Maniac est le remake du film du même nom réalisé par William Lustig en 1980, lequel s'était à l'époque inspiré de véritables tueurs en série (dont Ed Gein) pour donner corps à cette histoire à l'ambiance malsaine. Le film de Lustig est encore à l'heure actuelle considéré comme une référence centrale dans le cinéma d'horreur d'une part, et dans les films de tueurs en série de l'autre.
Alexandre Aja est producteur mais aussi scénariste sur Maniac. Le genre horrifique est un univers qu’il connait bien, puisqu’il a réalisé Mirrors en 2008, La Colline a des yeux en 2006 et Haute tension en 2003. Dans ce dernier, il avait déjà rendu hommage au Maniac de William Lustig.
Franck Khalfoun s’est directement inspiré du film muet de Robert Wiene de 1919, Le Cabinet du docteur Caligari : "De toute évidence, le personnage de Cesare dans ce film est un prédateur, tout comme Frank. Mais le plus troublant, c’est à quel point Cesare et Frank se ressemblent. Alors que Frank et Anna sont au cinéma et qu’ils regardent Caligari, ils remarquent une scène où Cesare sort un couteau et tranche le scalp de Jane pour la tuer, ce qui annonce étrangement le dénouement de notre propre histoire. Autant dire que cela correspondait parfaitement à notre film !", explique le metteur en scène.
Dans la version de William Lustig, c’est un acteur au physique imposant, Joe Spinell, qui campait le rôle du tueur en série Frank Zitto. Au contraire, Alexandre Aja a choisi le chétif Elijah Wood pour son visage d’ange qui rassure ses victimes. Le scénariste explique sa vision du rôle : "Ce qui m’intéressait, c’était de jouer sur le contraste avec cet être charmant et timide qui peut, en un quart de seconde, se mettre à poignarder et scalper ses victimes !"
Pour le grand public, Elijah Wood sera toujours Frodon Sacquet, le hobbit héroïque du Seigneur des anneaux. Mais n’oublions pas qu’il a déjà joué un serial killer en 2005 dans Sin City...
Avec un tueur en série aimant scalper ses victimes pour "héros", il était certain que Maniac allait être riche en matière d'hémoglobine. De ce fait, le tournage de certaines scènes, comme celle de l’accident de voiture, s’est révélé particulièrement difficile. L’actrice Nora Arnezeder en témoigne : "Je ne supporte pas la vue du sang et celui qu’on a utilisé dans le film avait l’air tellement vrai que j’ai failli faire une attaque."
Franck Khalfoun, en charge de la mise en scène de ce remake de Maniac, réalise son troisième long métrage. Ses deux précédents films sont 2ème sous-sol (2007) et Engrenage fatal (2009). A noter qu'il a également joué dans Haute tension et Piranha 3D, deux films réalisés par Alexandre Aja, qui officie sur Maniac en tant que producteur et scénariste.
Le budget de Maniac est estimé à 6 000 000 dollars, ce qui est peu compte tenu de la présence d'Elijah Wood.
Les prises de vue ont été effectuées dans le quartier de Downtown, à Los Angeles. Cette partie de la ville offre une multitude d’architectures aussi bien modernes que plus anciennes. Franck Khalfoun explique son choix : "Je me suis dit que ce contraste architectural incarnait bien l’état d’esprit du protagoniste : un jeune homme qui vit dans le passé. De même, la plupart des lieux de tournage sont délibérément déserts, à l’image de l’existence de Frank."
Afin de renforcer le malaise du spectateur, Franck Khalfoun a filmé en caméra subjective. Il place ainsi son public dans la peau du tueur en série incarné par Elijah Wood. Le réalisateur précise : "Il était important de proposer une relecture inventive et novatrice, et nous avons donc décidé de raconter l’histoire entièrement du point de vue du tueur, ce qu’aucun film d’horreur n’avait tenté jusque-là."
Maniac a été présenté par le producteur Alexandre Aja en Séance de Minuit et Hors-Compétition au festival de Cannes 2012. Au début des années 80, William Lustig avait également présenté Maniac au célèbre festival.
Maniac est une production à la fois française et US et c'est Thomas Langmann qui assure la partie frenchie. Cette collaboration s'inscrit directement dans l'aventure américaine du producteur après The Artist.