En collaboration avec la scénariste Marie-Claude Dazun, Eric Atlan a abordé un sujet peu commun dans le cinéma français : celui de la représentation de l'âme et de la mort. Le réalisateur explique que le projet est né tout d'abord d'une passion pour la mythologie et pour les vieilles histoires. En parlant de son premier élan pour faire ce film avec la scénariste, Atlan précise : "On s'est avancés en toute naïveté dans quelque chose qui nous passionne, c'est-à-dire cette histoire incroyable entre l'âme et le corps. Car, finalement, on peut voir "le" mort, mais on ne voit pas "la" mort."
Comme à son habitude, Eric Atlan a assuré la réalisation ainsi que la direction photo de son film Mortem. Estimant les deux métiers indissociables, le cinéaste explique : "En fait, comme j'ai toujours éclairé mes films, je ne sais pas comment faire autrement ! J'aurais même du mal à le concevoir. De toute manière, quand on a un cadre devant les yeux, la lumière est ce qui permet de faire jaillir les acteurs."
La musique composée par Eric Atlan pour le film a été prête avant le début du tournage : "J'avais développé une pièce de 14 minutes environ. Cette musique m'a, en plus, permis de conditionner un peu mes acteurs, de les mettre dans une certaine ambiance", confie le réalisateur-compositeur. Par ailleurs, ce dernier considère la musique de Mortem comme un personnage à part entière : " C'est vraiment la lecture de l'inconscient des personnages", ajoute-t-il.
Outre la musique qui fonctionne comme un personnage, il y a dans Mortem deux autres "personnages" principaux, selon le réalisateur : Yves et le miroir. Interprété par Jean-Luc Masson, Yves fait partie de l'étrange univers onirique du film. Il est invisible et inaudible pour Jena, le personnage principal. Quant au miroir, il s'agit d'un élément très présent dans le film, qui est au service de l'interprétation et de toute la symbolique du film.
Diana Rudychenko a beaucoup travaillé sur le rôle de l'âme, qu'elle interprète dans Mortem. Elle s'est en effet retrouvée pour la première fois face à un personnage non réel, qui s'est avéré difficile à aborder. En partageant son expérience lors de la préparation de ce rôle, l'actrice confie : "J'ai essayé de regarder des films mystiques, j'ai pensé à ma propre âme, et comment je l'imagine... Ensuite je me suis tournée vers Daria et j'ai imaginé comment pourrait être son âme."
Ayant eu l'opportunité de voyager dans plusieurs pays du monde, Mortem a connu des réceptions différentes d'une culture à l'autre, essentiellement parce qu'il traite un sujet très délicat par rapport aux croyances : celui de l'âme et de la mort. En faisant référence aux Indiens qui ont visionné le film à Oaxaca et au Mexique, le réalisateur raconte : "Ils ont une longue tradition sur la mort. Subitement, ils se sont mis ainsi à rire à certaines choses. Notamment sur le cynisme que l'on a placé dans le personnage de l'âme - ou de la mort. (...) Ils avaient tout compris. C'était vraiment très beau."
Suite à la projection de Mortem à Oaxaca, le Musée de la photographie de Toledo a proposé de réunir les photographies du film dans le cadre d'une exposition. À l'occasion de la sortie du film à Oaxaca, à Paris et à New York, treize photographies en noir et blanc, accompagnées d'extraits des dialogues de Marie-Claude Dazun, ont ainsi été exposées dans chaque ville. Cet événement a donné à la production l'idée de présenter un livre qui réunissait tous les éléments intéressants du film : "(...) nous avons eu le désir de fabriquer un livre sur Mortem, regroupant, à la manière d'un story-board, les photographies ainsi que le scénario et les dialogues originaux du film", affirme la productrice exécutive, Christine Leclabart.
Mortem a circulé dans de nombreux festivals, et s'est vu remettre une multitude de prix (18 en tout, pour 30 nominations) !
Il a en effet obtenu le prix du meilleur réalisateur au Los Angeles Movie Awards, Prix du Meilleur Directeur de la Photographie (Eric ATLAN) au Wan Wert International Film Festival (Canada) et au Los Angeles Film & Script Film Festival, le prix du Meilleur film de long métrage au Bridgefest (Sarajevo), le prix du 4ème Meilleur Film de long métrage au Sky Fest, le prix du public à l'Oaxaca International Film Festival de Mexico, le Prix d’Excellence au Los Angeles Movie Awards, L'As d'Or au Las Vegas Film Festival, l'Aigle d'Or au Cine Golden Eagle Film & Video Competition, le Golden Palm Award au Mexico International Film Festival, le Gold Kahuna Award au Honolulu Film Awards, et surtout le Prix du Meilleur Film, de la Meilleure Musique Originale, de la Meilleure Actrice dans un second rôle (décerné à Diana Rudychenko) au Los Angeles Cinema Festival of Hollywood. Par ailleurs, Eric Atlan et Marc Bercovitz, les compositeurs, ont été récompensés par la Médaille d'Or au Park City Music Film et ont remporté l'Award de la Meilleure Bande Originale au Los Angeles Movie Awards. Enfin, l'actrice Diana Rudychenko a également obtenu le prix de la Meilleure Actrice dans un second rôle en Angleterre, à l'occasion de l'International Filmmaker Festival !