L'Impossible - Pages arrachées devait initialement être un court métrage centré sur les politiques migratoires et les mouvements sociaux. Le réalisateur Sylvain George témoigne : "Le temps du film s’est considérablement développé car le format du court métrage ne me semblait pas rendre justice aux situations abordées."
Le titre L'Impossible - Pages arrachées fait référence à "Une saison en enfer", le recueil de poèmes d’Arthur Rimbaud, mais aussi à la décomposition du film en cinq chapitres. Ce long métrage se veut en effet être un ensemble de fragments, comme les pages arrachées d'un livre.
Sylvain George est habitué à filmer l’action au cœur de la réalité puisqu’il a déjà à son actif plusieurs documentaires, dont Qu'ils reposent en révolte (2010). En 2012, il propose deux nouveaux films : L' Impossible - Pages arrachées et Les éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom).
C’est durant le tournage de Qu'ils reposent en révolte en 2011 que Sylvain George a filmé les premières images de L’Impossible - Pages arrachées. Ce nouveau long métrage s’inscrit dans la même logique que le précédent et a également été filmé à Calais. Quand on demande au réalisateur pourquoi il est resté dans la même ville, celui-ci répond : "Ce film devait être réalisé. Pas d’autre choix. En raison d’évènements, situations et sujets extrêmement importants rencontrés et filmés d’une part ; en raison d’engagements contractés à leur endroit en second lieu."
Sylvain George est un cinéaste engagé et pour qui le cinéma est un devoir. Il répond à l’influence de la pensée de Walter Benjamin qui prône l’émancipation par la recherche, la connaissance et l’engagement militant. Il cite d’ailleurs le philosophe dans son film : " Le caractère destructeur démolit ce qui existe non pour l'amour des décombres, mais pour l'amour du chemin qui les traverse."
Le documentaire se décompose en 5 chapitres. Les deux premiers, "Je brûle comme il faut !" et "On ne te tueras pas plus que si tu étais cadavre", ont été filmés à Calais. Le troisième et le quatrième intitulé, "Je me suis armé contre la justice" et "Le temps des assassins", ont quant à eux été tournés à Paris.
De nombreux auteurs sont cités dans le film, que cela soit Arthur Rimbaud, Lautréamont, Walter Benjamin ou Dostoievski. Pour le réalisateur : "La poésie et la politique sont intrinsèquement liés. Les références littéraires sont donc ici utilisées comme des matériaux, des documents, des principes actifs (...)."
Le cinquième chapitre du film, appelé "Tu resteras hyène etc.", est une adaptation du livre "Lettres à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary" de Guy Hocquenghem. Il s’inspire également des films de Lionel Soukaz.