre la corruption, de prendre part aux élections locales, faisant ainsi un pas vers la démocratie.
Un pas en avant - les dessous de la corruption est le deuxième long-métrage de Sylvestre Amoussou, qui avait débuté avec Africa paradis (2003), un développement de son court-métrage homonyme de 2001.
Extrêmement soucieux de l'image que les médias font du continent africain, Sylvestre Amoussou prône un cinéma "éducatif", pour "sensibiliser et redonner confiance aux Africains". D'après le réalisateur, "la politique africaine ne peut pas se décider en France", et les Africains devraient apprendre à ne plus laisser les puissances extérieures gouverner le continent. Les critiques d'Amoussou prennent des tournures très virulentes : "En Europe, les chiens sont mieux traités que les enfants d’Afrique", s'insurge-t-il.
Un pas en avant - les dessous de la corruption portait l'objectif de tourner l'attention vers l'importance des femmes, peu représentées au cinéma "alors qu’elles font tout", d'après Sylvestre Amoussou. Ce projet offrait également l'opportunité de montrer les paysages pittoresques et méconnus du Bénin, pays de naissance du réalisateur.
Alors que la plupart des professionnels du cinéma occidental affirment que l'avenir du cinéma africain dépend du numérique, en raison des coûts de production moins importants, Sylvestre Amoussou et l'équipe d' Un pas en avant - les dessous de la corruption voulaient impérativement réaliser ce projet en 35 mm.
En plus d'une mention spéciale attribuée à Un pas en avant - les dessous de la corruption au festival marocain de Khouribga, Sylvestre Amoussou a remporté également trois prix pour son interprétation dans le film, dans différents festivals : Fespaco 2011 (au Burkina Faso), Festicab 2011 (Burundi) et Ecrans Noirs 2011 (Cameroun).
Interrogé sur la dynamique de son travail derrière les caméras, Sylvestre Amoussou explique sa vision de la mise en scène : "Le réalisateur c’est comme un chef d’orchestre, c’est le porteur d’un message. Parce qu’il a une vision. C’est vrai, le cinéma c’est un travail d’équipe où on retrouve un chef qui doit harmoniser le travail pour qu’on puisse faire passer un message."
Avec Un pas en avant - les dessous de la corruption, Sylvestre Amoussou ne cache pas ses ambitions : il estime que son film pourrait intégrer le Festival de Cannes 2012 et être distribué dans plusieurs pays dans le monde après son exhibition à la Croisette.
Financé essentiellement en Afrique, Un pas en avant - les dessous de la corruption représente une production particulièrement onéreuse pour la moyenne des films africains, puisqu'elle a coûté 350 millions CFA (2,058 millions d'euros).