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weihnachtsmann
1 188 abonnés
5 194 critiques
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3,0
Publiée le 27 novembre 2024
Une inspiration wildienne. Je ne sais si cela se dit. Toujours est-il que le portrait qui ne vieillit pas devient l’objet d’un fantasme pour le photographe. MO filme l’introspection de soi. Le malaise d’une personne qui sait que son bonheur est impossible. Avec lenteur donc, austérité forcément, bouleversement du for intérieur et une touche de fantaisie.
Je ne connais pas l’œuvre très prolifique de Manoel de Oliveira qui a fait l’objet d’un hommage à Cannes, mais j’ai été très déçu par « L’étrange affaire Angélica » retenu dans la sélection 2011 d’Un Certain Regard à Cannes. L’histoire se résume en une seule ligne et le film est très lent avec de très nombreux plans fixes et des effets spéciaux oniriques mais dignes du cinéma muet. En dehors de très beaux plans sur la cage à oiseau de la pension de famille où vit Isaac, ce jeune photographe perdu entre la fascination et la répulsion face à la jeune défunte d’une riche famille qu’il a dû photographier, il n’y a – pour ma part - pas grand-chose à voir dans ce film. Ce ne sont pas les bêcheurs que photographie sans relâche Isaac, ces ouvriers agricoles qui travaillent « la terre qui produit l’or, le vin » et dans laquelle Angélica reposera, ni la discussion lors d’un petit déjeuner sur la matière et l’antimatière qui pourraient faire se retrouver Isaac et Angélica qui viennent sauver ce film !
Le titre ne ment pas : en effet, cette jeune et belle défunte qui, sur son lit de mort, adresse un sourire au photographe venu immortaliser son portrait, est bien déroutante. Mais que ce photographe soit aussi fasciné par les travaux des ouvriers agricoles qui l'entourent que par l'image de la jeune femme, voilà qui a de quoi tout autant, sinon plus, déconcerter. Le scénario annonce donc rapidement deux grands axes : d'un côté, le questionnement vis-à-vis de la nature de ce sourire angélique (le jeu de mots que je me permets n'est évidemment pas fortuit) - hallucination ou pouvoir de l'appareil photographique de redonner vie aux morts ? ; de l'autre, le lien entre cette figure féminine et ces ouvriers. La première devient rapidement pour le héros un fantasme/fantôme qui visite le héros dans de belles échappées nocturnes tandis que les seconds l'attirent car ils travaillent "à l'ancienne mode" et incarnent donc le passé. Angélica, que les photographies d'Isaac immortalisent non pas en ce qu'elles fixent une image définitive d'elle mais en ce qu'elles continuent à la faire bouger (et donc la ressuscitent), devient quant à elle une figure intemporelle. Passé d'un côté, intemporalité/éternité de l'autre ; passé d'un scénario écrit juste après-guerre, intemporalité de sa thématique centrale (l'art comme médiateur de l'amour). Plusieurs scènes a priori digressives synthétisent ces thématiques : une conversation scientifique (au petit-déjeuner s'il vous plaît !) nous apprend que certaines photographies de l'espace reflètent des images datant de plusieurs millions d'années (ce qui correspondrait aux ouvriers qui semblent issus du milieu du XXème siècle mais qui sont filmés au début du XXIème) et qu'à chaque particule présente dans la matière correspond une autre dans l'antimatière et que leur fusion produit de l'énergie (l'amour, issu de l'union entre Isaac, corps solide, et Angélica, fantasme/fantôme) ; de manière plus triviale, lorsqu'un chat fixe un oiseau inaccessible dans sa cage et qu'il est soudainement distrait par des aboiements venus de l'extérieur, on songe au héros obsédé par la jeune femme mais incapable d'oublier les bêcheurs. Cette trivialité est représentative de l'humour discrètement facétieux instillé dans le film et qui illustre la distance avec laquelle filme de Oliveira, soucieux de ne pas tomber dans le pur mélodrame amoureux et davantage enclin à construire une fable limpide en surface et énigmatique en profondeur. D'une grande beauté plastique (la picturalité de la composition des plans n'est jamais tape-à-l'œil), L'étrange affaire Angélica est le film d'un centenaire qui semble appréhender la mort avec une lumineuse sérénité.
