Le nom d'Ariel Vromen ne vous dit peut-être rien... Ce réalisateur d'origine israélienne en est à son troisième film après les thrillers Rx en 2005 et Danika en 2006.
The Iceman raconte l'histoire de Richard Kuklinski, tueur à gages professionnel ayant travaillé pour les grandes familles du crime organisé américain comme la famille Gambino. Le criminel a avoué avoir liquidé plus de 100 personnes dans sa "carrière" qui a duré plus d'une trentaine d'années avant qu'il ne soit arrêté et condamné. L'homme menait une parfaite double vie, père de famille aimant le jour, tueur notoire la nuit. Il mourra en prison en 2006. Kuklinski était une armoire à glace d'1m 95 pour 135kg. Il fallait un acteur charismatique pour camper ce tristement célèbre tueur. Le choix s'est rapidement porté sur Michael Shannon, comédien aux traits durs et inquiétants, lui-même physiquement impressionnant (il mesure 1m 90).
The Iceman, en plus d'être inspiré par la vie du tueur à gages Richard Kuklinski, est également basé sur un livre, The Iceman : The True Story of a Cold-Blooded Killer d'Anthony Bruno et sur un documentaire, The Iceman Tapes : Conversations with a Killer de Jim Thebaut.
Au départ, James Franco et Benicio Del Toro devaient tenir les rôles principaux de Robert Pronge (un autre tueur à gages) et Roy Demeo (un chef mafieux sanguinaire). Finalement, Franco a été préféré dans le rôle de Marty et Chris Evans a obtenu celui de Pronge, tandis que Benicio Del Toro a été remplacé par Ray Liotta. Concernant le premier rôle féminin, celui de Deborah Kuklinski, il devait être attribué à Maggie Gyllenhaal. Celle-ci a malheureusement dû renoncer en raison de sa grossesse. Winona Ryder est arrivée à la rescousse pour se glisser dans la peau de Deborah.
The Iceman tient son titre du surnom donné à Richard Kuklinski, "l'homme de glace". La raison ? Après avoir tué, il gardait les corps de ses victimes au congélateur pour que la police ne puisse pas définir le moment du décès.
Le film a été projeté à la 69ème édition du Festival de Venise ainsi qu'à la 37ème édition du Festival de Toronto.
Ariel Vromen avait encore peu d'expérience en tant que réalisateur lorsqu'il a commencé à plancher sur le projet, ce qui a rebuté les investisseurs. Pour obtenir les moyens financiers nécessaires au tournage de The Iceman, il a dû prouver qu'il savait choisir son acteur principal (Michael Shannon) et tourner une scène-test du film avec lui. Une sorte d'examen de passage... Cette impressionnante scène de 4 minutes, où l'on voit le glaçant Shannon refroidir Michael Wincott (qui n’apparaitra pas dans le film) dans un parc brumeux de Los Angeles, a été postée sur Youtube et visionnée par près de 200 000 personnes : "Nous avions dépensé beaucoup d’argent pour cette journée de tournage, la même somme que pour un jour de tournage de film classique. Mais en voyant la prestation de Michael, nous avons su que nous tenions notre Iceman !", explique le producteur Ehud Bleiberg, qui est ainsi parvenu à convaincre Millennium Films de financer le film...
Winona Ryder, qui incarne la femme de Michael Shannon dans le film, a été très attirée par l'aspect trouble de son personnage qui, en effet, ne se doute pas le moins du monde de ce que fait réellement son époux. Elle déclare : "J’ai beaucoup aimé le point de vue d’Ariel sur le film, car il voulait non seulement vraiment explorer la troublante dualité du personnage, mais également évoquer le fait de vivre dans le déni, comme c’est le cas pour mon personnage. Nous avons tous un jour ou un autre refusé de voir la vérité en face, mais dans ce film, cela atteint des proportions inégalées."
Quelques personnalités du petit écran font une apparition dans The Iceman : David Schwimmer de Friends, John Ventimiglia des Sopranos et Robert Davi de Profiler.
Pour interpréter avec crédibilité Deborah Kuklinski, Winona Ryder a souhaité oublier tout ce qu’elle savait à son sujet. Contrairement à son habitude où elle fait beaucoup de recherches pour un rôle, la comédienne raconte avoir retiré du scénario toutes les pages où son personnage n’apparaissait pas. Avec un marqueur, elle a rayé tous les éléments que cette femme ignorait ou prétendait ne pas voir. Elle confie : "Cela a presque été une bonne chose parce que je pense que Deborah agissait pareil : elle désapprenait, ne posait aucune question et prétendait ignorer la situation dans une certaine mesure. On peut donc établir un parallèle entre la façon dont j’ai abordé le personnage et la manière dont elle vivait sa vie."