Joel Schumacher aura parfois été brillant tout comme, dans d’autres occasions, à la limite du médiocre. Ces dernières années, le cinéaste est clairement dans une pente descendante. Son dernier film, avant celui-ci, Twelve, était tout simplement imbuvable. Ici, s’il tente de redorer son blason en embauchant un tandem de stars, Nicolas Cage et Nicole Kidman, l’ami Schumacher ne parvient pas non plus à sortir de son mauvais pas. Avec Effraction, il nous délivre un film cousu aux gros fils blancs luminescents, un thriller conventionnel d’une triste pâleur, un film ou le retournement de mauvais goût permet de tirer un récit fiévreux sur une durée d’une heure trente. Oui, le film est court, mais le temps passe long.
Un couple de, semble-t-il, gens aisés est pris pour cible par des cambrioleurs pour le moins désordonnés. A la recherche de diamants, les intrus maltraitent la famille, mais bientôt, un lien entre l’épouse en pleurs et l’un des malfaiteurs nous est divulgué. A partir de là, rien que de blabla inconséquent, à un rythme monotone, de retournements en retournements. Bizarrement, l’on fonde le peu d’espoir qu’il nous reste sur le talent coutumier de Nicole Kidman. Malheureusement, ici, l’actrice se plante lourdement, n’étant qu’une bonne femme que l’on découvre infidèle, en pleures tout du long, sans charisme aucun. Bizarrement, c’est finalement vers Nicolas Cage que l’on tournera le regard. S’il n’est pas transcendant, si le film est complètement inutile, l’acteur, roi du mauvais goût en terme de rôles, n’en n’est pourtant pas à son plus bas niveau, hormis peut-être en terme de lunettes, mais ça, c’est autre chose.
Comme mentionné, le temps passe long. Oui, au bout d’une heure, le rythme lancinant devient difficilement appréciable, d’autant que l’on sent l’embarras de Joel Schumacher devant composer avec un maigre scénario à tiroir, à rallonge, faisant du yoyo pour mettre le public en éveil, complètement raté. Une fois de plus, le réalisateur se lance dans une œuvre insignifiante, à la recherche de quelque chose de substantiel, sans arriver à déloger son récit du piège de la futilité télévisuelle. Effraction aurait fait un téléfilm acceptable, l’on se demande dès lors ce que fichent là des acteurs confirmés, peut-être pas Nicolas Cage, mais Nicole Kidman.
Pour ce qui est du reste du casting, fermons les yeux et n’en parlons plus. S’il l’un des braqueurs démontre, au début, un caractère intéressant, c’est bien vite que le scénario l’envoie balader dans les méandres du n’importe quoi. L’on ne parlera même pas d’un final bâclé et niais. Un mauvais morceau se clôturant sur une fausse note, que demander de pire? Au suivant. 04/20