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    L'Etrangère
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    132 critiques spectateurs

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    712 abonnés 2 003 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mars 2014
    Elle-même d'origine turque, Feo Aladag, actrice de nationalité autrichienne, aborde la "charmante" tradition des crimes dits "d'honneur", en passant à la réalisation (étant également à l'écriture, et même à la production !). En ce début de 21e siècle, ces horreurs sans nom n'existent plus (heureusement !) que dans certains pays, dont justement la Turquie. Laquelle, opportunément laïcisée par Kemal Atatürk entre les Deux Guerres, est en voie de réarriération accélérée depuis quelques années, avec le retour en force de l'islamisation tous azimuts de la société civile. Or, de nombreux Turcs s'expatrient en Europe, notamment en Allemagne (seraient plus de 3 millions). Avec famille et traditions. Les crimes d'honneur concernent alors les pays d'accueil de ces immigrés ! Umay (peut-être née en Allemagne, en tout cas y ayant grandi) est une fille aimante et docile. Elle est donc mariée jeune à la convenance de son père, Kader, avec Kemal qui possède un bar à Istanbul. Son mari la bat, la viole, et traite rudement le petit Cem, leur fils. Elle retourne à Berlin avec l'enfant ( spoiler: aussitôt après avoir avorté
    ). La jeune femme est bien décidée à gagner son indépendance (entreprend de terminer son cursus secondaire, interrompu par le mariage forcé, en suivant des cours du soir, tout en travaillant dans un restaurant de collectivité, pour assurer la matérielle), mais son père ne l'entend pas ainsi. Elle est mise au ban de sa famille, de sa communauté aussi. Si cette forte personnalité n'a cure de l'ostracisme convenu de la société turque de son quartier-ghetto, elle souffre d'être éloignée de ses parents, soeur et frères (surtout de Acar, le plus jeune, dont elle s'était beaucoup occupée en qualité de fille aînée). Le climat anxiogène paraît propice au drame - qui n'arrivera pourtant pas comme attendu.
    Le communautarisme, qui interdit toute assimilation (voire pratiquement toute intégration, même partielle) est une plaie pour les sociétés occidentales qui y sont soumises, conséquemment à la mondialisation agressive et à la disparition des frontières. La triste histoire d'Umay en est une parfaite illustration.
    La réalisation est parfaite de modestie et de fluidité. Feo Aladag construit, par petites touches, sa dramaturgie implacable. Tout en évitant la surcharge émotionnelle, et le surlignage facile.
    Docufiction très efficace, et un beau portrait d'"insoumise" - Sibel Kekilli est remarquable, d'émotion et de sobriété à la fois, dans le rôle-titre. "Etrangère" multiple, écartelée entre 2 univers antithétiques (l'Occident et l'Orient), tiraillée entre rester une éternelle mineure (comme le veut l'islam, religion judiciarisée qui fait la part très congrue aux femmes dans la société) et être assurée ainsi du respect collectif, comme de l'amour de sa famille, et s'assumer en tant qu'être humain libre, sûre de perdre ses repères familiers et familiaux....
    svtlben
    svtlben

    27 abonnés 617 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 décembre 2011
    Excellent! Ce film dénonce la barbarie religieuse qui est encore présente dans notre société. Ce film ne laisse pas indifférent. A voir et à refléchir!
    Stéphane D
    Stéphane D

    124 abonnés 2 137 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 août 2012
    Bon film. Certes un peu lent mais moins austère que ce qu'on aurait pu craindre, bien réalisé et avec un très bon casting y compris l'enfant.
    !!!Mais pourquoi on passe n'importe quand-y compris dans une même phrase- de la VO à de la VF [diffusion Canal+?]!!!
    pandani
    pandani

    37 abonnés 379 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2012
    L'intelligence du film est d'exposer les points de vue sans manichéisme, sans juger, mais en montrant tout le poids d'un système. Le scénario est parfois un peu trop démonstratif, mais l'interprétation est d'une formidable crédibilité.
    willyzacc
    willyzacc

    79 abonnés 1 544 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 avril 2011
    Puissant dans son propos sur cette société basée sur l'honneur où la femme n'est pas libre. Cette "étrangère" à sa propre famille va tout faire pour conserver son enfant et sa liberté. Un film qui fait réfléchir, avec des acteurs fabuleux (Sibel Kekilli : Unay est magnifique, une grande actrice) et une très bonne réalisation. Un petit bijou.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 29 avril 2013
    Libre de vivre sa vie. Une évidence pourtant inaccessible pour certains. Très belle oeuvre pleine d'humanité, filmée de manière directe et sans apitoiement. Excellente surprise.
    ffred
    ffred