Le titre ne ment pas, cette affaire est bien étrange, qu'elle soit appréhendée par sa dimension fantastique, mentale ou même les deux. Car il va de soi que le sourire d'Angélica, alors décédée, n'est visible que par Isaac, ce photographe passionné par les choses du passé afin de les capter à travers son art. Ce sourire impossible, qui lie naturellement l'amour et la mort, plonge progressivement Isaac dans un état second – la hantise du surnaturel le poussant vers une mort apaisante – au sein duquel peuvent se déployés divers questionnements qui sont autant de signes à déchiffrer pour le spectateur. Il n'est d'ailleurs pas toujours simple d'y voir clair parmi toutes les pistes évoquées, qu'elles soient religieuses (le lien opaque entre christianisme et judaïsme), physiques (la collision entre la matière et l'antimatière qui créerait de l'énergie, possible explication rationnelle des apparitions d'Angélica) ou photographiques (comment expliquer le rapprochement fait par Isaac entre les photos des bêcheurs et celles d'Angélica ?); la profusion d'indices et de symboles peut paraître trop abondante en ce qu'elle nous perd dans notre compréhension du film, mais c'est aussi cette même densité d'éléments qui procure un certain envoûtement. Par sa richesse interprétative et ses zones de flottement, "L'étrange affaire Angélica" est un film qui donne moins à comprendre qu'à méditer, qui doit être autant considéré comme un objet rêveur que réflexif : il met en scène une mort vue comme une compagne douce et aérienne, dont la représentation n'est en aucun cas macabre mais romantique.
Une intrigue intéressante dans un film ennuyeux à mourir ? Vous tenez l'Etrange Affaire d'Angelica. Si le film se révèle plein de bonnes idées narratives (le double de la morte, la passion des morts et des vivants, le rêve et la réalité...), il les gâche complètement par un rythme mou voire soporifique, des dialogues longuets et une absence totale d'action. Dans un drame, j'entends bien que ce n'est pas ce que l'on attend en premier, mais tout de même, un documentaire de Discovery Channel est plus palpitant que ce film. L'acteur principal se débat comme il le peut dans une intrigue à tiroir qui aboutit, sans surprise, sur la fin que tous les spectateurs imaginaient dès les premières minutes... De longs passages de paysages filmés, de travailleurs piochant qui chantent, et des métaphores parfois un peu trop poussées pour que tout le monde les saisissent (ou même soient sûr d'avoir bien compris leur sens), on s'éloigne de la belle histoire mise en images avec plus ou moins de talent. D'énergie et d’enthousiasme, aucun n'est présent. Un long ennui.
Si l'on veut bien rentrer dans ce récit un peu exigeant, un film très émouvant sur un homme qui vit dans le passé et qui apprivoise sa mort à venir en tombant amoureux du fantôme d'une morte. Voir ma critique sur mon blog :
Le film ne laisse aucune trace de souvenir substantiel. C'est le néant absolue. Et pourtant, tout part si mal. Je n'ai jamais cru au regard de ce personnage bipolaire, à tendance schizophrène. On devait être dans l'émerveillement, nous voilà dans l'ennui abyssale.
Un jeune photographe, chargé en pleine nuit de prendre en photo une jeune femme morte, s'aperçoit dans son objectif que celle-ci vivante lui sourit. Perturbé par ce fait, il fait des rêves, continue à faire des photos sur des paysans au travail dans les vignes, mais pense souvent à cette femme, cela trouble son comportement, et suite à une longue course, perdra son souffle et va vie, mais alors le fantôme de la jeune femme pourra le rejoindre.
Conte poético-fantastique du grand Oliveira. C'est merveilleusement filmé avec un art consommé du plan séquence, avec une belle musique de piano, cette histoire surnaturelle (qui rappelle l'aventure de Mme Muir) se veut également réflexion philosophique sur la mort. C'est un peu léger au niveau du scénario et de l'action, mais c'est poétique et si bien filmé.
Excellent film d'auteur fantastique du grand manuel de Oliveira, plein de magie et de sentiment égale à toute homme en face de la mort. Un chef d'oeuvre.
Je dois l'avouer, j'ai réussi à m'endormir devant ce film au deuxième visionnage. On ne peut que saluer la prestation des acteurs spoiler: réussir à tenir un dialogue sur un plan fixe de 15 minutes... . J'ai apprécié l'ambiance intemporelle qui s'en dégage... Et c'est tout. Les personnages ne sont pas attachants, et Isaac nous donne autant d'empathie qu'un mur de brique. On ne peut s'identifier à lui, ni à son obsession pour Angelica. Le rythme est lent, très lent. Néanmoins, la musique est très belle (Chopin ,forcément) et le chant des bêcheurs m'est resté dans la tête pendant une semaine. Ce film ne plaira clairement qu'aux initiés du genre, qui savent à quoi s'attendre avec Manoel de Oliveira.
