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    Le Moine
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Moine" et de son tournage !

    L'intensité de Vincent Cassel

    Une atmosphère gothique oppressante et foisonnante

    La glaçante scène d'introduction dans le confessional

    Les apparitions de Sergi Lopez

    La beauté de la jeune Joséphine Japy

    Nouvelle version

    Le Moine est la deuxième adaptation du roman de Matthew G. Lewis, après celle de 1972 avec Franco Nero co-scénarisée par Luis Buñuel.

    Un roman sulfureux

    Dès sa parution en 1796, Le Moine provoque un scandale. Alors âgé de 19 ans, Matthew G. Lewis livre un roman dans la pure tradition gothique et règle au passage ses comptes avec l'Eglise catholique en évoquant le parcours d'un Frère Capucin qui cède à ses pulsions sexuelles. Le succès est tel que le roman va influencer bon nombre d'auteurs, aussi bien les romantiques (Hugo, E.T.A. Hoffmann), que les surréalistes (Breton).

    Adaptation

    Le Moine est tiré d'un roman éponyme de Matthew G. Lewis paru en 1796 et entouré dès lors d'un parfum de scandale. Pourtant, le réalisateur Dominik Moll avoue de ne pas avoir été attiré par le caractère sulfureux du livre mais davantage par son sens du romanesque ("un mélange de romantisme et de fantastique, de thèmes oedipiens et faustiens, d’espagnolades et de tonalités shakespeariennes") et sa force visuelle ("Lewis puise allègrement dans l’imagerie du gothique anglais mais aussi dans celle du catholicisme espagnol".) Au final, le récit possédait toutes les qualités pour être adapté sur grand écran : "J’ai donc trouvé dans le roman la promesse d’une alliance entre plaisir de narration et plaisir visuel. La promesse d’un vrai plaisir de cinéma", confie-t-il.

    Du livre au film

    Lors de l'écriture du scénario, Dominik Moll a dû faire des choix en adaptant le livre. Ainsi, il a écarté l'intrigue concernant le personnage d'Agnès pour se concentrer uniquement sur celle d'Ambrosio puis a ajusté le récit pour qu'il soit crédible une fois porté sur grand écran (par exemple, le personnage de Valerio cache son visage non plus sous une capuche mais sous un masque). Mais c'est surtout le personnage d'Ambrosio qui a donné du fil à retordre au réalisateur : "A travers lui, Lewis règle ses comptes avec la religion catholique. Ambrosio en devient caricatural, une marionnette qu’on suit avec ironie mais pour laquelle on a du mal à éprouver de la compassion. C’est plaisant à la lecture, mais j’en ai ressenti les limites lors de l’adaptation." Le cinéaste a alors fait appel à Anne-Louise Trividic pour l'aider dans sa tâche : "Grâce à son travail, les personnages ont beaucoup gagné en profondeur", reconnait-il.

    La tragédie d'un homme

    Pour Dominik Moll, Le Moine est avant tout le récit d'un homme qui ne peut échapper à son destin : "Le film raconte l’histoire d’un homme que le Malin essaie de piéger, mais qui finit par se piéger lui-même, parce qu’il est en manque de quelque chose que la religion n’a pas suffi à combler. L’histoire d’un homme qui n’a jamais connu sa famille et qui, quand il la trouve, la détruit et se détruit lui-même. Par ignorance."

    Références

    Dominik Moll s'est autant nourri de références picturales que cinématographiques pour son film. Ainsi, il cite aussi bien les toiles de Zurbaran, Velasquez, Goya, Füssli que les gravures de Gustave Doré ou les photos de José Ortiz Echagüe. Côté films, il évoque Sueurs froides d'Alfred Hitchcock, Obsession de Brian De Palma, Nosferatu de Friedrich-Wilhelm Murnau et Le Narcisse noir de Michael Powell et Emeric Pressburger.

    Film d'époque

    Le Moine permet à Dominik Moll de faire une incursion dans le film d'époque, lui qui jusque-là n'avait signé que des films contemporains. En revanche, Le Moine n'est pas pour autant un film historique, le cinéaste ayant pris des libertés avec la reconstitution historique : "On est dans un film d’époque assez particulier, plus proche de Frankenstein ou de Dracula, donc d’un récit fantasmé qui s’aventure du côté du rêve et du cauchemar. (...) D’ailleurs il est impossible de dater l’action du roman, qui est plein d’anachronismes et qui s’en contre-fiche. Ce qui prime, c’est le plaisir du récit, la création d’un univers de conte."