    1 741 abonnés 4 028 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 avril 2011
    Voici le film qui vient s'immiscer dans le Top 3 de l'année en cours (avec Black Swan et Rabbit Hole). Difficile de rester indifférent à cette histoire. Mais le sentiment qui prévaut à la sortie de la salle est la colère. Comment cela peut-il encore exister au XXIè siècle ? Comment la religion et les traditions peuvent décider de la vie des gens, enfin des femmes, et surtout de leur mort ? Comment peut-on encore aujourd'hui vivre comme au moyen âge ? Alors c'est vrai que le débat est très large. Autant de questions et pas de réponses. Ce premier film de Feo Aladag, jeune allemande d'origine turque, dénonce magnifiquement (est-ce le bon mot ?) et tragiquement une intolérance insupportable et par deçà toutes les intolérances qui, inexplicablement, ne font que s'accentuer de nos jours...Le plus terrible dans cette histoire est qu'aucun des personnages ne veut en arriver là où cela va finir mais qu'ils y sont "obligés". Chacun avec son impuissance et ses convictions. Une histoire tellement sombre et tragique que, contrairement à certains, je n'y ai vu aucune lueur d'espoir, bien au contraire. Si le film est d'une force incroyable c'est avant et surtout parce qu'il est maîtrisé de bout en bout sur tous les plans. Le scénario est parfait, la mise en scène simple mais terriblement efficace. Jamais à mon sens, la réalisatrice ne semble juger ces protagonistes, au contraire, elle essaie de trouver le meilleur en chacun d'eux, difficile dans un tel cas de figure. Si l'émotion est là en permanence à fleur de peau, elle est contenue et rien ne dégouline jamais, aucun pathos mais elle nous contracte la gorge et l'estomac jusqu'à une scène finale digne des meilleurs tragédies grecques. On en ressort alors bouleversé, choqué, indigné. La direction d'acteurs est bien sur irréprochable. Si tous sont formidables, Sibel Kekilli est juste parfaite. Une interprétation tout en force et douceur, magnifique. Une actrice et une réalisatrice à suivre. Même si le film est emprunt d'une profonde humanité mais aussi et surtout d'un grand fatalisme, j'en suis sorti en doutant encore un peu plus sur l'humanité de l'homme. Terrible paradoxe. Terrible film. Qui reste longtemps dans la tête et dans le coeur après l'avoir vu. A n'en pas douter l'un des films de l'année. Dur et tendre, choquant et bouleversant. Un grand moment. A voir.
    velocio
    velocio

    1 329 abonnés 3 169 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 mai 2011
    On connaissait les films turco-allemands de Fatih Akin. Avec "l'étrangère", nous faisons la connaissance d'un film turco-allemand réalisé par une ... comédienne autrichienne de 39 ans, Feo Aladag, dont c'est le premier long métrage. Coup d'essai, coup de maître. Tout d'abord l'histoire, qu'elle a écrite elle-même : une jeune femme turque, établie à Istambul et que son mari bat régulièrement, fuit avec son jeune fils pour retrouver sa famille en Allemagne. Heureuse de la revoir, cette famille, sauf quand elle apprend qu'elle a quitté son mari. La honte, surtout pour le père et le plus âgé des frères, la mère et la sœur jouant dans le registre de la femme dominée et le frère le plus jeune ne s'améliorant pas en vieillissant. Feo Aladag, qui a beaucoup travaillé pour Amnesty International, connait manifestement son sujet : les contradictions de la communauté turque plongée au cœur d'une autre culture, celle de l'Allemagne d'aujourd'hui. Attention : on ne peut pas, on ne doit pas accuser cette réalisatrice de racisme anti-turc. Ce qu'elle dénonce, c'est une culture qui, à cause de la religion, préfère qu'une femme soit battue par son mari plutôt qu'en révolte contre lui, préfère la soumission de la femme plutôt que son épanouissement. En plus de ce récit parfaitement raconté, Feo Aladag a la chance d'avoir comme comédienne principale la très belle Sibel Kikilli, révélée dans "Head-On", et d'avoir misé sur Judith Kaufmann comme chef-op : ce film, vu en copie numérique, est esthétiquement magnifique et on ne peut que s'extasier devant la beauté des lumières. Quant à la musique de Stéphane Moucha et Max Richter, elle n'est jamais envahissante mais toujours convaincante. Un beau, un très bon film !
    Hotinhere
    Hotinhere

    580 abonnés 5 028 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 août 2015
    Un film sombre, émouvant et puissant porté par son héroïne remarquable d’authenticité. On en ressort le cœur gros.
    yayo
    yayo

    65 abonnés 1 221 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juillet 2012
    Bon film qui vaut beaucoup pour ses excellents acteurs. Un petit point négatif c'est que le film est un peu trop à sens unique. D'accord on suit un personnage c'est normal qu'on se concentre sur lui. Mais j'aurais aimé un point de vue plus équilibré. Ici certains spectateurs pourront crier au manichéisme alors qu'au fond on sait très bien que des situations du genre existent (d'ailleurs quelque soit la religion).
    -Vinz-
    -Vinz-

