Le film fait allusion à la catastrophe nucléaire survenue le 26 avril 1986, dans la centrale nucléaire de Lénine, à 16km de la petite ville de Tchernobyl, en Ukraine. Considéré comme le plus grave accident nucléaire répertorié jusqu'à présent, ses conséquences ont été considérables, tant du point de vue sanitaire qu'écologique. On estime à 985 000 le nombre de décès causés par la catastrophe (pour la plupart en Russie, en Biélorussie et en Ukraine).
La chanson de Desireless intitulée "Voyages Voyages", véritable tube des années 80, fait partie de la bande originale du film : "C’est "La" chanson française par excellence ! Elle est reprise partout, et est ultra connue en Ukraine", s’enthousiasme la réalisatrice Michale Boganim.
Le temps de tournage étant de plus en plus limité jour après jour par les autorités soviétiques (officiellement pour ne pas exposer l'équipe de production aux radiations, mais officieusement "pour l'empêcher de tourner", selon Michale Boganim), la production n'a pas hésité à détourner le projet en écrivant un faux scénario pour rassurer les responsables de la zone interdite.
Certains hauts responsables politiques ukrainiens ayant eu vent du projet de la cinéaste Michale Boganim n'ont pas hésité à prendre de très violentes positions contre le film, lui demandant notamment de quel droit elle se penchait sur cette affaire, encore fortement ancrée dans la mémoire des peuples soviétiques.
La première fois que la cinéaste Michale Boganim a visité Tchernobyl, cette dernière avait une guide. Rassurante, toujours bien habillée, cette jeune femme russe ne semblait avoir aucun problème. Quand la réalisatrice est revenue sur les lieux pour tourner son film, la guide avait disparu ! Certains locaux affirmaient qu’elle était morte, d’autres, qu’elle était malade... La réalisatrice n'eut aucune explication claire sur le sujet et fut priée de s'atteler rapidement au tournage.
Une fois que l'équipe de tournage obtint, au terme de longues négociations, l'autorisation de se rendre dans la zone de Tchernobyl, il lui était implicitement demandé de redorer l'image des Soviétiques à travers le film. La cinéaste Michale Boganim évoque ces pressions : "J’ai reçu une lettre du maire de Slavoutitch (ville qui a été construite à 60 km de Tchernobyl), il trouvait que je donnais une image très négative de l’endroit. Les autorités auraient voulu que je parle du sauvetage de Tchernobyl de manière héroïque, que j’explique comment les liquidateurs se sont sacrifiés pour construire le Sarcophage. On nous a donc mis sournoisement des bâtons dans les roues. Certains endroits de la zone nous sont restés interdits, on avait en permanence avec nous des gens de la sécurité, qui étaient là officiellement pour nous protéger, mais aussi pour surveiller ce qu’on tournait."
La Terre outragée a été présenté en sélection officielle dans un nombre important de festivals. Parmi eux, ceux de Venise, Toronto, Angers, Tokyo, Thessalonique, Varsaw, Sao Paulo, Chicago, Palm Spring, Montréal, Molodist, Bergen, Göteborg, San Francisco, Istanbul ou encore Munich.
La réalisatrice Michale Boganim, qui officie également en tant que scénariste, a construit son scénario à partir de dizaines de témoignages de victimes de l'accident nucléaire de Tchernobyl. Un travail de recherche d'envergure pour la cinéaste qui n'a pas hésité à se rendre sur les lieux du drame : "Je suis allée dans la zone et en Biélorussie qui a été également affectée par le nuage. Je me suis imprégnée du lieu. J’ai pris beaucoup de photographies de repérages. A la manière des anthropologues, j’ai vécu avec les gens pour aller vers l’intime", confie-t-elle.
Il s'agit du premier long-métrage réalisé par la cinéaste israélienne Michale Boganim.
Son nom ne vous dit peut-être rien, mais la comédienne Olga Kurylenko, qui tient le rôle titre du film, s'est faite connaître du grand public en intégrant le casting de films d'action à gros budgets tels que Hitman ou encore Max Payne. Elle a également été la belle James Bond girl de Daniel Craig dans Quantum Of Solace en 2008.
En plus d'avoir été récompensé du Prix du public du Festival Premier Plan d'Angers 2011 ainsi que du Prix du public au Festival International du Film d’Environnement (FIFE), La Terre outragée a été nommé aux festivals internationaux des villes de Venise, Toronto et Tokyo.