Le titre, pour un film, c'est comme l'emballage pour un produit dans un supermarché : une accroche. Et autant certains titres sont parfois très mal choisis, autant "Le mer à boire" fait passer avec pertinence et en peu de mots l'essentiel du propos. Ca donne envie. Choix judicieux, aussi, d'une pointure comme Daniel Auteuil pour porter ce drame de la crise sur ses épaules de comédien expérimenté. Pourtant, son interprétation ne convainc pas vraiment, et le jeu des autres acteurs n'est pas terrible. Sans doute un manque de rigueur dans la direction. Déception, également, pour la mise en scène. Le tout laisse un sentiment de médiocrité d'autant plus dommageable que le potentiel dramatique de l'histoire était évident. Jamais Jacques Maillot ne parvient à faire entrer le spectateur dans la vie de Georges Pierret. On voudrait vibrer, souffrir, réagir à l'unisson du héros en assistant à la spirale infernale qui l'engoutit, mais on reste à la marge, dans son fauteuil. Personnages hyper-caricaturaux, progression dramatique archi-prévisible, tout ça est un peu trop téléphoné. Et que dire de la fin ?... Totalement bâclée, ridicule... Et forcément, c'est là-dessus qu'on reste... "La mer à boire" fait partie des 15 films les moins rentables de l'année 2012. On comprend pourquoi...