Ce film, réalisé par Madonna et sorti en 2011, n'est vraiment pas terrible. Autant, je suis un très grand fan de la chanteuse concernant sa carrière musicale mais au cinéma, on ne peut pas dire qu'elle ait eu beaucoup de succès et ce film, qui est le premier de Madonna en tant que réalisatrice que je vois, le prouve bien ! C'est donc ici l'histoire du duc de Windsor qui doit abdiquer afin d'épouser l'américaine Wallis. Nous sommes donc dans un biopic, c'est par ailleurs une histoire que je ne connaissais absolument pas, n'étant pas vraiment féru d'histoire. Mais malheureusement, l'histoire ne s'arrête pas à cet aspect biopic, nous avons effectivement parallèlement à cette histoire, celle de Wally qui, en 1998, ne supporte plus son mariage. Elle passe alors ses journées à l'exposition sur le couple W/E et y rencontre un vigile. Évidemment, le parallèle n'est pas là pour rien et les deux histoires se "croisent", enfin plus précisément dans l'esprit de Wally puisque la première se déroule dans les années 30 et l'autre dans les années 90. Pour résumer plus simplement, on retrouve un peu le même délire dans le roman "La Femme au miroir" d'Éric-Emmanuel Schidtt, c'est-à-dire trois femmes (deux dans le cas de ce film) à différentes époques qui tentent de s'émanciper et qui sont "connectées". Mais simplement, ici, on a beaucoup de mal à rentrer dans le film car les deux temporalités s'interchangent de manière un peu bordélique. De plus, l'histoire de Wally n'est pas vraiment passionnante, c'est surtout celle du couple princier qui nous intéresse et le fait qu'elle soit très souvent coupée par celle de Wally nous sort bien souvent de l'intrigue. Ce n'est pourtant pas une mauvaise idée et nous permet de sortir du schéma classique que propose en général le biopic. Lier ces deux femmes qui se ressemblent beaucoup et qui mènent plus ou moins le même combat aurait été bien plus pertinent si le montage était déjà moins bordélique et si l'histoire de Wally était moins convenue et plate. Car malheureusement, même si j'apprécie l'esthétique générale de la mise en scène (qui est certes très tape-à-l’œil), Madonna ne parvient jamais vraiment à faire ressortir les sentiments de ces deux histoires d'amour, mis-à-part peut-être pour le couple princier qui est plus palpable. Le contexte est lui aussi intéressant, notamment l’acoquinement du prince Édouard avec le nazisme, mais n'est malheureusement pas assez développé, à cause, une nouvelle fois, de la seconde intrigue. Concernant les acteurs, tous jouent très bien et nous retiendrons également la sublime B.O. signée Abel Korzeniowski. "W.E." est donc un film qui n'est pas complètement raté mais qui peine à être captivant, notamment à cause de tous ces allers/retours entre les deux temporalités.