Cyril Atef, le compositeur responsable des arrangements musicaux sur le film, est le batteur du chanteur M !
Pour recruter ses acteurs, le cinéaste Djo Tunda Wa Munga leur a fait passer différentes épreuves, notamment de danse et de Tai-chi, pour évaluer le rapport que chacun avait à son corps. Parallèlement, chaque technicien a été formé pendant 5 ans en amont du tournage, et tous les comédiens ont été entraînés par le coach de Marion Cotillard sur La Môme !
Djo Tunda Wa Munga se souvient de la facilité avec laquelle il a pu compter sur l'aide des Kinois : "Parfois, on expliquait aux gens qu'on faisait un film et que nous avions besoin de leur maison, de leur lieu de travail ou de leur voiture. Ils acceptaient la plupart du temps. Je me demande vraiment si il y a encore beaucoup de villes où tout le monde est si coopératif !", déclare-t-il.
Djo Tunda Wa Munga, originaire de Kinshasa, a voulu pousser un cri de révolte et alerter l'opinion publique quant à la situation critique de son pays à l'heure actuelle. Il déclare : "Ces vingt dernières années ont été mouvementées pour les Kinois, qui ont enduré tout ce qu'on peut imaginer de pire (...) Le temps est venu d'en évoquer certains aspects, connus de tous mais dont personne ne parle". Avec ce film, il veut donc montrer la violence et la corruption qui règnent au Congo. Pour l'écriture de son scénario, il s'est d'ailleurs inspiré de l'histoire de vrais contrebandiers.
Viva Riva !, défini par son réalisateur comme "un polar moderne en forme de course-poursuite", est reparti avec six récompenses lors des African Movie Academy Awards 2011, dont le prix du Meilleur film et du Meilleur réalisateur !
Les films sont rares au Congo ! Il aura ainsi fallu attendre plus de 20 ans entre Viva Riva ! et La Vie est belle de Mweze Ngangura et Benoit Lamy, dernier film congolais en date (1987). Djo Tunda Wa Munga, qui déplore ce manque de développement de l'industrie congolaise, espère relancer la culture cinématographique dans son pays avec son film.
Déjà sorti sur les écrans de plusieurs grandes villes de Belgique, le film est plutôt bien reçu par les critiques du pays : le quotidien belge Le soir qualifie même Viva Riva ! de "Slumdog Millionaire africain", compte tenu des thèmes que le film aborde (monde de la nuit, mafia, jalousie, crime, pauvreté, etc.). Pour retraduire cette ambiance chaotique et intense, Djo Tunda Wa Munga a misé sur l'importance de la musique congolaise, entre passion, fureur et mélancolie. Par ailleurs, le cinéaste se revendique d'une autre référence importante : Scarface ! Il ajoute aussi avoir été influencé par le cinéma de Sergio Leone, Akira Kurosawa, Kenji Mizoguchi et David Cronenberg.
Le film a été tourné en français, mais aussi en lingala, qui est la langue la plus parlée au Congo actuellement. Cette particularité en fait le premier film tourné en lingala !
Le film montre des scènes de sexe osées, conformément à la volonté du réalisateur Djo Tunda Wa Munga. Or, le sexe est encore un sujet très tabou dans la plus grande partie des pays africains, raison qui explique sans doute pourquoi ce long-métrage n'est pas diffusé dans son propre pays, en République Démocratique du Congo. Le cinéaste confesse d'ailleurs avoir eu du mal à trouver des actrices locales prêtes à se dénuder.
Malgré le manque de moyens du projet et les nombreux acteurs amateurs du film (Marlene Longange, Diplome Amekindra, Alex Herabo, etc.), Viva Riva ! compte dans ses rangs des comédiens professionnels non négligeables, parmi lesquels Manie Malone (l'interprète de Nora), que l'on a pu voir dans les séries françaises Femmes de Loi et Braquo, ou encore Hoji Fortuna (Pan Am, la nouvelle série ABC, aux côtés de Christina Ricci).