    Film de genre

    Le Moine mêle l'intime et le spectaculaire. L'occasion pour le réalisateur de s'amuser avec les codes du genre : "Je voulais profiter pleinement de la richesse visuelle du décorum gothique et catholique : diable, procession, inquisition, crucifix, fantômes, cimetières, souterrains, corbeaux, scolopendre, myrte magique. (...) Les situations et les personnages archétypaux vont également dans ce sens : la mère supérieure, que Géraldine Chaplin incarne de manière savoureuse, est l’archétype même de l’abbesse cruelle et sans cœur, et on jubile de sa cruauté."

    Technique

    Dominik Moll a mêlé diverses techniques pour mettre en images son scénario : "J’ai fait l’inventaire de tous les procédés qui pouvaient être intéressants pour le film (...) essentiellement des procédés traditionnels, utilisés depuis la période du muet : ouvertures à l’iris, surimpressions, images monochromes, changements de lumière à l’intérieur d’un plan, mattepaintings. Mais sans renoncer à des procédés plus “modernes” tels que la caméra thermique. Nous avons beaucoup travaillé sur les contrastes (des extérieurs très lumineux, des intérieurs très denses), tout en adoucissant systématiquement l’image avec des filtres de diffusion", explique-t-il.

    Frère Cassel

    L'arrivée de Vincent Cassel sur le projet remonte à plusieurs années même s'il n'était pas le premier choix du réalisateur. En effet, Dominik Moll le trouvait trop âgé et surtout ne l'imaginait pas dans un rôle tout en retenue. En revanche, le comédien a immédiatement été séduit par le scénario et a su convaincre Moll, comme l'explique ce dernier : "J’ai laissé passer presqu’un an, le temps de la ré-écriture, avant de le recontacter, et malgré cela il a redit oui immédiatement. J’ai donc compris qu’il était prêt à jouer le jeu. Qu’il me faisait confiance, qu’il voyait bien que je lui proposais quelque chose de différent, dans le travail, de ce qu’il avait déjà fait."

    En retrait

    Habitué aux rôles d'écorchés vifs, Vincent Cassel trouve ici l'opportunité de jouer un personnage en retrait. Une première pour le comédien : "C’était étrange, au tournage, d’interpréter le personnage principal en ayant le sentiment de ne pas être le moteur de l’histoire. Ambrosio est constamment en train d’observer ce qui se passe autour de lui. (...) Dans le film, Ambrosio agit beaucoup. Simplement, on ne le voit pas prendre ses décisions. C’est comme s’il était mû par une force intérieure." Au final, l'acteur a été ravi de cette expérience : "J’étais obligé de réprimer ce qui m’est naturel dans le jeu. Mais c’était vraiment agréable. (...) J’ai appris à m’abandonner à un style de jeu dans lequel, a priori, je n’étais pas du tout à mon aise", raconte-t-il.

    Un réalisateur pointilleux

    Vincent Cassel a découvert sur le tournage du Moine, un réalisateur exigeant et méticuleux : "Cela a été plus compliqué que je ne pensais. Il est très attaché à son texte. Tout est écrit de manière très précise. Même les tournures complètement tarabiscotées, il les veut telles quelles. J’en avais perdu l’habitude. (...) Et je me suis complètement abandonné à sa manière de faire, d’étirer chaque instant. Au début il m’a forcé; ensuite je me suis laissé aller dans cette direction, vers quelque chose d’extrêmement minimaliste."

    En musique

    On doit la bande-originale du film à Alberto Iglesias, fidèle compositeur de Pedro Almodóvar pour qui il a signé la musique de nombreux films, dont Tout sur ma mère, Parle avec elle, Volver et dernièrement La Piel que Habito. Dominik Moll revient sur leur collaboration : "Sa musique amène aussi bien de la puissance que de la délicatesse, et contribue beaucoup à cet équilibre entre le spectaculaire et l’intime, entre le genre et l’émotion."

    Tentation

    D'autres films ont également mêlé religion et tentation, comme La Dernière tentation du Christ de Martin Scorsese qui avait provoqué un véritable scandale à l'époque de sa sortie. On peut citer Les Diables de Ken Russell, qui suit la chute d'un abbé pacifique et libertin (Oliver Reed), fantasme inavoué d'une mère supérieure (Vanessa Redgrave), ou encore Le Narcisse noir, où des bonnes soeurs transforment un ancien harem en dispensaire.

    D'un réalisateur à l'autre

    Anne-Louise Trividic, co-scénariste du film, est également une fidèle collaboratrice de Patrice Chéreau. Elle a signé pour ce dernier les scénarii de Persécution, Gabrielle, Son frère et Intimité.

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