Tous les films de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet sont des adaptations de textes littéraires et d’œuvres musicales. Ils se sont inspirés plusieurs fois des ouvrages d'Elio Vittorini dans Sicilia ! (1998) et Ouvriers, paysans (2000) et Le Retour du fils prodigue - Humiliés. Ils ont également adapté Antigone, La Mort d'Empedocle ou Quand le vert de la terre brillera à nouveau pour vous depuis la mythologie grecque. O somma Luce s'inspire, quant à lui, de la Divine Comédie de Dante et plus particulièrement d'un fragment du Chant 33 du "Paradis".
Supposé insensible aux appels du numérique Jean-Marie Straub y a succombé, vraisemblablement par commodité. Pourtant passer du 4/3 au 16/9 est un changement esthétique décisif dans l'œuvre du cinéaste. Impose-t-il pour autant un changement de vision? Pour l'instant le réalisateur n'a pas été interrogé à ce sujet, la dimension sonore étant prégnante dans ces films, il est possible que cette évolution permette d'approcher d'une autre façon les textes.
Pour chacun de ces films, Straub, avec sa femme jusqu'à la mort de celle-ci, avait procédé d'une façon identique. La représentation théâtrale précédait le tournage du film et toujours avec, pour acteurs, des amateurs, ouvriers et paysans de Buti. Après la représentation, la coutume était de tourner pendant deux semaines dans les bois qui entourent Buti et dans des lieux soigneusement repérés par le couple de cinéastes. Le lieu reste inchangé, Buti demeure le théâtre du drame mais Jean-Marie Straub a inversé le processus de création: les prises ont été faites une semaine avant la représentation théâtrale, point d'orgue du projet.
Le film met en scène un unique acteur, Giorgio Passerone. Contrairement aux années précédentes, Jean-Marie Straub n’a pas choisi ses acteurs parmi les gens de Buti ou des environs mais parmi ses anciens élèves! Giorgio Passerone est actuellement professeur de littérature italienne à Lille-III et traducteur.