On peut regretter que l’histoire soit un peu simple, voire improbable mais c’est avant tout une histoire tirée d’un livre pour la jeunesse et qui dit jeunesse, le discours doit être accessible voire conté comme une fable. Et ce film, je l’ai pris comme une fable. A partir de là, tout ce qui peut en effet être un peu simple m’apparaît fort. Après tout, la simplicité n’est jamais évidente ; dire des mots simples est parfois difficile. Et simple ne veut pas dire nunuche. En tout cas, l’interprétation des personnages est vraie, la situation israëlo-palestinienne m’apparaît bien restituée. Peu importe si ça manque de force, chacun voit midi à sa porte. Quand Woody Allen peint Rome ou Paris, il y en aura toujours pour dire que ce n’est pas Rome ou Paris. C’est la vision de Woody Allen. Là, c’est pareil, Israël est vu sous l’angle de Tal ; sa vie semble bien réglée, elle évolue dans une paix toute relative consciente qu’à tout moment la mort peut la frapper comme un accident de voiture. Mais cela ne l’empêche pas de vivre comme n’importe quelle adolescente de son âge : boîte de nuit, étude, sorties, cigarettes, percing etc... Une vie à l’occidentale baignée dans un Orient explosif. Pour Naïm, son point de vue est conforme à sa vie... sans couleur, sans relief, avec des ressentiments légitimes. Mais tous ne sont pas du même moule. Que ce soit du côté Israélien ou du côté Palestinien. Et c’est vrai que nous savons tout ça, et c’est vrai que c’est enfoncer des portes ouvertes, c’est vrai que c’est assez simple mais ce film traduit une littérature jeunesse. Et alors ? Cela n’empêche pas que la situation décrite reste des plus compliquées. Ce qu’on peut regretter seulement dans cette histoire, c’est la nationalité de Tal. Quand Naïm apprend qu’elle est née en France, les ressentiments de celui-ci s’apaisent. Voilà le reproche du film. Si Thal n’avait pas révélé cette information, Naïm n’aurait-il pas poursuivi sa relation parce que Israélienne, donc ennemie ?! Ca me gêne un peu car cela sous-entend, que si tel avait été le cas, le scénario ne tenait plus la route ! Et pourtant, on sait qu’il y a bien des israéliens et des palestiniens qui s’entendent. La preuve, l’équipe technique du film. Il y a certainement d’autres exemples dans le mileu cinématographique de cette région. La scène d’introduction où l’on entend des bruits de vaisselles, de verres, de brouhaha, scène qui doit se passer dans un bar avec cette soudaine déflagration, et la scène de conclusion où Naïm parvient enfin à sortir de Gaza sont des séquences fortes. Cette bouteille jetée à la mer n’a pas été jetée en vain, car l’émotion était au rendez-vous et il est toujours bon de garder espoir. C’est peut-être naïf mais c'est pas si simple pour autant.