Cinq ans après son documentaire consacré à sa sœur autiste, Elle s'appelle Sabine, Sandrine Bonnaire a repris la caméra pour signer son premier film de fiction : "J'enrage de son absence a confirmé mon désir de passer à la réalisation. À présent, ce n’est d’ailleurs plus de l’ordre du désir, c’est une forme de nécessité", a-t-elle déclaré.
L’idée de ce film est née d’une histoire personnelle. Sandrine Bonnaire a ainsi déclaré : "J’ai repensé à un homme qui était lié à ma mère et a accompagné mon enfance. Il a disparu, et je l’ai recroisé par hasard à l’âge de 20 ans. (…) Je me souviens que je me suis promis, un jour, de faire quelque chose sur cet homme, sur son histoire, son destin."
L'actrice Alexandra Lamy affirme avoir pris beaucoup de plaisir à travailler avec Sandrine Bonnaire, au point de la surnommer désormais "Sandrine bonheur".
Pour l’élaboration de son film, Sandrine Bonnaire n’a rien laissé au hasard, accordant beaucoup d'importance à la réflexion de la mise en scène. Pour elle, la caméra doit être au service de la narration : "J’ai filmé Jacques de façon très frontale, en caméra fixe, parce que sa manière d’agir est directe, franche, plus statique. Pour Mado qui est dans l’évitement, la caméra fait des petits mouvements flottants, tous doux, imperceptibles", déclare-t-elle.
L’actrice française Alexandra Lamy a déclaré que pour ce film, elle avait l'impression d'incarner Sandrine Bonnaire à l'écran : "J’avais le poids de sa vie privée (…). Je sentais qu’elle avait besoin d’une projection d’elle-même en moi, quelque chose de similaire. C’est une façon pour elle de se prolonger elle-même et de se voir."
Jusqu'à présent, Sandrine Bonnaire a toujours réalisé des films très personnels, non seulement dans le scénario, mais aussi dans le casting. A cet égard, elle a réservé à William Hurt, son ex-époux à la ville, le rôle de l’ancien mari de Mado dans J'enrage de son absence.
Pour la première fois, l’acteur américain William Hurt a joué en français. Une difficulté qui s'est vite transformée en plaisir : "Je parle la langue de l’art avec Sandrine et mes compagnons. Je suis fier de ce film, comme je ne l’ai jamais encore été", déclare l’acteur.
Selon Sandrine Bonnaire, le film est soutenu par la prestation exceptionnelle du jeune Jalil Mehenni, un petit garçon pour lequel la réalisatrice a tout de suite eu le coup de foudre : "Si je n’avais pas eu ce petit garçon je pense que le film serait raté", a-t-elle tout simplement déclaré.
Le film J'enrage de son absence n'est pas uniquement français. Il s'agit en effet d'une coproduction luxembourgeoise. D'autre part, certaines scènes ont été tournées en Belgique, notamment dans la ville d'Arlon.
Ce n'est pas seulement à travers le cinéma que Sandrine Bonnaire fait parler d'elle. L'actrice s’exprime également en littérature puisqu’elle a également publié un livre en 2010, "Le Soleil me trace la route", issu de ses conversations avec deux journalistes et amis, Tiffy Morgue et Jean-Yves Gaillac.