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QuelquesFilms.fr
272 abonnés
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1,5
Publiée le 10 octobre 2013
Le résumé du film est assez tentant et fait écho à toute une tradition littéraire fantastique, notamment des oeuvres de Gautier ou Hoffmann. Cela dit, malgré ce bel argument de départ et le savoir-faire de Manoel de Oliveira, la déception est grande. Il est de bon ton aujourd'hui de louer le talent du réalisateur portugais, dont le grand âge semble forcer un respect et une admiration aveugles, qui ne souffrent pas la critique. Ce film, pourtant, est un peu pathétique. Le traitement du thème fantastique est sans originalité. Peu importe les effets spéciaux "naïfs" ou "primitifs". Ils peuvent avoir un certain charme. Le problème, c'est le ton. Soit il aurait fallu aller plus loin dans le mystère, le trouble, en travaillant davantage l'atmosphère et/ou en approfondissant certains aspects psychologiques. Soit, au contraire, aller vers plus de légèreté, d'ironie. Le résultat final est un entre-deux frustrant. La narration est pauvre, poussive et ponctuée de digressions ennuyeuses. Pas de rythme, peu d'inspiration. Et l'interprétation, assez médiocre, n'arrange rien. Électroencéphalogramme (presque) plat.
un homme troublé se retrouve obsédé par une femme décédée qu'il est allé photographier peu après la mort de cette dernière, le film est beau mais n'émeut pas comme il aurait pu, joli film néanmoins.
Manoel de Oliveira fait le « travail à l'ancienne ». Je ne connaissais rien du réalisateur avant d'écumer les autres avis. Et je dois dire que je n'ai pas été surpris de découvrir que le bonhomme a 103 ans (un dinosaure, un vrai !). Mais il n'y avait pas besoin de le savoir pour comprendre le caractère rétroactif de cette œuvre, celle de la chère Angelica, qui a fasciné les critiques de façon quasi-unanime, succombant aux charmes de la belle un à un. Envoûtement sincère ou illusion furtive ? Le choix est vôtre, le mien est fait.
De son héros à la gueule hitchockienne, Isaac, à ses plans fixes et finis – par plans finis j'entends ces plans qui semblent ne plus rien avoir à révéler et qui restent pourtant en état pendant de longues secondes – en passant par les touches de fantastique, ça sent la vieille école. La bonne école diront certains, je suis plus réservé. Il y a du bon dans ce film, c'est indéniable, que ce soit l'atmosphère pesante qui aspire le personnage dans sa spirale destructrice et qui plonge le spectateur au cœur de l'ombre massive qu'elle engendre : celle du fantasme néfaste et de la folie psychique. Ou encore l'immersion qui est une réussite, puisqu'il est difficile de décrocher de cette ambiance étrange qui entoure le protagoniste. Sur certains points son destin m'a rappelé celui du personnage de Boulevard du crépuscule. Sur un hasard fortuit il se retrouve à mettre les pieds dans une demeure défunte, qui le condamne presque aussitôt, perdu entre fascination et répulsion.
En dépit de ces diverses satisfactions je n'ai pas retrouvé de réelle profondeur au récit que veut nous faire partager Oliveira. La construction m'a paru assez limitée et j'ai eu l'impression que l'on avait finalement pas grand chose à nous dire. La courte durée du film me conforte d'ailleurs dans cette impression, celle d'un vide narratif que je me suis mis à ressentir dans le dernier tiers. Si j'ai trouvé fascinant certaines caractéristiques d'Isaac, la distance que le réalisateur nous impose vis-à-vis de sa passion naissante, qu'on observe sans comprendre, met un certain frein à l'identification et donc à l'émotion. Le processus d'évolution est plaisant, mais il ne touche pas, et on ne se rabat finalement que sur des critères purement artistiques pour ne pas déprécier de manière trop sévère le film.
Il reste malgré tout cette satisfaction que de voir le personnage appelé par l'amour, happé par le ciel, vouloir s'envoler et quitter la torpeur de sa condition actuelle. Et il est en fin de compte compliqué de savoir si c'est une bonne chose pour lui ou non, puisque l'on peut voir en Angelica une déesse aimante ou une sirène maléfique ; comme on peut voir en ce film un chef-d'œuvre vivant ou un ennui mortel. Je ne toquerai à la porte d'aucun d'entre eux, restant discrètement sur le trottoir, le parapluie en main, métaphore filmique de la protection contre la tentation du ciel ; et ici, du jugement hâtif.
