Après le réussi « Buried », Rodrigo Cortés revient avec un sujet séduisant mais ayant fait beaucoup moins parler de lui et n'ayant même pas eu les honneurs d'une sortie française. À vrai dire, il a son petit quelque chose, ce film. Un ton, une ambiance étrange, parfois presque onirique lui permettant d'avoir un certain pouvoir d'attraction sur le spectateur, du moins par moments. Car si la première partie ne tient pas trop mal la route, avec quelques réflexions plutôt justes sur la vie ou la mort, une fois
Sigourney Weaver disparue de l'intrigue
, cette dernière perd en grande partie son intérêt : le réalisateur tente des choses, joue bien de ses décors, de ses éclairages bien que l'aspect très sombre visuellement de l'œuvre soit parfois gênante voire un peu épuisante pour les yeux mais sans savoir où il va, comme s'il errait en cherchant une réponse qu'il ne trouve jamais. Enfin, alors que « Red Lights » se donne parfois de grands airs, on a souvent une impression de boursouflure, d'autant que l'intrigue, prometteuse et intéressante un temps, finit presque par exploser comme une baudruche tant elle devient invraisemblable et multiplie les incohérences, tout le ramdam autour du personnage de Robert De Niro,
loin d'être aussi brillant que décrit au départ
, paraissant au final bien vain. Reste alors le dénouement : plutôt joliment mis en scène, il apparaît toutefois presque comme un gadget, un « truc » n'apportant pas grand-chose au film, ou en tout cas pas assez développé auparavant pour que celui-ci puisse faire son effet. Au moins Cortés a t-il tenté quelque chose. Encore aurait-il fallu se donner les moyens de réussir, notamment dans l'écriture ou le montage, pour obtenir autre chose que ce titre bancal.