"Suddenly, Last Summer" est l'adaptation d'une pièce de Tenesse Williams. En conséquence, soyez prévenus, le film est très statique et bavard. Il a par ailleurs pas mal vieilli sur certains aspects, la faute au code de censure Hays qui vivait ses dernières années d'application. En tête, l'homosexualité de l'un des protagonistes, jamais directement explicitée, mais plus que suggérée par les divers décors, situations, et dialogues (cela en devient presque drôle à la longue !). Pourtant, cette intrigue autour d'une riche veuve qui a perdu son fils, et qui cherche à faire pression sur un médecin pour qu'il trépane (!) sa nièce, est pour le moins intense. Le film bénéficie en tête de ses trois interprètes principaux, très forme. Montgomery Clift en neurochirurgien talentueux et compréhensif, attiré par sa patiente. Katharine Hepburn en richissime mère obsédée par perte de son fils, complètement déconnectée de la réalité, et hautaine sans être arrogante, campe une "méchante" parfaite et subtile. Elizabeth Taylor, fougueuse et charmante, incarne la jeune femme instable, dont la vérité enfouie menace la sérénité familiale. Tous seront en forme devant la caméra maîtrisée de Joseph L. Mankiewicz, qui malgré les scènes statiques, offre quelques passages marquants. Un jardin luxuriant des plus inquiétants, un passage de l'asile oppressant, sans oublier un final particulièrement angoissant et cauchemardesque. Le tout aidé par des dialogues de grande qualité.