Enfin! Oliveira avait pensé son film déjà au milieu du vingtième siè il ne pouvait pas le réaliser essentiellement à cause de la censure de Salazar. Un film très beau et touchant mêlant avec virtuosité les codes de l'épouvante aux codes de la romance. Oliveira plus que centenaire nous donne une belle leçon de cinéma.
Dans le même registre que " Singularité d'une jeune fille Blonde " , " L'étrange affaire Angélica " est un très bon film qui nous plonge au cœur d'un récit envoutant et pleins de fraicheurs . L’utilisation des effets visuels est assez inattendu mais dans l'ensemble c'est réussit . Les acteurs sont impeccables et la mise en scène est éblouissante : Frontalité du cadrage ; acteurs immobiles ; respect du texte et des plans longs . Parfois beaucoup trop long. Manoel De Oliveira nous fait vivre un conte romantique entre un jeune homme et le fantôme d'une jeune femme , pour laquelle il va la rejoindre dans la mort . Très bien travaillé , " L'étrange affaire Angélica " est un film sombre qui joue habilement sur le doute et la folie de son personnage principale interprété par Ricardo Trêpa . Ce drame signé par Oliveira est très réussit .
Ça ne vous dérange pas si je fais une remarque sans intérêt ? Ok. Je trouve que l'acteur principal ressemble beaucoup à Tom Cruise. Voilà, ça c'est dit. Blague mise à part, De Oliveira est un cinéaste qui m'intéresse plutôt, et je pense que ce n'est pas la pire référence pour commencer à s'intéresser au cinéma portugais. Le film commence et à tout pour me plaire, j'aime beaucoup le début, cette réunion de famille bien particulière très posée très calme, ça met tout de suite dans l'ambiance quelque peu fantastique du film. Ce doit être pour ça que j'aime beaucoup le début, car le fantastique j'aime ça, et ici pas besoin de gros effets bien visibles, le film est très minimaliste dans sa mise en scène mais pas non-maîtrisé pour autant. L'incursion de l'élément fantastique (je ne révèle pas, au cas où, mais bon, je suis sûr à 95% que le synopsis le révèle) est très simple et très belle, et ça sera le cas tout au long du film. C'est assez lent, très posé, très calme, les plans fixes durent mais sans créer de gêne, De Oliveira sait ce qu'il fait et ça passe parfaitement. C'est vraiment le genre de fantastique que j'aime beaucoup, c'est à la fois calme, posé, très beau et surtout très simple dans la manière de faire, on use pas de tous les artifices possibles pour arriver à quelque chose de grandiose, au contraire. Certains devraient en prendre de la graine. Je pense qu'on peut faire du grand cinéma en étant très simple et ce film le prouve. Après je dois dire que le personnage est assez singulier, il est très solitaire, il semble déstabilisé en permanence, c'est à peine s'il salue les gens quand ils les rencontre ou qu'il se retire (et ce qu'il lui arrive ne va pas l'arranger). J'attendais vraiment ce film car l'argument me paraissais énorme, et si je n'ai pas adoré, j'ai beaucoup aimé. Et la fin est assez marquante, vraiment belle. Un bon film, j'en verrai d'autres de ce réalisateur (et ce n'est pas le choix qui manque, car vu son âge il doit avoir un filmo' longue comme le bras).
Un film que pourrait être bon par son idée mais qui est totalement loupé. Certes certaines choses sont à prendre dans ''L'étrange affaire Angélica'', à noter tout d'abord par la photographie et le décalage d'Isaac avec son temps. Mais impossible à l'apprécier pour mon cas. Ce film est plat, peut être que cela a été voulut, donc de ce côté là c'est encore passable, mais de là à avoir des acteurs qui joue si mal... Grande déception. Pourtant si l'idée de base aurait été plus approfondit, de bonnes choses auraient pu en ressortir, mais dès le début on est plongé dans un ennui total. L'histoire est glauque certes, c'est bien une chose qui peut me plaire, mais le reste ne va pas. Incrustation mal faite, faux raccords voyant, platitude, le pourquoi du comment.. Il serait bon de refaire cette histoire et d'approfondir certains points. Malgré cela, le personnage d'Isaac a tout de même un rôle assez éprouvant et la folie est bien représentée. En tout cas je suis déçu d'avoir vu un tel film qui aurait pu être dix fois mieux il passait outre l'aspect d'un homme qui est amoureux d'une femme décédé. Autre remarque, le fait que les personnages passent leur temps à répéter cent fois la même chose avant que l'action se déroule devient très vite insupportable et voir même désespérant. A voir une fois dans sa vie, et surtout avoir le courage de le voir jusqu'au bout.