Patricia Mazuy avait réalisé un film que j'avais beaucoup aimé, Saint Cyr. Donc, je partais de confiance et je suis tombée de très haut en découvrant la daube qu'elle nous livre aujourd'hui.
Gracieuse (harpie hystérique et grognon) travaille comme palefrenier dans un club orienté vers l'obstacle, et comme c'est généralement le cas, on lui laisse un cheval à disposition. Mais un jour, ce cheval, on le vend, la demoiselle pique sa crise et trouve à s'embaucher dans un établissement qui met à un très haut niveau des chevaux de haute école, pour les vendre fort cher.... à des cavaliers fort riches, grâce au talent de Franz Mann, médaillé olympique de dressage et légende vivante; il faut bien dire que revoir ce cher Bruno Ganz est un des rares plaisirs que nous donne le film.... Franz est le compagnon de Joséphine, la propriétaire de l'établissement (harpie autoritaire et castratrice) -Josiane Balasko est très bien- et l'amant d'une belle américaine (harpie dominatrice et nymphomane). Il prépare en particulier la fille de Joséphine, Alice (harpie prétentieuse et énervée), pour des reprises au niveau international.
Gracieuse ne connaît rien au dressage; comme toutes les cavalières d'obstacle, elle n'a dû pratiquer que ce qui sert à rendre un cheval léger et maniable sur un parcours: épaule en dedans, changements de pieds. Mais quand les propriétaires partent à Francfort pour un important concours, laissant le club sous la responsabilité du chef palefrenier, Jacky, qui à vrai dire compterait bien fleurette à Gracieuse (mais la fille préfère les chevaux, sur ce plan là on la comprend....), elle s'empare du cheval ramené et abandonné par la vilaine et capricieuse américaine et toute seule, sans conseils, le remet au piaffer et au passage.... alors là, vous pleurez tellement c'est bête. Notre Gracieuse, dite aussi coco-bel oeil (Jacky lui a foutu un coup de boule quand il a compris qu'elle voulait s'enfuir) traverse la France au volant d'un van, passe les frontières avec un cheval sans papiers (???) et vient présenter à Franz Mann, (sans toque mais avec un bandeau sur l'oeil digne de Rackam le Rouge) sa reprise olympique, piaffer, passage, changement de pieds au temps, pirouette.... La jolie Marina Hand qu'on a vu gambader les fesses à l'air dans la rosée nous a déjà prouvé qu'elle n'a pas peur du ridicule, mais là, Rakham le Rouge, c'est trop!
C'est pas le mur du son qui est dépassé; c'est la vitesse de la lumière....
Et puis, il y a dans ce film une misogynie qui est insoutenable. Cette galerie de mégères hystériques, c'est insupportable. Mais c'est quoi, cette Mazuy? Elle vient de se faire larguer par une copine ou quoi? En tous cas, moi qui suis dans le cheval depuis.... 40 ans, je peux vous dire que c'est au contraire un milieu où les gens sont plutôt gentils. L'équitation est une telle école d'humilité. Elle vous ramène vite à vos limites. Le cheval n'est pas intelligent, mais possède une grande intuition corporelle. Vous pouvez vous offrir un cheval préparé, mis au plus haut niveau par quelqu'un d'autre: dès que vous aurez mis les fesses dessus, vous serez jugé, et si pas à la hauteur, sanctionné..... Et puis, je vous rassure, les champions olympiques n'ont pas besoin, leur carrière terminée, de faire la pute pour de vielles biques pour survivre. Ils ont leur écurie, et vivent très bien....
Dommage, il y avait un film à faire. Comment, quand on a pratiqué l'obstacle, sport joyeux, jouissif et naturel pour le cavalier et sa monture, on peut passer au dressage où le cheval n'est plus qu'une oeuvre d'art, une créature artificielle entièrement façonnée par l'homme, pour le plus beau spectacle du monde -c'est une bonne question.
Elle n'a pas été traitée dans ce navet d'anthologie, néanmoins il y a quelques jolies séquences de dressage.
Faut il ajouter de surcroit qu'il y a une espèce de musique disco, bruyante, vulgaire, insupportable qui baigne les séquences qui se voudraient dramatique.....