Très beau film sur la vie, la mort, l'art, l'amour, la mère... Une certaine influence d'Andrei Tarkovski me semble-t-il, ressort des plans et de la manière particulière d'utiliser le plan séquence. Oliveira développe avec excellence une certaine coéxistence entre un monde fantastique et le monde réel. L'oiseau, la photographie puis Isaac sont les seuls à habiter les deux mondes. La mort et l'art apparaissent comme les moyens d'entrer dans ce monde. La mise en scène est admirable. Dès le premier plan, qui réflète bien le génie de Oliveira : plan séquence qui introduit un certain mystère dans le film et le place dès son début dans la catégorie des films artistiques. La qualité esthétique des plans est inconstestable, certains sont à la hauteur de très beaux tableaux comme le plan présent sur la couverture ou l'affiche du film, et le plan de Isaac photographiant Angelica avec le très astucieux changement de lumière. La gestion du mouvement est le point culminant de la mise en scène, ce qui lui donne un sens, et quel beau sens! La musique, jouée par Pirès, est belle et bien utilisée tout au long du film. Concernant le scénario, on ne peut que remarquer l'ambition de Oliveira en traitant tous ces thèmes évoqués au début. Le scénario est une réelle réussite car il parvient à mélanger ces thêmes et à développer une réflexion intéressante sur l'art. Qu'est ce que la modernité artistique ? L'art transcende-t-il ? Qu'est ce que l'art ? Mais aussi , la mort n'est elle pas finalement la libération ? Un très beau film à ne pas manquer !
Lorsqu'un long-métrage atteint la perfection visuelle, on appelle cela du grand art. C'est le cas de l'Etrange affaire Angélica, dont la symétrie maladive n'a d'égale que la magnificence du Portugal nocturne, superbement photographié. Mais il reste encore suffisamment d'énergie à Manoel de Oliveira qui, du haut de ses 103 ans, n'en néglige pas le scénario pour autant. Bien au contraire, ce dernier fournit au spectateur la liberté d'interprétation la plus grande : est-ce que tout cela est bel et bien fantastique, ou bien n'est-ce qu'un fantasme? Ainsi, on retrouve diverses manières de percevoir le film, qui peut nous conduire à l'adorer, ou bien à le détester. Pleine de poésie et de mélancolie, cette vision optimiste de la mort, ici intimement liée à l'amour, ne régresse à aucun moment pour finir en beauté, lors d'une magnifique scène qui clôt en beauté l'étrange cas de la défunte pieuse, dont le seul sourire aura suffi à provoquer un coup de foudre chez le jeune photographe au physique qui n'est pas sans rappeler celui d'un certain Jean-Pierre Léaud. Je n'ai qu'un seul mot à dire pour ce poème cinématographique : sublime.
Incroyable! Un vrai navet! C'est long,ennuyeux à mourir. On a donné à ses gens qui ne sont pas des acteurs (c'est pas possible!) des textes du moyen age ,d'un infinie ennuie. La musique au piano revient trop souvent et finie par agacer, l'histoire du film? sans intérêt et nulle..Ah j'oubliai..il y a un effet spécial..si,si,du très lourd..bienvenue en 1975! Le film n'a pas pu couter plus de 200 euros,c'est pas possible autrement!
La seule scène intéressante est dans la bande annonce, le reste n'est que lenteur et plans figés qui s' eternisent pour nous faire mourir d' ennui. Au bout d'une demi-heure , la bande son "piano" est insupportable (et pourtant j' aime le piano).
J'avais vu la bande-annonce et cela m'avait donné envie de voir ce drame fantastique et finalement je suis déçu. Tout est d'une lenteur avec quelques beaux passages graphiquement et part ça, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Si vous êtes adepte de plans séquences, ce film est pour vous mais hélas, il n'y a presque que ça. Les acteurs ne sont pas mauvais mais il agacent car l'on ne comprend pas trop leur comportement (est-ce fait exprès ?). L'histoire est intéressante mais je pense qu'elle a été bâclée car franchement, je n'en n'ai pas appris beaucoup plus en regardant le film. De plus, on se retrouve souvent dans les mêmes endroits, c'est bien dommage. On sent qu'il y a une vraie finesse mais il faut aller la chercher. 9/20.
