Le réalisateur raconte comment s'est déroulée la première projection publique du film: il "a été très bien accueilli avec un public qui a ri, même à des moments où on s’y attendait plus. Par là, je veux dire qu’en ce qui nous concerne, cela fait tellement de temps qu’on est dessus, qu’on en avait oublié certaines intentions, certains petits détails qui ont très bien fonctionné".
La Tête ailleurs est le premier long métrage de Frédéric Pelle. Mais le réalisateur n'en est pas à sa première expérience au cinéma, loin de là: il a réalisé six courts-métrages d’après des nouvelles de l’écrivain américain Stephen Dixon, a travaillé comme assistant vidéo pour la télévision et a fondé une société de production avec Pascal Lahmani, du nom de Bianca Films.
Le film a été écrit d'après un roman de Laurent Graff, lui-même scénariste du film. Le cinéaste raconte sa rencontre avec les mots de cet auteur iconoclaste: "Il a la particularité d’écrire des romans assez courts, très originaux, qui creusent tous la même veine : Il s’agit toujours plus ou moins du même personnage, décliné dans différentes situations. Il est à la fois dans et à côté du monde, comme dans un poste d’observation. Il est fortement inspiré de l’auteur". De la même manière les personnages dépeints dans les courts métrages de Frédéric Pelle ont tendance à se répondre d'un film à l'autre. Une esthétique commune les a donc réunis.
La Tête ailleurs est le premier long métrage produit par la société Bianca Films fondée en 1997 par le réalisateur et Pascal Lahmani.
Le personnage dans la lune de Franck Perrin qui ne rêve que de "partir" vers des contrées lointaines n'est pas sans rappeler la silhouette décalée du Monsieur Hulot de Jacques Tati. L'influence est prégnante dans le long-métrage. En effet, le réalisateur évoque tour à tour l'inadaptation d'un être à la société qui l'entoure, son aspiration à plus d'onirisme et de poésie. Le réalisateur se réclame également d'une autre esthétique, italienne cette fois, celle de Nanni Moretti: "C’est vrai que dans les personnages qui ont pu m’inspirer, il y a Jacques Tati et son côté décalé, poétique. J’avoue y avoir pensé dès l’écriture. L’idée d’une silhouette vient de là, forcément. Il y a aussi le côté obsessionnel qu’on retrouve dans le prof du film de Nanni Moretti, Bianca."