Le réalisateur Miguel Angel Vivas tenait à faire de Kidnappés un film différent des thrillers conventionnels. Au lieu de s'appuyer sur les codes du fantastique, il a préféré construire une "allégorie politique" sur la peur et l'insécurité, sur la "profanation du lieu intime, sacré, qu’est la maison."
Il était indispensable aux scénaristes Miguel Angel Vivas et Javier García de ne jamais fournir au spectateur plus d'informations que n'en avaient les personnages eux-mêmes. Ainsi, l'idée était de plonger le public dans l'action, de le surprendre en même temps que les habitants de la maison avec l'invasion à domicile et avec la succession troublante des faits.
L'équipe artistique et technique de Kidnappés a décidé de rendre le film réaliste, comme un documentaire, afin d'éviter les codes de la fiction qui pourraient nuire à la crédibilité de l'histoire. De ce fait, le directeur de la photographie a utilisé des lumières naturelles, les ingénieurs du son ont conservé les sons impurs et parfois pas très clairs, "mis au service des angoisses des personnages", et le réalisateur Miguel Angel Vivas a préféré éliminer la plupart des "cuts" et employer plutôt le plan séquence, c'est-à-dire, la prise directe des actions, sans interruption.
Face à un film d'une telle violence, le réalisateur se défend d'entretenir dans Kidnappés le plaisir de la cruauté : "Quelques films sont violents, et ils semblent promouvoir la violence, ou encore la justifier. Ces films me dégoûtent. Je voulais juste montrer la violence et ses effets. Je voulais faire un portrait du trauma de ce genre d'expérience dont certaines personnes sont les victimes aujourd'hui."
Le réalisateur Miguel Angel Vivas a dédié toute sa carrière cinématographique aux genres du thriller et du fantastique. Ses premiers courts-métrages mettaient en scène des cauchemars, des hallucinations, des assassinats en famille et des zombies. Pour son prochain long-métrage, Welcome to Harmony, il se lance dans le film de guerre, mais sans laisser tomber la science-fiction et le thriller. L'histoire porte sur une guerre entre les Etats-Unis et l'Iran, en pleine administration Obama, quand les ennemis n'hésitent pas à se servir d'armes chimiques...
Miguel Angel Vivas raconte que le tournage était si intense que, même après la fin de chaque plan filmé, les acteurs devaient "se calmer et arrêter de pleurer". Au moins quinze minutes étaient réservées entre chaque prise pour que les comédiens puissent se remettre du plan précédent.
Les producteurs de Kidnappés sont les mêmes qui ont présenté récemment Cellule 211, film choc sur la situation carcérale en Espagne, récompensé par neuf prix Goya, dont celui du meilleur film espagnol de 2010.
Le tournage de Kidnappés a commencé le 22 février 2010 à Las Rozas, région autour de la capitale Madrid.
Le spectateur qui s'aventure sur Internet pour trouver la page officielle du film Kidnappés tombe sur un site très complet... en japonais. En effet, ce site fait preuve de l'intérêt que le film peut espérer avoir au Japon, pays où les thrillers et les films d'horreur sont particulièrement appréciés.