    38 abonnés 240 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 août 2011
    Un drame familiale fort et chargé d'émotion, porté par de l'espoir et une actrice formidable!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 14 mars 2014
    Vu hier sur Arte, un film qui vaut surtout pour sa mise en scéne et le talent incontestable de son interpréte principale. Sibel Kekilli (révélée dans "Head On" de Fatih Akin) est tout simplement parfaite, dans son rôle de mère célibataire qui cherche une vie meilleure pour elle et son fils. Feo Aladag montre dans son film le combat d'une femme qui s'oppose à l'ordre morale, pour améliorer sa condition de vie, elle est obligée d'être en conflit avec sa propre famille, ce qui la pousse à vivre seule et à se débrouiller seule. Un beau combat que livre l'actrice. Un drame social, qu'il ne faut absolument pas manquer.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 211 abonnés 4 193 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 octobre 2013
    Tous ceux qui ont vu « Head-on » de Fatih Akin garde en mémoire le visage frondeur de Sibel Kekilli dont une partie de la vie personnelle se confondait avec son personnage en lutte avec le poids des traditions et la domination des hommes au sein de la communauté turque allemande. Elle nous revient sept ans plus tard complètement transformée suite à une rhinoplastie qui si elle ne la rend pas moins belle lui enlève cette singularité si affirmée comme si lassée d’être la cible des gazettes allemandes, Sibel avait choisi avec ce visage plus conciliant de moins laisser transparaître les conflits qui l’habitent. Mais ce changement aussi brutal et décevant qu’il peut-être pour les amoureux de « Head-on » ne semble en rien avoir calmé la soif de liberté de la jeune actrice qui se met cette fois-ci à la disposition d’une femme metteur en scène et actrice pour aborder le même thème par le biais du retour contrarié au sein de la communauté. Si le film n’échappe pas à un certain pathos parfois véhiculé par le regard stoïque d’Umay, il a le très grand mérite d’embrasser tous les points de vue montrant bien que dans cette terrible affaire familiale tout le monde souffre et que l’amour est toujours présent malgré la plaie béante qui s’agrandit chaque jour entre Umay et sa famille. Nos sociétés occidentales souffrent d’un développement anarchique de l’individualisme avec son cortège de comportements déviants et associaux mais Feo Aladag nous montre que le poids excessif du collectif hérité des préceptes religieux apporte aussi son lot de souffrance à celui qui n’est pas parfaitement intégré. Comme si l’homme était incapable de faire la jonction entre les deux pôles de son existence terrestre. La prédominance des traditions peut-être à ce point envahissante et aliénante qu’elle conduit à envisager l’élimination physique de la brebis égarée. Feo Aladag montre parfaitement toutes ses ambivalences qui torturent chacun des protagonistes. Umay qui cherche à se libérer du joug des traditions matrimoniales de sa communauté semble aussi esclave de son appartenance au clan venant en permanence comme un papillon se brûler à la lumière devenue incandescente de son ancien foyer. Si l’on pressent très vite l’impasse dans laquelle s’est engagée la famille d’Umay on reste coît devant tant de violence au nom de la peur du jugement des autres . Les acteurs turcs engagés par Feo Aladag sont tous très justes et à la hauteur de la très belle Sibel Kekilli qui va peut-être vouloir profiter de sa nouvelle identité physique pour aborder un autre cinéma sans doute moins fort mais plus rémunérateur. A travers le voyage du père d’Umai dans sa Turquie natale on remarquera la propension des soi-disants chefs de famille à rechercher dans le recours à des mentors la conduite à tenir et peut-être aussi la justification de comportements qu’il leur est difficile d’affronter sans caution mystique. La fin un peu trop pathétique rappelle à notre souvenir celui que tout le monde avait un peu trop oublié dans cette histoire, le fils d'Umay.
    vidalger
    vidalger

    328 abonnés 1 253 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 avril 2011
    Magnifique film sur la différence, la religion, la tradition, les rapports entre hommes et femmes, porté par des comédiens particulièrement convaincants et en premier lieu par l'héroine Sibel Kekilli. On sait gré à la réalisatrice de manipuler tous ces concepts délicats et qui se prêtent facilement à la démonstration et au manichéisme, avec une grande finesse et une parfaite maîtrise des équilibres. Ce film nous fait pénétrer avec beaucoup d'intelligence dans l'intimité d'une famille turque au point de nous faire comprendre, sinon approuver, le drame dans lequel on va cheminer peu à peu jusqu'au dénouement tragique.
    JCOSCAR
    JCOSCAR

    120 abonnés 1 100 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 avril 2011
    L'étrangère est un drame émouvant, choquant et dérégeant. Un scénario fort et poignant qui dénonce le sort fait aux femmes dicté par des codes moraux absurdes . Le film est indéniablement sincère, ménageant de beaux moments dramatiques...
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