C'est le premier film de ce qui je crois être le doyen actuel du cinéma mondial : Manoel de Oliveira et aussi mon film portugais. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, je n'avais pas lu le synopsis, ni rien en fait, si ce n'est des critiques très positives. Le film m'a fait penser à trois choses : à Laura de Preminger, pour le côté souvenir de la défunte, tomber amoureux d'une morte au premier regard, à des nouvelles de Poe, du moins pour le début, où l'on ne sait pas trop ce qui se passe, il y a une ambiance très lugubre, très pesante, et puis ça passe très vite dans le fantastique, et on retourne à la réalité, on ne sait pas trop s'il y a hallucination ou bien si on est réellement dans le fantastique, et ça j'ai beaucoup apprécié. Et puis ça a un petit côté le portrait de Dorian Gray, j'ai pensé à ça peut-être pour le côté immortalité de la photo ou bien la fin. En tous cas c'est un film fascinant et qui manie l'étrangeté avec brio, par petites touches, et qui reste très sobre, Oliveira ne va pas multiplier les effets tape à l'oeil, au contraire, c'est quelque chose de très pur, de très beau, de très simple qu'on a là. J'ai l'impression que c'est éclairé à la lumière naturelle la plupart du temps, ça donne un aspect authentique au film, on est dans le réel, et quelques petites touches viennent imposer l'univers du film. Je trouve ça assez brillant. Il me tarde de voir d'autres films du réalisateur, même malgré mon impression positive de cette étrange affaire, je n'ai pas forcément été aussi subjugué que j'aurai voulu, j'ai juste beaucoup aimé. Et voir des gens parler antimatière au petit déjeunez, ça vaut le détour.
Ce fut une épreuve d'endurance! Aucun mouvement de caméra sur de longs plans fixes donne une ambiance pesante qui ne sert pas du tout le film! L'histoire est inintéressante, et ce n'est même l'interprétation trop souvent fausse et maladroite qui va sauvé mon intérêt! Pourquoi de si bonnes critiques?? il y a quelque chose que j'ai dû loupé car j''ai trouvé ça vraiment mauvais...
Nous sommes là en présence de l'un des objets cinématographiques les plus étranges de cette année 2011. J'en suis sorti désorienté et depuis que j'ai vu le film, je ne quitte pas cette impression. Comment regarder, analyser, interpréter la nouvelle oeuvre du maître centenaire qu'est Manoel de Oliveira? Le réalisateur nous livre là une oeuvre splendide, de laquelle se dégage une atmosphère si particulière et tellement à part dans le paysage cinématographique actuel. Le même metteur en scène qui, malgré ses 102 ans, est capable de porter paradoxalement et contradictoirement un regard expérimenté mais parfois si jeune sur ses protagonistes. Là nous suivons un jeune photographe qui, appelé au chevet d'une jeune défunte afin d'en tirer un dernier portrait, voit son esprit accaparé par l'image de cette fille souriante et son fantôme. Je vois là, et peut être bien que je me trompe car je n'ai pas tout saisi^^, une métaphore de l'amour et du coup de foudre. Mais curieusement, à travers ce récit fantastique, Oliveira accompagne Isaac, son héros, vers la mort et semble, à travers l'apparition du fantôme de la jeune fille, lui annoncer non seulement que la sienne est proche, mais aussi poser la question de l'existence d'un après... En bref, une oeuvre magnifique, intéressante, simple, mais au scénario très poussé... A noter que le film paraît également intemporel: aucune borne chronologique n'est donnée, si ce n'est que les décors nous montrent que nous sommes dans la 1ère moitié du XXème siècle.
Tour à tour soporifique et horripilant, ce film est un vrai calvaire, le prototype du film tellement nul que les critiques le saluent unanimement, en ayant peur de passer à côté d'un chef-d'oeuvre qu'ils n'auraient pas compris, mais avec l'espoir secret qu'aucune salle jamais ne le mettra à l'affiche...
C'est magnifique. Autant le Malick est un kouglof étouffe-chrétien, autant ce film est une méditation sur l'amour, l'art et la mort, élégante, subtile et d'une poésie pure "Ballade d'amour et de mort", c'est le nom d'une exposition de photographies préraphaëlites actuellement à Orsay , ce pourrait être aussi l'autre titre de cette étrange affaire Angelica, d'autant plus que l'inspiration du réalisateur n'est peut-être pas étrangère aux photos d'Henri Peach Robinson (Fading away et she never told her love) C'est un conte fantastique, d'une beauté rare,qui ne parle que de cinéma, de rapport au temps, de la lumière des étoiles mortes, de nostalgie. Où l'amour est éternel,les amants flottant dans le ciel étoilé ou s'étreignant dans le cadre de la fenêtre comme chez Chagall . Isaac s'échappe comme Lucy Muir, par cette fenêtre ouverte sur l'éternité,le bleu de toute l'immensité cher à Piaf. Mais si Isaac tombe amoureux d'Angelica, elle est aussi fantôme, une "dame blanche",annonciatrice de mort prochaine (dans les familles princières au 19em siècle): c'est de la mort elle-même qu'il s'éprend, et elle n'a rien d'effrayant, puisqu'elle a le visage souriant d'un amour sans fin et apaisant bercé par le piano de Chopin. Je suis heureuse d'avoir pu voir cette merveille, à l'affiche enfin , et pour quelques séances seulement dans mon cinéma.