Film délicieusement désuet avec des tableaux comme un clin d'oeil à Hopper. Une histoire où le loufoque et la poésie se confondent à la réalité. Un vrai moment de bonheur.
Je ne sais pas comment j’ai réussi à finir cette comédie tellement je l’ai trouvé nulle. Peut-être pour voir jusqu’à quel point cela pouvait être ridicule. La réponse est simple, cela n’a pas de limite. Je ne supporte pas ce genre de film où le réalisateur se fait son petit délire dans son coin sans jamais le communiqué. Enfin je devrais plutôt dire « les » car ils s’y sont mis à trois pour pondre cela. Bien entendu, ce sont aussi les protagonistes principaux. À défaut t’avoir une réalisation totalement tordue, on a aussi un casting raté. En effet, si je critique leur talent derrière la caméra, je suis tout autant sévère sur leur prestation devant. Je ne ressentais rien en les voyant. J’observais cette histoire sans intérêt, partir dans tous les sens. Plus cela avance, plus ça devient lourd. J’étais épuisé après les 1h30. Il y avait peut-être la volonté de faire passer un message mais c’est resté au statut de hiéroglyphe pour moi. Bien entendu, pour faire plaisir aux intellectuels fans de ce type de cinéma pseudo recherché, le film a eu le droit à son passage au Festival de Cannes.
Qu'est-ce que le cinéma a toujours été ? C'est la question posée par La Fée, un film qui aurait pu être réalisé exactement de la même manière dans toutes les décennies du cinéma. Il est une porte ouverte sur lui, toutes ses ficelles nous en étant offertes. Grâce au burlesque, elles font soudain partie intégrante de son humour, qui n'y est pourtant que faussement intemporel. Il faut en effet avoir de quoi se repérer dans le septième art pour comprendre de quoi il est la continuité.
Souvent muet et transparent, La Fée nous fait rêver avec le hors-cadre, des trucages simples et même des fonds défilants qui vont à fond dans le second degré - parce que, paradoxalement, ils sont littéraux. Le film nous rend complice de son histoire mais surtout de la technique qui a permis de le réaliser, ces rouages qui ont longtemps été indissociables de la magie du cinéma et qu'on a trop pris l'habitude de maquiller.
Des rouages, soit une mécanique artistique dont on est devenus pudiques, car on s'intéresse à ce qu'elle peut nous offrir de nouveau et de différent et qu'on ne veut plus voir des vilebrequins huileux s'agiter dans l'ombre avec des grincements. Voilà ce que le cinéma a toujours été.
Un film délicat et plein de poésie, rappelant l'univers d'Etaix et de Tati. Les acteurs (auteurs) sont attachant et leurs burlesques ma fait passer un agréable moment. Dommage que je ne le voie seulement maintenant en 2020 !
Je n'ai pas aimé du tout. Je me suis ennuyée pendant tout le film. Vraiment pas folichon. On ne rit pas : On attend qu'enfin il y ait quelque chose qui se passe et rien. Sans saveur.
Je n'avais pas aimé « Rumba » des mêmes réalisateurs, tout en lui reconnaissant quelques belles qualités. Si j'ai donc essayé cette « Fée », c'est avant tout pour sa dimension fantastique, même si je craignais qu'elle ne soit qu'un prétexte pour un loooong et ennuyeux numéro de danse géant. Bonne surprise : ce ne fut pas le cas ! Paradoxalement, je ne saurais exactement vous dire ce qui fonctionne ici et pas dans le précédent. L'influence Jacques Tati est toujours aussi évidente, le scénario reste très mince et pourtant... Peut-être que le sujet est ici mieux adapté pour la folie légère du duo, cet univers un peu fou où tout devient plus ou moins possible. Peu de paroles, de personnages, mais juste ce qu'il faut pour construire, surprendre, le ton constamment décalé, la légèreté du récit tranchant joliment avec l'aspect plus grave, « social » de certains éléments (la solitude, les migrants). Vous dire que j'ai été sous le charme tout du long serait exagéré, mais ce joli conte de « fée », virant légèrement au spoiler: désenchantement dans les dernières minutes, finalement discret dans ses numéros musicaux (plutôt réussis) m'a nettement plus séduit, touché que le précédent : reste à savoir maintenant de quel côté le prochain fera peser la balance...
Ce film est bizzare mais très intéressant. Le scénario est irréaliste et un peu fou parfois, mais le film est rempli d'événements humoristiques. Cependant, il n'y a pas beaucoup de dialogue dans ce film. Au contraire, les acteurs s'expriment avec des gestes exagérés et des expressions faciales, comme des mimes. Comédie et quelques séquences de danse sont entrecoupées tout au long du film. En outre, ce film est éclaboussé de couleurs vives et les visuels sont rétro et comme un rêve. Enfin, il y a de la musique fantaisiste et tous ces elemens ensemble font de ce film un film amusant à regarder.
Un film avec de jolies trouvailles visuelles et des gags réussis, mais néanmoins un peu bancal et un peu en-dessous des deux chefs-d'œuvre majuscules du trio - "L'iceberg" et "Rumba".
Voici le troisième long-métrage du trio Romy/Abel/Gordon après "L'iceberg" et "Rumba" et c'est toujours aussi déjanté mais ô combien poétique ! Fable surréaliste rappelant Jacques Tati, le Mime Marceau, voire Tex Avery, celle-ci ne faillit pas aux précédentes productions avec ses situations loufoques et ses personnages farfelus en diable. Que l'on apprécie ou pas l'univers de ces réalisateurs en marge, ce film se déguste comme une friandise : on la savoure sur le moment, puis on l'oubliera assez vite tout en se rappelant pourtant qu'on a bien aimé !