A l'image de la verticalité de son affiche, "Savages" est un film qui divise. Ainsi je lui met une note de 2,5 sur 5, la moyenne donc, et articulerais ma critique en deux parties, la première énumérant les "pour" et la seconde les "contre".
Pour ce qu'il s'agit des points qui m'ont séduits dans ce film je commencerais par l'homme providentiel, Oliver Stone. Le franco américain, je ne m'étendrais pas longtemps sur son cas - les autres allocinéens ayant, bien mieux que je puis le faire, expliqué et rabâché qui est M. Stone, son talent, son retour fracassant etc. - signe pour moi un des meilleurs films de sa récente filmographie. La mise en scène est correcte et les cadrages le sont tout autant, sans plus toutefois. Autre point positif, la photographie qui m'a enchanté, elle sens à plein nez le travail post-production mais elle est originale et le rendu est chatoyant et coloré. Rajoutons le casting qui, sur le papier, est franchement alléchant; le point de départ du récit n'est pas en reste et a attiré ma curiosité. Enfin la volonté de réalisme est louable, les paysages sont superbes.
Evidemment cette liste exhaustive, cela saute aux yeux, délivre surtout un message: elle ne saurait en aucun cas permettre au film de dépasser les 2,5 octroyés. En effet, du coté des points négatifs, il y a tout d'abord la voix off, procédé dont je me serais passé, elle est rarement gage d'un film de qualité (les exemples sont nombreux) et est plutôt l'apanage des séries télé ("HIMYM", "Arrow" dans deux genres et réussites opposés). De plus le jeu des acteurs est moyen, les vieux (Hayek, Travolta, Del Toro) surjouant et les jeunes simples corps de rêve sans âme. Oliver Stone hésite entre utopie écolo et cynisme violent, et le message, s'il y en a un, ne passe pas, ou est mal transmis. Car ce qui plombe le plus "Savages"' c'est son scénario: pour moi il hésite trop entre traiter l'histoire du point de vue de la pauvre fille kidnappée et le combat de ses amants pour la sauver. Trop de scènes gratuites, rythme qui n'arrive pas cesser d’accélérer et de ralentir, les bonnes idées scénaristiques (les fins, le jeu a 3 (dealers-cartel-ripoux) mal exploité...) tombées à l'eau à cause d'effets de réalisation ratés, de ficelles trop évidentes... Ce qui m'a frappé c'est surtout le fait que le récit se déroule sur une unité de temps aussi longue. Réduire celle ci, en faisait se dérouler l'histoire sur 2 jours par exemple (pensez à "Snatch" et "Arnaque, crimes et botanique", films sur la drogue qui ne s’arrêtent pas) aurait certainement suffit à maintenir constante la tension et aurait rendu plus crédible et plus prenante l'histoire, limitant les scènes en trop et forçant le spectateur à rester scotché pendant les 2 longues heures du film, ce qui en l'espèce ne s'est pas passé.