Produit par Peter Jackson (Le Hobbit), Neill Blompkamp signait son premier long-métrage en 2009 avec District 9, film de science fiction indépendant et véritable succès critique et public, s’imposant déjà comme une référence du genre. Il revient 4 ans après avec Elysium, nouveau film de science fiction doté d’un budget plus conséquent et bien sûr attendu au tournant. Le réalisateur sud-africain a-t-il fait mieux que son précédent film ?
Los Angeles, 2159. Un des exemples de ce qu’est devenu notre bonne vieille planète, aux fondations dévastées, aux ressources manquantes, avec des taux de maladie et de pauvreté éminemment élevés. La Cité des Anges n’est plus qu’un bidonville géant où la population essaye tant bien que mal de survivre sous la scrupuleuse surveillance d’androïdes officiant en guise de police. Tous rêvent d’aller sur Elysium, station spatiale artificielle symbole de réussite, où vivent paisiblement tous les riches, dans de magnifiques résidences bercées par le soleil et entourées d’espaces verts. Le monde d’en-bas est synonyme de pauvreté, le monde d’en-haut est synonyme de richesse, une thématique déjà explorée dans le film Upside Down, qui malheureusement laissait la satire de côté pour privilégier l’histoire d’amour entre Jim Strugges et Kirsten Dunst.
Il y a une petite organisation clandestine qui permet aux Terriens d’acheter un billet pour Elysium mais dès que la station s’aperçoit que l’on a violer son espace aérien, elle n’hésitera pas à dégommer chaque vaisseau apparent pour ne pas briser la sérénité et l’équilibre alors instaurés. C’est une manière assez violente de refuser l’immigration mais qui déplore tout de même une vérité : fermer ses frontières peut au final priver une partie de la population d’opportunités, d’un meilleur style de vie et surtout de soins médicaux. Si District 9 était une satire de l’apartheid, Elysium affiche une séparation des classes où l’élite prend du bon temps, noyé dans son égocentrisme qui occulte de sa pensée le fait qu’il peut y avoir des personnes qui ne partagent pas leur mode de vie.
Matt Damon joue le rôle de Max Da Costa, employé travaillant à la chaîne pour l’entreprise Armadyne qui fabrique les androïdes. Ayant subi une forte dose de radiations, on ne lui prédit que 5 jours à vivre. Sa seule solution pour survivre est donc d’aller sur Elysium car les habitants possèdent des MedBox qui permettent de guérir toute maladie. Grâce à des flashbacks sur sa jeunesse à la Man of Steel et sa dérision, son personnage apparait immédiatement attachant à nos yeux, Matt Damon porte admirablement ce rôle en étant charismatique et déterminé. Son action sera entaché par l’agent Kruger joué par Sharlto Copley, excellent en bad guy complètement frappé, violent mais amusant à la fois. Un rôle bien différent du type en constante fuite et au bras d’alien de District 9. C’est vraiment lui la nemesis de Matt Damon et non Jodie Foster comme on aurait pu le croire.
Le scénario d’Elysium pose un univers fascinant teinté d’une dimension sociétale, aux enjeux multiples et aux nombreuses péripéties, conférant à l’ensemble un rythme effréné. C’est aussi un régal visuel, les effets spéciaux sont bluffants de réalisme, Los Angeles est une vraie favela, Elysium est paradisiaque, mention également aux vaisseaux et surtout aux androïdes qui paraissent plus vrais que nature. Côté action vous serez servis, autant en explosions, en gunfights que en combats mano a mano, de l’action badass et stylée comme on aime, sublimée par des effets gores saisissants et des ralentis sympas. Le tout bénéficie d’une photographie magnifique et de l’impeccable réalisation de Neill Blomkamp, toujours aussi fan de la caméra à l’épaule. Véritable petit bijou de science-fiction, Elysium parvient à faire mieux que District 9.